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WOELFELIN (Wolfhelm, Wolf)

Schulthei?  de Haguenau au moins de 1215 (AD I 331) à 1237 (AD I 381), sans interruption. Sans avoir jamais porté d’autre titre, il a exercé les fonctions de procurateur (on ne disait pas encore Landvogt) impérial en Alsace, Brisgau (où il fonde Neuenburg : Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) et Ortenau (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 43, 1889, p. 103-108) jusqu’en 1236 (Annales dites de Marbach, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 17, 178 I. 20-25, rééd. In Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rer. germ. V 98-99) – et dès avant 1217, date de l’érection de Sélestat en ville (Gény n° 1), qui est son œuvre (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302). Les chartes et les chroniques donnent de son action deux images bien différentes. Les premières le présentent surtout dans un rôle traditionnel de défenseur des églises. Seul Richer de Senones (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) le montre construisant pour l’Empire des châteaux (Kronenburg, Landeshaoite [non identifié, « près d’Andlau »], Kaysersberg) et fondant des villes (Sélestat, Kaysersberg, Colmar, Neuenburg ; Mulhouse, pourtant contemporaine, n’est pas nommée). Richer et l’annaliste “de Marbach” nous content sa fin ; l’empereur l’accuse d’avoir pressuré ses administrés, l’emprisonne avec ses fils, lui extorque prétendument 16 000 marcs d’argent (alors qu’à la même époque toute l’Alsace lui en rapporte 1250 par an : Monumenta Germaniae Historica, Constit. III 3 ; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 52, 1898, p. 430) ; pour finir, sa femme l’étouffe dans son sommeil pour éviter qu’il ne livre à l’empereur le restant de ses richesses. Il s’agit là d’une rumeur, dont on peut retenir deux choses : d’abord, que Woelflin s’était enrichi dans l’exercice de ses fonctions, et que sa richesse était essentiellement monétaire; de fait, à part des biens non précisés à Traenheim (AD I 414) et 2 manses ? à Schwindratzheim, tenus en fief de l’abbaye de Schwarzach (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 147, 1999, p. 205-206), on ne lui connaît pas de biens immobiliers. Ensuite, que Woelflin a été disgracié – officiellement pour concussion, mais la vraie cause est ailleurs : Woelflin avait mis en œuvre une politique impériale offensive, dont la construction de villes et de châteaux, parfois sur les terres d’autrui, était le principal instrument, et qui heurtait de front l’évêque et la ville de Strasbourg (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 2, 181). En mars 1236, Frédéric Il avait passé avec l’évêque un compromis qui sanctionnait l’abandon définitif de cette politique (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1043). Le limogeage de Woelflin en était la conséquence logique. Il semble qu’il ait perdu son poste de procurateur avant juin 1236 (Gény II 542), mais celui de Schulthei? de Haguenau au plus tôt en 1237 (AD I 380-81).

Richer dit que Woelflin était d’origine paysanne. Il ne faut pas forcément le prendre au pied de la lettre, mais le fait est qu’il ne porte jamais le titre de chevalier ou de ministériel (on a pourtant peine à croire qu’il ne l’était pas !), qu’il n’a pas de patronyme, ni de sceau personnel (il use de celui de Haguenau) et qu’on ne sait rien de ses parents. Ses débuts mêmes restent obscurs, du fait qu’il existe plusieurs Woelflin à Haguenau à son époque, dont un preco/Büttel, un forestier, un notaire, un cellérier (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 40, 1886, 65 n° 18a: 1214; AD I 330; 1215; Archives départementales du Bas-Rhin, 12J 56 : 1222; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, p. 344 : 1231 ; Archives départementales du Bas-Rhin H 938/11 : 1249).

Woelflin avait des fils, mais ceux qu’on connaît, étant clercs, n’ont pas fait souche. Jacob, curé de Saint-Georges de Haguenau dès 1268 et encore en 1287, était sans doute le plus jeune. En 1232, « le prévôt de Surbourg, fils du Schultheiß », est témoin d’un acte de Woelflin. (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 14, 1862, p. 192 n° 8). Or, en 1231, le prévôt de Surbourg est Friedrich, également chanoine et cellérier de Sbg (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, 344 n° 4). Sa carrière est connue (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I & IV/1 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II) : chanoine (1220-30), puis cellérier (1231-50), sans doute aussi chantre (1240-48) et enfin prévôt du Grand Chapitre (1250-51), il meurt en mars 1251 ; il est resté prévôt de Surbourg jusqu’à sa fin (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1360). Il est souvent appelé F. de Haguenau et plusieurs fois qualifié d’avunculus (littéralement oncle maternel, en fait simplement parent) de l’évêque Heinrich von Stahleck (WOELFELIN (Wolfhelm, Wolf),
Schulthei? de Haguenau au moins de 1215 (AD I 331) à 1237 (AD I 381), sans interruption. Sans avoir jamais porté d’autre titre, il a exercé les fonctions de procurateur (on ne disait pas encore Landvogt) impérial en Alsace, Brisgau (où il fonde Neuenburg : Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) et Ortenau (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 43, 1889, p. 103-108) jusqu’en 1236 (Annales dites de Marbach, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 17, 178 I. 20-25, rééd. In Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rer. germ. V 98-99) – et dès avant 1217, date de l’érection de Sélestat en ville (Gény n° 1), qui est son œuvre (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302). Les chartes et les chroniques donnent de son action deux images bien différentes. Les premières le présentent surtout dans un rôle traditionnel de défenseur des églises. Seul Richer de Senones (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) le montre construisant pour l’Empire des châteaux (Kronenburg, Landeshaoite [non identifié, « près d’Andlau »], Kaysersberg) et fondant des villes (Sélestat, Kaysersberg, Colmar, Neuenburg ; Mulhouse, pourtant contemporaine, n’est pas nommée). Richer et l’annaliste “de Marbach” nous content sa fin ; l’empereur l’accuse d’avoir pressuré ses administrés, l’emprisonne avec ses fils, lui extorque prétendument 16 000 marcs d’argent (alors qu’à la même époque toute l’Alsace lui en rapporte 1250 par an : Monumenta Germaniae Historica, Constit. III 3 ; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 52, 1898, p. 430) ; pour finir, sa femme l’étouffe dans son sommeil pour éviter qu’il ne livre à l’empereur le restant de ses richesses. Il s’agit là d’une rumeur, dont on peut retenir deux choses : d’abord, que Woelflin s’était enrichi dans l’exercice de ses fonctions, et que sa richesse était essentiellement monétaire; de fait, à part des biens non précisés à Traenheim (AD I 414) et 2 manses ? à Schwindratzheim, tenus en fief de l’abbaye de Schwarzach (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 147, 1999, p. 205-206), on ne lui connaît pas de biens immobiliers. Ensuite, que Woelflin a été disgracié – officiellement pour concussion, mais la vraie cause est ailleurs : Woelflin avait mis en œuvre une politique impériale offensive, dont la construction de villes et de châteaux, parfois sur les terres d’autrui, était le principal instrument, et qui heurtait de front l’évêque et la ville de Strasbourg (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 2, 181). En mars 1236, Frédéric Il avait passé avec l’évêque un compromis qui sanctionnait l’abandon définitif de cette politique (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1043). Le limogeage de Woelflin en était la conséquence logique. Il semble qu’il ait perdu son poste de procurateur avant juin 1236 (Gény II 542), mais celui de Schulthei? de Haguenau au plus tôt en 1237 (AD I 380-81).
Richer dit que Woelflin était d’origine paysanne. Il ne faut pas forcément le prendre au pied de la lettre, mais le fait est qu’il ne porte jamais le titre de chevalier ou de ministériel (on a pourtant peine à croire qu’il ne l’était pas !), qu’il n’a pas de patronyme, ni de sceau personnel (il use de celui de Haguenau) et qu’on ne sait rien de ses parents. Ses débuts mêmes restent obscurs, du fait qu’il existe plusieurs Woelflin à Haguenau à son époque, dont un preco/Büttel, un forestier, un notaire, un cellérier (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 40, 1886, 65 n° 18a: 1214; AD I 330; 1215; Archives départementales du Bas-Rhin, 12J 56 : 1222; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, p. 344 : 1231 ; Archives départementales du Bas-Rhin H 938/11 : 1249).
Woelflin avait des fils, mais ceux qu’on connaît, étant clercs, n’ont pas fait souche. Jacob, curé de Saint-Georges de Haguenau dès 1268 et encore en 1287, était sans doute le plus jeune. En 1232, « le prévôt de Surbourg, fils du Schultheiß », est témoin d’un acte de Woelflin. (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 14, 1862, p. 192 n° 8). Or, en 1231, le prévôt de Surbourg est Friedrich, également chanoine et cellérier de Sbg (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, 344 n° 4). Sa carrière est connue (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I &
IV/1 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II) : chanoine (1220-30), puis cellérier (1231-50), sans doute aussi chantre (1240-48) et enfin prévôt du Grand Chapitre (1250-51), il meurt en mars 1251 ; il est resté prévôt de Surbourg jusqu’à sa fin (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1360). Il est souvent appelé F. de Haguenau et plusieurs fois qualifié d’avunculus (littéralement oncle maternel, en fait simplement parent) de l’évêque Heinrich von Stahleck (WOELFELIN (Wolfhelm, Wolf),
Schulthei? de Haguenau au moins de 1215 (AD I 331) à 1237 (AD I 381), sans interruption. Sans avoir jamais porté d’autre titre, il a exercé les fonctions de procurateur (on ne disait pas encore Landvogt) impérial en Alsace, Brisgau (où il fonde Neuenburg : Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) et Ortenau (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 43, 1889, p. 103-108) jusqu’en 1236 (Annales dites de Marbach, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 17, 178 I. 20-25, rééd. In Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rer. germ. V 98-99) – et dès avant 1217, date de l’érection de Sélestat en ville (Gény n° 1), qui est son œuvre (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302). Les chartes et les chroniques donnent de son action deux images bien différentes. Les premières le
présentent surtout dans un rôle traditionnel de défenseur des églises. Seul Richer de Senones (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) le montre construisant pour l’Empire des châteaux (Kronenburg, Landeshaoite [non identifié, « près d’Andlau »], Kaysersberg) et fondant des villes (Sélestat, Kaysersberg, Colmar, Neuenburg ; Mulhouse, pourtant contemporaine, n’est pas nommée). Richer et l’annaliste “de Marbach” nous content sa fin ; l’empereur l’accuse d’avoir pressuré ses administrés, l’emprisonne avec ses fils, lui extorque prétendument 16 000 marcs d’argent (alors qu’à la même époque toute l’Alsace lui en rapporte 1250 par an : Monumenta Germaniae Historica, Constit. III 3 ; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 52, 1898, p. 430) ; pour finir, sa femme l’étouffe dans son sommeil pour éviter qu’il ne livre à l’empereur le restant de ses richesses. Il s’agit là d’une rumeur, dont on peut retenir deux choses : d’abord, que Woelflin s’était enrichi dans l’exercice de ses fonctions, et que sa richesse était essentiellement monétaire; de fait, à part des biens non précisés à Traenheim (AD I 414) et 2 manses ? à Schwindratzheim, tenus en fief de l’abbaye de Schwarzach (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 147, 1999, p. 205-206), on ne lui connaît pas de biens immobiliers. Ensuite, que Woelflin a été disgracié – officiellement pour concussion, mais la vraie cause est ailleurs : Woelflin avait mis en œuvre une politique impériale offensive, dont la construction de villes et de châteaux, parfois sur les terres d’autrui, était le principal instrument, et qui heurtait de front l’évêque et la ville de Strasbourg (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 2, 181). En mars 1236, Frédéric Il avait passé avec l’évêque un compromis qui sanctionnait l’abandon définitif de cette politique (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1043). Le
limogeage de Woelflin en était la conséquence logique. Il semble qu’il ait perdu son poste de procurateur avant juin 1236 (Gény II 542), mais celui de Schulthei? de Haguenau au plus tôt en 1237 (AD I 380-81).
Richer dit que Woelflin était d’origine paysanne. Il ne faut pas forcément le prendre au pied de la lettre, mais le fait est qu’il ne porte jamais le titre de chevalier ou de ministériel (on a pourtant peine à croire qu’il ne l’était pas !), qu’il n’a pas de patronyme, ni de sceau personnel (il use de celui de Haguenau) et qu’on ne sait rien de ses parents. Ses débuts mêmes restent obscurs, du fait qu’il existe plusieurs Woelflin à Haguenau à son époque, dont un preco/Büttel, un forestier, un notaire, un cellérier (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 40, 1886, 65 n° 18a: 1214; AD I 330; 1215; Archives départementales du Bas-Rhin, 12J 56 : 1222; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, p. 344 : 1231 ; Archives départementales du Bas-Rhin H 938/11 : 1249).
Woelflin avait des fils, mais ceux qu’on connaît, étant clercs, n’ont pas fait souche. Jacob, curé de Saint-Georges de Haguenau dès 1268 et encore en 1287, était sans doute le plus jeune. En 1232, « le prévôt de Surbourg, fils du Schultheiß », est témoin d’un acte de Woelflin. (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 14, 1862, p. 192 n° 8). Or, en 1231, le prévôt de Surbourg est Friedrich, également chanoine et cellérier de Sbg (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, 344 n° 4). Sa carrière est connue (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I &
IV/1 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II) : chanoine (1220-30), puis cellérier (1231-50), sans doute aussi chantre (1240-48) et enfin prévôt du Grand Chapitre (1250-51), il meurt en mars 1251 ; il est resté prévôt de Surbourg jusqu’à sa fin (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1360). Il est souvent appelé F. de Haguenau et plusieurs fois qualifié d’avunculus (littéralement oncle maternel, en fait simplement parent) de l’évêque Heinrich von Stahleck (WOELFELIN (Wolfhelm, Wolf),
Schulthei? de Haguenau au moins de 1215 (AD I 331) à 1237 (AD I 381), sans interruption. Sans avoir jamais porté d’autre titre, il a exercé les fonctions de procurateur (on ne disait pas encore Landvogt) impérial en Alsace, Brisgau (où il fonde Neuenburg : Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) et Ortenau (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 43, 1889, p. 103-108) jusqu’en 1236 (Annales dites de Marbach, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 17, 178 I. 20-25, rééd. In Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rer. germ. V 98-99) – et dès avant 1217, date de l’érection de Sélestat en ville (Gény n° 1), qui est son œuvre (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302). Les chartes et les chroniques donnent de son action deux images bien différentes. Les premières le
présentent surtout dans un rôle traditionnel de défenseur des églises. Seul Richer de Senones (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) le montre construisant pour l’Empire des châteaux (Kronenburg, Landeshaoite [non identifié, « près d’Andlau »], Kaysersberg) et fondant des villes (Sélestat, Kaysersberg, Colmar, Neuenburg ; Mulhouse, pourtant contemporaine, n’est pas nommée). Richer et l’annaliste “de Marbach” nous content sa fin ; l’empereur l’accuse d’avoir pressuré ses administrés, l’emprisonne avec ses fils, lui extorque prétendument 16 000 marcs d’argent (alors qu’à la même époque toute l’Alsace lui en rapporte 1250 par an : Monumenta Germaniae Historica, Constit. III 3 ; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 52, 1898, p. 430) ; pour finir, sa femme l’étouffe dans son sommeil pour éviter qu’il ne livre à l’empereur le restant de ses richesses. Il s’agit là d’une rumeur, dont on peut retenir deux choses : d’abord, que Woelflin s’était enrichi dans l’exercice de ses fonctions, et que sa richesse était essentiellement monétaire; de fait, à part des biens non précisés à Traenheim (AD I 414) et 2 manses ? à Schwindratzheim, tenus en fief de l’abbaye de Schwarzach (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 147, 1999, p. 205-206), on ne lui connaît pas de biens immobiliers. Ensuite, que Woelflin a été disgracié – officiellement pour concussion, mais la vraie cause est ailleurs : Woelflin avait mis en œuvre une politique impériale offensive, dont la construction de villes et de châteaux, parfois sur les terres d’autrui, était le principal instrument, et qui heurtait de front l’évêque et la ville de Strasbourg (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 2, 181). En mars 1236, Frédéric Il avait passé avec l’évêque un compromis qui sanctionnait l’abandon définitif de cette politique (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1043). Le
limogeage de Woelflin en était la conséquence logique. Il semble qu’il ait perdu son poste de procurateur avant juin 1236 (Gény II 542), mais celui de Schulthei? de Haguenau au plus tôt en 1237 (AD I 380-81).
Richer dit que Woelflin était d’origine paysanne. Il ne faut pas forcément le prendre au pied de la lettre, mais le fait est qu’il ne porte jamais le titre de chevalier ou de ministériel (on a pourtant peine à croire qu’il ne l’était pas !), qu’il n’a pas de patronyme, ni de sceau personnel (il use de celui de Haguenau) et qu’on ne sait rien de ses parents. Ses débuts mêmes restent obscurs, du fait qu’il existe plusieurs Woelflin à Haguenau à son époque, dont un preco/Büttel, un forestier, un notaire, un cellérier (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 40, 1886, 65 n° 18a: 1214; AD I 330; 1215; Archives départementales du Bas-Rhin, 12J 56 : 1222; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, p. 344 : 1231 ; Archives départementales du Bas-Rhin H 938/11 : 1249).
Woelflin avait des fils, mais ceux qu’on connaît, étant clercs, n’ont pas fait souche. Jacob, curé de Saint-Georges de Haguenau dès 1268 et encore en 1287, était sans doute le plus jeune. En 1232, « le prévôt de Surbourg, fils du Schultheiß », est témoin d’un acte de Woelflin. (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 14, 1862, p. 192 n° 8). Or, en 1231, le prévôt de Surbourg est Friedrich, également chanoine et cellérier de Sbg (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, 344 n° 4). Sa carrière est connue (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I &
IV/1 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II) : chanoine (1220-30), puis cellérier (1231-50), sans doute aussi chantre (1240-48) et enfin prévôt du Grand Chapitre (1250-51), il meurt en mars 1251 ; il est resté prévôt de Surbourg jusqu’à sa fin (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1360). Il est souvent appelé F. de Haguenau et plusieurs fois qualifié d’avunculus (littéralement oncle maternel, en fait simplement parent) de l’évêque Heinrich von Stahleck (WOELFELIN (Wolfhelm, Wolf),
Schulthei? de Haguenau au moins de 1215 (AD I 331) à 1237 (AD I 381), sans interruption. Sans avoir jamais porté d’autre titre, il a exercé les fonctions de procurateur (on ne disait pas encore Landvogt) impérial en Alsace, Brisgau (où il fonde Neuenburg : Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) et Ortenau (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 43, 1889, p. 103-108) jusqu’en 1236 (Annales dites de Marbach, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 17, 178 I. 20-25, rééd. In Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rer. germ. V 98-99) – et dès avant 1217, date de l’érection de Sélestat en ville (Gény n° 1), qui est son œuvre (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302). Les chartes et les chroniques donnent de son action deux images bien différentes. Les premières le
présentent surtout dans un rôle traditionnel de défenseur des églises. Seul Richer de Senones (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 25, 302) le montre construisant pour l’Empire des châteaux (Kronenburg, Landeshaoite [non identifié, « près d’Andlau »], Kaysersberg) et fondant des villes (Sélestat, Kaysersberg, Colmar, Neuenburg ; Mulhouse, pourtant contemporaine, n’est pas nommée). Richer et l’annaliste “de Marbach” nous content sa fin ; l’empereur l’accuse d’avoir pressuré ses administrés, l’emprisonne avec ses fils, lui extorque prétendument 16 000 marcs d’argent (alors qu’à la même époque toute l’Alsace lui en rapporte 1250 par an : Monumenta Germaniae Historica, Constit. III 3 ; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 52, 1898, p. 430) ; pour finir, sa femme l’étouffe dans son sommeil pour éviter qu’il ne livre à l’empereur le restant de ses richesses. Il s’agit là d’une rumeur, dont on peut retenir deux choses : d’abord, que Woelflin s’était enrichi dans l’exercice de ses fonctions, et que sa richesse était essentiellement monétaire; de fait, à part des biens non précisés à Traenheim (AD I 414) et 2 manses ? à Schwindratzheim, tenus en fief de l’abbaye de Schwarzach (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 147, 1999, p. 205-206), on ne lui connaît pas de biens immobiliers. Ensuite, que Woelflin a été disgracié – officiellement pour concussion, mais la vraie cause est ailleurs : Woelflin avait mis en œuvre une politique impériale offensive, dont la construction de villes et de châteaux, parfois sur les terres d’autrui, était le principal instrument, et qui heurtait de front l’évêque et la ville de Strasbourg (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 2, 181). En mars 1236, Frédéric Il avait passé avec l’évêque un compromis qui sanctionnait l’abandon définitif de cette politique (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1043). Le
limogeage de Woelflin en était la conséquence logique. Il semble qu’il ait perdu son poste de procurateur avant juin 1236 (Gény II 542), mais celui de Schulthei? de Haguenau au plus tôt en 1237 (AD I 380-81).
Richer dit que Woelflin était d’origine paysanne. Il ne faut pas forcément le prendre au pied de la lettre, mais le fait est qu’il ne porte jamais le titre de chevalier ou de ministériel (on a pourtant peine à croire qu’il ne l’était pas !), qu’il n’a pas de patronyme, ni de sceau personnel (il use de celui de Haguenau) et qu’on ne sait rien de ses parents. Ses débuts mêmes restent obscurs, du fait qu’il existe plusieurs Woelflin à Haguenau à son époque, dont un preco/Büttel, un forestier, un notaire, un cellérier (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 40, 1886, 65 n° 18a: 1214; AD I 330; 1215; Archives départementales du Bas-Rhin, 12J 56 : 1222; Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, p. 344 : 1231 ; Archives départementales du Bas-Rhin H 938/11 : 1249).
Woelflin avait des fils, mais ceux qu’on connaît, étant clercs, n’ont pas fait souche. Jacob, curé de Saint-Georges de Haguenau dès 1268 et encore en 1287, était sans doute le plus jeune. En 1232, « le prévôt de Surbourg, fils du Schultheiß », est témoin d’un acte de Woelflin. (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 14, 1862, p. 192 n° 8). Or, en 1231, le prévôt de Surbourg est Friedrich, également chanoine et cellérier de Sbg (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, 1912, 344 n° 4). Sa carrière est connue (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I &
IV/1 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II) : chanoine (1220-30), puis cellérier (1231-50), sans doute aussi chantre (1240-48) et enfin prévôt du Grand Chapitre (1250-51), il meurt en mars 1251 ; il est resté prévôt de Surbourg jusqu’à sa fin (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1360). Il est souvent appelé F. de Haguenau et plusieurs fois qualifié d’avunculus (littéralement oncle maternel, en fait simplement parent) de l’évêque Heinrich von Stahleck (? av. 1199: Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1148). Malgré ses origines modestes, Woelflin a donc réussi à s’allier par mariage à une famille de haute noblesse et à faire entrer son fils au chapitre le plus exclusivement nobiliaire d’Allemagne! D’autre part, en 1228, le prévôt de Surbourg, prédécesseur de Friedrich, s’appelle Wolfhelm (P. Wigand, Wetzlar’sche Beiträge,
I, 1840, 140). Son prénom incite à se demander si lui aussi n’était pas de la parentèle de Woelflin.
Bosl peint Woelflin comme un homme énergique et sans scrupules, ne perdant jamais de vue l’intérêt de son maître ni le sien propre, et comme le représentant le plus achevé d’un nouveau type de ministériaux : le ministériel citadin, ouvert à la vie urbaine, la favorisant et en profitant. Son action correspond à l’apogée du pouvoir des Hohenstaufen en Alsace, sa chute précède de peu leur effondrement. Woelflin était trop lucide pour s’associer à la révolte de Henri (VII) en 1235, mais sa prudence ne lui a valu qu’un bref sursis, car sa politique était celle que Henri (VII) voulait poursuivre et que Frédéric Il avait déjà abandonnée. Néanmoins, toute son œuvre n’a pas péri avec lui : les villes qu’il a fondées ont traversé les siècles.
J. D. Schoepflin, Alsatia … diplomatica, 2 vol. 1772-75 (cité AD) ; F. Batt, Das Eigenthum zu Hagenau, I, 1876, 184-86, & II, 1881, 36-37 & 43-44 (peu sûr); Al. Meister, Die Hohenstaufen im Elsa?, 1890, 106-110 (superficiel) ; Jos. Gény, Schlettstadter Stadtrechte, 1902 ; H. Niese, Die Verwaltung des Reichsgutes im 13. Jh., 1905, 273-74 & index; Jos. Becker, Geschichte der Reichslandvogtei im Elsa?, 1905, 2-5 & 241-244 (régestes) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1009 (nul) ; K. Bosl, Die Reichsministerialität der Salier und Staufer, 1950, I 194-98 (nombreuses erreurs de détail) ; A.-M. Burg, in Études Haguenoviennes, NS 6,1979, 133-134 & NS 9, 1983, 10-18 (sur la famille de Woelflin).
Bernhard Metz (2002) av. 1199: Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1148). Malgré ses origines modestes, Woelflin a donc réussi à s’allier par mariage à une famille de haute noblesse et à faire entrer son fils au chapitre le plus exclusivement nobiliaire d’Allemagne! D’autre part, en 1228, le prévôt de Surbourg, prédécesseur de Friedrich, s’appelle Wolfhelm (P. Wigand, Wetzlar’sche Beiträge, I, 1840, 140). Son prénom incite à se demander si lui aussi n’était pas de la parentèle de Woelflin.
Bosl peint Woelflin comme un homme énergique et sans scrupules, ne perdant jamais de vue l’intérêt de son maître ni le sien propre, et comme le représentant le plus achevé d’un nouveau type de ministériaux : le ministériel citadin, ouvert à la vie urbaine, la favorisant et en profitant. Son action correspond à l’apogée du pouvoir des Hohenstaufen en Alsace, sa chute précède de peu leur effondrement. Woelflin était trop lucide pour s’associer à la révolte de Henri (VII) en 1235, mais sa prudence ne lui a valu qu’un bref sursis, car sa politique était celle que Henri (VII) voulait poursuivre et que Frédéric Il avait déjà abandonnée. Néanmoins, toute son œuvre n’a pas péri avec lui : les villes qu’il a fondées ont traversé les siècles.
J. D. Schoepflin, Alsatia … diplomatica, 2 vol. 1772-75 (cité AD) ; F. Batt, Das Eigenthum zu Hagenau, I, 1876, 184-86, & II, 1881, 36-37 & 43-44 (peu sûr); Al. Meister, Die Hohenstaufen im Elsa?, 1890, 106-110 (superficiel) ; Jos. Gény, Schlettstadter Stadtrechte, 1902 ; H. Niese, Die Verwaltung des Reichsgutes im 13. Jh., 1905, 273-74 & index; Jos. Becker, Geschichte der Reichslandvogtei im Elsa?, 1905, 2-5 & 241-244 (régestes) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1009 (nul) ; K. Bosl, Die Reichsministerialität der Salier und Staufer, 1950, I 194-98 (nombreuses erreurs de détail) ; A.-M. Burg, in Études Haguenoviennes, NS 6,1979, 133-134 & NS 9, 1983, 10-18 (sur la famille de Woelflin).
Bernhard Metz (2002) av. 1199: Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1148). Malgré ses origines modestes, Woelflin a donc réussi à s’allier par mariage à une famille de haute noblesse et à faire entrer son fils au chapitre le plus exclusivement nobiliaire d’Allemagne! D’autre part, en 1228, le prévôt de Surbourg, prédécesseur de Friedrich, s’appelle Wolfhelm (P. Wigand, Wetzlar’sche Beiträge, I, 1840, 140). Son prénom incite à se demander si lui aussi n’était pas de la parentèle de Woelflin.
Bosl peint Woelflin comme un homme énergique et sans scrupules, ne perdant jamais de vue l’intérêt de son maître ni le sien propre, et comme le représentant le plus achevé d’un nouveau type de ministériaux : le ministériel citadin, ouvert à la vie urbaine, la favorisant et en profitant. Son action correspond à l’apogée du pouvoir des Hohenstaufen en Alsace, sa chute précède de peu leur effondrement. Woelflin était trop lucide pour s’associer à la révolte de Henri (VII) en 1235, mais sa prudence ne lui a valu qu’un bref sursis, car sa politique était celle que Henri (VII) voulait poursuivre et que Frédéric Il avait déjà abandonnée. Néanmoins, toute son œuvre n’a pas péri avec lui : les villes qu’il a fondées ont traversé les siècles.
J. D. Schoepflin, Alsatia … diplomatica, 2 vol. 1772-75 (cité AD) ; F. Batt, Das Eigenthum zu Hagenau, I, 1876, 184-86, & II, 1881, 36-37 & 43-44 (peu sûr); Al. Meister, Die Hohenstaufen im Elsa?, 1890, 106-110 (superficiel) ; Jos. Gény, Schlettstadter Stadtrechte, 1902 ; H. Niese, Die Verwaltung des Reichsgutes im 13. Jh., 1905, 273-74 & index; Jos. Becker, Geschichte der Reichslandvogtei im Elsa?, 1905, 2-5 & 241-244 (régestes) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1009 (nul) ; K. Bosl, Die Reichsministerialität der Salier und Staufer, 1950, I 194-98 (nombreuses erreurs de détail) ; A.-M. Burg, in Études Haguenoviennes, NS 6,1979, 133-134 & NS 9, 1983, 10-18 (sur la famille de Woelflin).
Bernhard Metz (2002)
av. 1199: Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1148). Malgré ses origines modestes, Woelflin a donc réussi à s’allier par mariage à une famille de haute noblesse et à faire entrer son fils au chapitre le plus exclusivement nobiliaire d’Allemagne! D’autre part, en 1228, le prévôt de Surbourg, prédécesseur de Friedrich, s’appelle Wolfhelm (P. Wigand, Wetzlar’sche Beiträge,
I, 1840, 140). Son prénom incite à se demander si lui aussi n’était pas de la parentèle de Woelflin.
Bosl peint Woelflin comme un homme énergique et sans scrupules, ne perdant jamais de vue l’intérêt de son maître ni le sien propre, et comme le représentant le plus achevé d’un nouveau type de ministériaux : le ministériel citadin, ouvert à la vie urbaine, la favorisant et en profitant. Son action correspond à l’apogée du pouvoir des Hohenstaufen en Alsace, sa chute précède de peu leur effondrement. Woelflin était trop lucide pour s’associer à la révolte de Henri (VII) en 1235, mais sa prudence ne lui a valu qu’un bref sursis, car sa politique était celle que Henri (VII) voulait poursuivre et que Frédéric Il avait déjà abandonnée. Néanmoins, toute son œuvre n’a pas péri avec lui : les villes qu’il a fondées ont traversé les siècles.
J. D. Schoepflin, Alsatia … diplomatica, 2 vol. 1772-75 (cité AD) ; F. Batt, Das Eigenthum zu Hagenau, I, 1876, 184-86, & II, 1881, 36-37 & 43-44 (peu sûr); Al. Meister, Die Hohenstaufen im Elsa?, 1890, 106-110 (superficiel) ; Jos. Gény, Schlettstadter Stadtrechte, 1902 ; H. Niese, Die Verwaltung des Reichsgutes im 13. Jh., 1905, 273-74 & index; Jos. Becker, Geschichte der Reichslandvogtei im Elsa?, 1905, 2-5 & 241-244 (régestes) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1009 (nul) ; K. Bosl, Die Reichsministerialität der Salier und Staufer, 1950, I 194-98 (nombreuses erreurs de détail) ; A.-M. Burg, in Études Haguenoviennes, NS 6,1979, 133-134 & NS 9, 1983, 10-18 (sur la famille de Woelflin).
Bernhard Metz (2002)
av. 1199: Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II 1148). Malgré ses origines modestes, Woelflin a donc réussi à s’allier par mariage à une famille de haute noblesse et à faire entrer son fils au chapitre le plus exclusivement nobiliaire d’Allemagne! D’autre part, en 1228, le prévôt de Surbourg, prédécesseur de Friedrich, s’appelle Wolfhelm (P. Wigand, Wetzlar’sche Beiträge, I, 1840, 140). Son prénom incite à se demander si lui aussi n’était pas de la parentèle de Woelflin.

Bosl peint Woelflin comme un homme énergique et sans scrupules, ne perdant jamais de vue l’intérêt de son maître ni le sien propre, et comme le représentant le plus achevé d’un nouveau type de ministériaux : le ministériel citadin, ouvert à la vie urbaine, la favorisant et en profitant. Son action correspond à l’apogée du pouvoir des Hohenstaufen en Alsace, sa chute précède de peu leur effondrement. Woelflin était trop lucide pour s’associer à la révolte de Henri (VII) en 1235, mais sa prudence ne lui a valu qu’un bref sursis, car sa politique était celle que Henri (VII) voulait poursuivre et que Frédéric Il avait déjà abandonnée. Néanmoins, toute son œuvre n’a pas péri avec lui : les villes qu’il a fondées ont traversé les siècles.

J. D. Schoepflin, Alsatia … diplomatica, 2 vol. 1772-75 (cité AD) ; F. Batt, Das Eigenthum zu Hagenau, I, 1876, 184-86, & II, 1881, 36-37 & 43-44 (peu sûr); Al. Meister, Die Hohenstaufen im Elsa?, 1890, 106-110 (superficiel) ; Jos. Gény, Schlettstadter Stadtrechte, 1902 ; H. Niese, Die Verwaltung des Reichsgutes im 13. Jh., 1905, 273-74 & index; Jos. Becker, Geschichte der Reichslandvogtei im Elsa?, 1905, 2-5 & 241-244 (régestes) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1009 (nul) ; K. Bosl, Die Reichsministerialität der Salier und Staufer, 1950, I 194-98 (nombreuses erreurs de détail) ; A.-M. Burg, in Études Haguenoviennes, NS 6,1979, 133-134 & NS 9, 1983, 10-18 (sur la famille de Woelflin).

Bernhard Metz (2002)