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WURTZ Francis

Homme politique, député européen (★ Strasbourg 3.1.1948). Fils de Henri Wurtz et de Mathilde Stuber. ∞ Annick Maudot. Après sa scolarité primaire à l’école de la Musau à Strasbourg-Neudorf, Francis Wurtz a fréquenté le lycée Fustel de Coulanges où il a obtenu le baccalauréat A (lettres classiques). De 1966 à 1968, il a suivi les cours de philosophie à la faculté des Lettres de Strasbourg, sanctionnés par l’obtention d’un DUEL de sciences humaines, mention philosophie. De 1969 à 1973, il a assuré les fonctions de surveillant d’externat et de maître auxiliaire au lycée technique Louis Couffignal à Strasbourg-Meinau. Plongé au cœur des événements de mai 1968, Wurtz a débuté son engagement politique en militant dans le Comité Vietnam national, puis au sein de l’Union des Étudiants Communistes (UEC). Il adhéra au Parti Communiste le 16. Novembre 1969 à l’occasion d’un rassemblement sur la sécurité européenne que le secrétaire général du parti, Waldeck Rochet, empêché par la maladie, aurait dû présider. La carrière politique de Wurtz devait, dès lors, se dérouler au plan régional, national et européen. De 1973 à 1976, il occupa le poste de secrétaire fédéral du PC pour le Bas-Rhin où il s’initia, en étroite coopération avec Gauthier Heumann ©, rédacteur en chef de L’Humanité d’Alsace et de Lorraine, à la connaissance des problèmes alsaciens, avant de devenir délégué régional du PC après son retour des instances parisiennes en 1982, année où il fut tête de liste communiste, comme en 1992 pour les élections au Conseil régional d’Alsace. Au plan municipal, il conduisit, en 1989, après des négociations non abouties avec l’équipe de Catherine Trautmann © une liste d’union progressiste. La carrière nationale de Wurtz débuta en octobre 1976, où il fut appelé comme permanent au secrétariat du secrétaire général Georges Marchais. En 1979, lors du 23e congrès du parti, il entra au Comité central et l’année suivante au secrétariat du Comité de défense des droits de l’homme en France et dans le monde créé par Marchais, pour en devenir le responsable en 1982. En tant que collaborateur le plus direct du chef du PC, il prit une part prépondérante dans la campagne présidentielle de ce dernier en 1981, avant d’être le directeur effectif de celle de son successeur André Lajoinie en 1988. Ce « serviteur infatigable du parti » entra au bureau politique du PC en 1990, où il s’occupa de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme avant d’y diriger, à partir de 1992, le secteur de la politique et des relations internationales. Homme d’appareil, Wurtz a entamé dès 1979 une carrière européenne en entrant au Parlement européen lors de la première élection au suffrage universel de ce dernier, en 14e position de la liste communiste et comme plus jeune député français de cette assemblée. Wurtz fait d’ailleurs partie du très petit groupe de représentants toujours membres du Parlement. Il a été réélu en 1984 en 8e et en 1989 en 5e position de la liste du PC qu’il a conduite en 1994. Élu pour un cinquième mandat en 4e position en 1999 sur la liste « Bouge l’Europe » menée par Robert Hue, alternant en parité hommes et femmes du milieu politique et de la société civile, Wurtz a vu culminer sa carrière européenne en obtenant la présidence du groupe de la « Gauche unitaire européenne » comptant quelque 50 députés de dix pays. Très intéressé par les questions du Tiers Monde, il avait assuré auparavant une vice-présidence de la commission de développement du Parlement et avait œuvré comme vice-président au sein de l’assemblée paritaire ACP-CEE (Afrique-Caraïbes-Pacifique-Communauté économique européenne). À la tête de son groupe
de la Gauche unitaire européenne, il a déclaré militer pour une « Europe sociale réelle » prônant des « options alternatives » au tout-libéral et pour la défense du rôle de l’Europe sur la scène mondiale et spécialement dans la zone du Proche-Orient.

Il a publié entre autres : Le révélateur africain, Paris, 1990 ; Un monde à changer, Paris, 1993.

Le Nouvel Alsacien du 11.5.1985; Le Monde des 23.9.1987 et 4.6.1994; Dernières Nouvelles d’Alsace des 20.4.1988, 17.3.1992 et 30.5.1999 (portrait).

† Jean-Claude Hahn (2002)

Réélu député européen en 2004, jusqu’en 2009. Quitte le conseil national du PCF en février 2013.

Philippe Legin (juin 2022)