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WOEHL Georges

Dirigeant socialiste, adjoint au maire de Strasbourg, (Pr) (★ Strasbourg 18.12.1900 † Strasbourg 20.9.1988). Fils de Georges Woehl, brigadier de police, et de Barbe Durst. ∞  27.6.1925 à Strasbourg Marguerite Becker (★ Oberseebach 2.8.1904), fille de Martin Becker, cultivateur, et de Marguerite Wagner. Rédacteur, puis receveur des PTT à Strasbourg-Neudorf. Il fut candidat du Parti socialiste SFIO aux élections législatives à Saverne en 1932 et en 1936 à Molsheim. Il entra au conseil municipal de Strasbourg en 1935. Réfugié en Dordogne durant la Seconde Guerre mondiale, il participa à la Résistance. Revenu à Strasbourg le 28 mars 1945, il joua un rôle important dans la Fédération socialiste du Bas-Rhin, comme membre du Comité fédéral dès 1945, puis comme secrétaire fédéral, au moins de 1948 à 1960. Il fut à nouveau élu au conseil municipal en 1945 et réélu jusqu’en 1971. Sa liste n’obtint pourtant que 8,3% des suffrages exprimés en mars 1959. Il fut adjoint au maire de 1953 à 1971. Candidat sans succès aux élections aux Assemblées constituantes et à l’Assemblée nationale, en dernier lieu en 1958 à Strasbourg II, il obtint 10,9% des suffrages exprimés. À partir de 1951, il succéda à Naegelen © comme tête de liste socialiste dans le Bas-Rhin, mais ne put empêcher le déclin irrésistible de ce parti.
Vigoureusement anticommuniste, il refusa toujours les offres d’unité d’action du Parti communiste et de la CGT, notamment en novembre 1953 pour une manifestation contre la guerre d’Indochine et en août 1954 contre le traité créant la Communauté européenne de défense. Pourtant, en avril 1956, Woehl accepta de participer à un voyage de trois semaines en URSS offert à une délégation du Parti socialiste par l’association France-URSS. En mars 1956, la minorité de gauche du conseil fédéral l’attaqua en le rendant responsable, du fait de son soutien à la politique algérienne de Guy Mollet, alors président du Conseil, de la faible audience électorale de la SFIO dans le Bas-Rhin. En 1965, Woehl refusa de se plier au mot d’ordre du parti qui interdisait à ses membres de figurer sur des listes communes avec les partis de droite. Or, si l’on voulait continuer à siéger au conseil, il fallait figurer sur la liste Pflimlin ©, seule en état d’être élue. Avec deux de ses amis, il choisit la dissidence et il fut exclu du parti.

Archives départementales du Bas-Rhin, 544 D 9, 544 D 11 ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 43, 1993, p. 386 (et cd-rom) ; L. Strauss, « Esquisse d’une histoire de la politique à Strasbourg », D. Badariotti, etc., Géopolitique de Strasbourg, Strasbourg, 1995, p. 51, 81.

Léon Strauss (2002)