(★ Urach, 4.2.1498 † Kirke/Homburg 17.7.1558, inhumé à Zweibrücken. Fils de Henri VI et de sa deuxième épouse Eva de Salm († Riquewihr 1521), demi-frère d’Ulrich. ∞ Barbe, fille du landgrave Philippe de Hesse († 10.9.1555 à Riquewihr). Un fils survivant, Frédéric ©. Détenteur des possessions alsaciennes des Wurtemberg à partir de 1527, ainsi que d’une pension de 4200 florins. Georges représenta son demi-frère Ulrich à Montbéliard en qualité de statthalter lorsque celui-ci recouvrit son duché occupé par l’Autriche entre 1521 et 1534. Sa lieutenance se poursuivit jusqu’en 1542, date de l’arrivée de son neveu Christophe, malgré ses mauvaises relations avec Ulrich. Il exerça les fonctions de comte de Montbéliard, de seigneur de Horbourg et de Riquewihr en tant qu’apanagiste, de 1553 à sa mort et fonda, provisoirement, une branche collatérale de la famille princière. Son attachement aux deux seigneuries de la région de Colmar se traduit par de nombreux séjours, surtout après 1542, et par la reconstruction des châteaux de Riquewihr (actuel musée de la Poste, 1539-1540), qui avait été la demeure de sa mère (†1521) et de Horbourg (1543), où allait naître un premier fils, Ulrich (1556), mort en bas âge (d’où la confusion avec son cadet Frédéric). Féru de musique et de lettres, porté par une foi solide (sa devise Die Stundt bringt’s End équivaut à « Toute heure peut être la dernière »), G. de Wurtemberg a imprimé une marque personnelle dans l’avènement de la Réforme de ses territoires, déjà familiarisés aux idées nouvelles lors de la prédication de Farel (1524) et de l’insurrection paysanne de 1525. Présent aux débats d’Augsbourg en 1530, il fut en relation avec les réformateurs des villes suisses et favorise l’arrivée de Pierre Toussain à Montbéliard en 1525. Dans ses terres alsaciennes, le mouvement s’amorça avec le Zurichois Erasme Fabricius, proche de Zwingli (1536-1537) puis avec Mathias Erb ancien instituteur à Gengenbach, devenu surintendant de Riquewihr (jusqu’en 1559) et fondateur de quatre écoles très actives (notamment une école latine à Riquewihr, fondée en 1539). Cette transition menée avec doigté prépare le passage à un luthéranisme modéré, dans le contexte de la paix d’Augsbourg de 1555. Elle s’accompagna d’une réglementation de police adoptée en 1546.
Das Haus Württemberg. Ein biographisches Lexikon, sous la dir. de S. Lorenz et de D. Mertens, Stuttgart-Berlin-Cologne, 1997; F. Brendle, Dynastie, Reich und Reformation. Die Württenbergischen Herzöge Ulrich und Christoph, die Habsburger und Frankreich, Stuttgart, 1998 ; J.- M. Debard, « Georges Ier de Wurtemberg, comte de Montbéliard et de Horbourg, seigneur de Riquewihr », Les Wurtemberg dans la seigneurie de Horbourg, sd. la dir. de P-E. Maurer et Marc Kauffmann, Association d’Archéologie et d’Histoire de Horbourg-Wihr, 3, 1997, p. 33-47.
Georges Bischoff (2002)