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WURTZ George Christophe

Médecin, (PI) (★ Strasbourg Temple Neuf 14.12.1752 † Versailles 9.9.1823). Fils de Christophe Wurtz, hôtelier à la Vieille Poste, et de Suzanne Treuttel ©. Élève au Gymnase protes- tant à partir de 1759, immatriculé à la faculté de Philosophie en 1767, candidat en médecine en 1777 dans sa ville natale. Ses observations et ses recherches lui permirent de composer et publier une carte originale des médicaments sous une forme de mappemonde, sous le titre Conamen mappae generalis medicamentorum simplicium secundum affinitates virium naturalium, nova methodo geographica dispositorum, cum tabula aenea, en 1778. Ce classement des substances médicales, par genres, espèces et degrés, dans diverses régions, selon qu’elles participent plus ou moins de la terre, de l’eau, de l’air ou du feu, fut admise par plusieurs professeurs de Leipzig et de Strasbourg et lui valut les félicitations du célèbre Buffon. Lors d’un voyage en Allemagne où son travail était fort apprécié, il fut reçu à Berlin membre de l’Académie des scrutateurs de la nature (Gesellschaft naturforschender Freunde zu Berlin). Pendant ce séjour, il publia à Leipzig en 1779, en allemand, un petit traité sur les eaux de Carlsbad, Voyage d’un médecin étranger de Prague à Carlsbad. Revenu à Strasbourg, il y établit, s’inspirant des hôpitaux de la ville de Vienne, un hôpital de médecine clinique. Il s’empressa d’en faire connaître la méthode en publiant, en 1784, un Mémoire sur l’établissement des écoles de médecine pratique à former dans les principaux hôpitaux civils de la France à l’instar de celle de Vienne, pour perfectionner l’art de la médecine pratique et la faciliter aux jeunes médecins. Reconnu pour ses compétences et ses mérites, il fut nommé et exerça les fonctions de second accoucheur de la ville de Strasbourg. À Paris, il fut nommé correspondant de la Société royale de médecine et secrétaire général du Musée, société littéraire et scientifique, qui comptait parmi ses membres Lavoisier, Vicq d’Azyr, entre autres. Il s’établit dans cette ville où son frère Jean Geoffroy et Jean George Treuttel © avaient fondé une importante maison d’édition. Il fit partie de la communauté luthérienne de la capitale et composa, afin de soutenir le projet d’une école chrétienne, un Mémoire adressé au Consistoire de l’Église luthérienne de Paris sur une institution pieuse. Ayant appris du docteur Messmer lui-même les principes du magnétisme animal, il publia, en 1787, Le prospectus d’un nouveau cours théorique et pratique de magnétisme animal réduit à des principes simples de physique, de chimie et de médecine. Franc-maçon du rite écossais, de grade élevé, il publia en 1790 son Discours sur les moyens de rendre la franche-maçonnerie plus utile à l’humanité. Il prit également position, en 1820, sur le problème de l’esclavage à l’occasion de l’insurrection de Saint-Domingue. Les historiens ruralistes retiennent qu’il était membre de la Société d’agriculture de Seine-et-Oise et qu’il rédigea pour elle un mémoire sur la conservation des grains. Wurtz termina sa vie à Versailles, où il fut invité à accepter les fonctions de commissaire de la commission des aumônes de cette ville et où il partagea son temps entre la pratique de la médecine, la
recherche et la publication de quelques brochures sur les résultats de ses découvertes.

Notice nécrologique de Mr Frémy, secrétaire de la Société d’agriculture du département de la Seine et Oise, Mémoires de la Société d’agriculture de Versailles, n° 7, 1823-1827 ; Discours prononcé par M. le Pasteur Boissard lors de l’inhumation de M. le Docteur Würtz, au lieu de repos de sa famille, à Groslay, le 12 septembre 1823, Paris, 1823; L. G. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris 1828, p. 283-284 ; Dictionnaire historique de Feller, Besançon-Paris, 1833, t. XIII, p. 446-447 ; E. et E. Haag, La France protestante ou vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l’Histoire depuis les premiers temps de la Réformation jusqu’à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l’Assemblée nationale…, t. IX, Paris, 1846- 1858, p. 550-551 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, I, p. 65, 444, II, p. 188 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1023-1024 ; W. Westphal, Matricula Scholae Argentoratensis, t. II, 1976, n°1363; M. Richard, « Les membres laïques du Consistoire luthérien de Paris de 1808 à 1848 », Bulletin de la Société d’histoire du protestantisme français, t. CXX-VII, octobre-novembre-décembre 1981 ; Héran J. et Mantz J.-M., dir., Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, 1997, Strasbourg, 1997, p. 790 (index).

Nadine et Patrice Cénac (2002)