Le moissonneur, logo de la Fédération
Une miniature de l’Hortus Deliciarum
Le moissonneur, qui a été choisi comme logo de la Fédération des Sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace, est une copie d’une miniature de l’Hortus Deliciarum, de Herrade de Landsberg (dite aussi de Hohenbourg). Ce manuscrit, en latin, a été réalisé entre 1159 et 1175, mais l’original a malheureusement été détruit lors de l’incendie de la bibliothèque de Strasbourg en 1870. Ses miniatures ne sont connues que par des copies partielles. Les premiers essais de reconstitution de l’Hortus Deliciarum ont été tentés par les chanoines Straub et Keller et publiés de 1879 à 1898. On y trouve l’image du semeur. En 1952, Joseph Walter, bibliothécaire et archiviste de la Ville de Sélestat, reproduit, dans son ouvrage, le semeur et le moissonneur, côte à côte. Plus récemment, sous la direction de Rosalie Green, le moissonneur et le semeur figurent sur deux planches distinctes, dans un important travail paru en 1979.
Miniatures du semeur et moissonneur (Hortus Deliciarum)
Les miniatures du semeur et celle du moissonneur illustrent la « Parabole de l’ivraie » (Matthieu 13, 24-30 et 36-43) :
« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé, et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.
«Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Alors, veux-tu que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier.”»
On notera qu’un autre manuscrit, plus ancien, le Codex Guta Sintram, achevé dès 1154, à l’abbaye de Marbach comportait déjà un moissonneur. Le Codex, rédigé par la chanoinesse Guta et enluminé par le chanoine Sintram, est actuellement conservé à la Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg (Ms. 37).
Le moissonneur représenté dans le Codex Guta Sintram
Depuis quand le moissonneur apparaît-il comme « logo » de la Fédération ?
La Fédération, sous la forme que nous la connaissons actuellement, est née en 1977-1978. Un nouveau comité est élu lors de l’assemblée générale le 24 septembre 1978 à Kientzheim. Il se compose, par ordre alphabétique, de Mme Baradel, MM. Bischoff, Braeuner, Foessel, Fuchs, Gruninger, Kubler, Lerch, Ludes, Oberlé, Thomann et Vogler. C’est au sein de comité qu’émergea l’idée du logo, proposition tout de suite acceptée par Marcel Thomann, qui avait été élu de ce comité.
En 1989, sur l’initiative de Jean-Marie Holderbach, les bureaux de la Fédération se dotent d’un nouvel équipement informatique renforcé avec notamment un logiciel de PAO. C’est la même année que le logo apparaît sur la couverture du Bulletin fédéral, sous la responsabilité de Gabrielle Claerr Stamm depuis 1984. En 2002, la silhouette du moissonneur orne également le dos de la couverture de la Revue d’Alsace.
Depuis son graphisme a évolué, en 2008, le dessin est agrandi sur la couverture du bulletin fédéral et ses couleurs disparaissent. En 2017, une nouvelle version, stylisée, réalisée par Helen Treichler, remplace le dessin d’origine. Il devient véritablement un logo, décliné sur le papier à lettre fédéral, prospectus et toutes les publications.
Nouvelles versions du moissonneur devenu le logo de la Fédération