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WESTERMANN Antoine

Cuisinier et restaurateur (★ Wissembourg 4.4.1946). Fils de Jean et Cécile Westermann. ∞ Viviane Fuchs. Deux fils. Seul titulaire pour toute l’Alsace avec les Haeberlin © de la distinction « trois étoiles » du guide Michelin depuis 2002. Antoine Westermann a suivi une formation atypique et n’a pas effectué « le parcours initiatique » auprès des grands chefs français. Le goût de la cuisine, a-t-il déclaré, lui est venu de ses parents. Mais son père, peintre en bâtiment et sa mère, ménagère ne désiraient pas pourtant qu’il devint cuisinier, métier jugé trop dur par eux. Après sa scolarité primaire à Wissembourg, Antoine Westermann suivit sa vocation et entra en apprentissage de 1960 à 1963 au Buffet de la Gare de Strasbourg. En suivant en même temps des stages pratiques à l’École hôtelière de la ville, il a obtenu le certificat d’aptitude professionnelle de cuisinier. Avant d’effectuer son service militaire comme cuisinier chez le gouverneur militaire de Strasbourg, il avait entamé son perfectionnement sur le terrain par des stages de plusieurs mois dans des hôtels-restaurants à Vittel et Brumath et chez un fabricant de foie gras à Strasbourg. Son périple professionnel se poursuivit après son service de 1966 à 1970, à Obersteigen, à Ettlingen en pays de Bade, à Paris et de nouveau à Strasbourg dans une maison de foie gras. Il débuta sa carrière de cuisinier restaurateur à son compte en 1970 par l’acquisition du « Buerehiesel », idéalement situé à l’entrée du grand parc de l’Orangerie. Ce bâtiment de caractère avait été transplanté de Molsheim à Strasbourg à l’occasion de la première grande exposition industrielle et commerciale en 1895. Pratiquant une cuisine simple et authentique, s’inspirant des recettes alsaciennes traditionnelles de sa mère, mais l’enrichissant de sa propre créativité, Westermann réussit à développer rapidement son affaire. Avec l’aide de son épouse, il rénova et embellit le bâtiment pièce par pièce, et l’agrandit. Les qualités de son établissement lui valurent bientôt la reconnaissance de la profession. En 1975, il obtint la première étoile du guide Michelin, suivie en 1984 par une deuxième. Les guides culinaires les plus renommés l’avaient gratifié entretemps de leurs étoiles et autres toques. Westermann fut coopté en 1991 par les meilleurs maîtres queux internationaux dans l’association « Traditions et qualités ». La consécration suprême lui vint en 1994 avec l’attribution des trois étoiles du guide Michelin que les distinctions les plus élevées des autres guides laissaient déjà prévoir les années précédentes. Sa valeur professionnelle fut reconnue au niveau national par ses pairs qui le portèrent à la présidence de la Chambre syndicale de la haute cuisine française de 1998 à 2001. La réputation de ce chef inventif a rayonné à l’étranger où il est consultant d’un grand restaurant à Washington et d’un autre près de Lisbonne et où il a fait connaître sa créativité au Japon. À Strasbourg, il a reçu dans son Buerehiesel qui fait partie de la chaîne « Relais et châteaux », le gotha des institutions européennes toutes proches. Il a publié L’Alsace des saveurs retrouvées, 1996 et La cuisine ménagère d’un grand chef, 1999.

Dernières Nouvelles d’Alsace des 7.10.1984 et 15.2.2002 ; L’Alsace des 9.3.1994 et 4.3.1997 ; Libération du 8.3.1994.

† Jean-Claude Hahn (2002)

Il cède en 2007 le Buerehiesel à son fils Éric et se lance dans de nouvelles aventures culinaires. En 2012, il lance le  Coq  Rico à Paris, restaurant spécialisé dans la volaille. Il développe ses activités à l’international.

Philippe Legin (juin 2022)