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WEST Jacques Henri, dit colonel Henri

Communard (★ Strasbourg 12.12.1835 selon Maitron, mais aucun West n’est né à Strasbourg de 1823 à 1842, selon les tables décennales). Entrepreneur de construction à Strasbourg, il avait fait faillite en 1870. Au début de la guerre franco-prussienne, il fut nommé lieutenant de la 1ère compagnie franche de l’armée du Rhin. Il arriva à Paris, alors aux mains de la Commune, le 6. Avril 1871 après avoir, prétendit-il, offert en vain ses services au gouvernement de Thiers à Versailles. Il commença à recruter une légion d’Alsaciens-Lorrains casernée au pavillon Colbert du Louvre. Le 1er mai, il fut nommé colonel de cette légion sous le nom de « colonel Henri » et demanda à ses compatriotes « vendus et livrés par les hommes de Versailles » de se rallier sous son drapeau pour les combattre. Les sources divergent sur son comportement pendant « la semaine sanglante » : selon une version, il combattit les troupes versaillaises dans le quartier de la Bastille, selon l’autre, il aurait abandonné son commandement le 21 mai et serait resté chez lui. Le 9e Conseil de guerre le condamna le 11 octobre 1871 à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la privation des droits civiques. Il fut embarqué sur « L’Orne» le 1er janvier 1873, à Saint-Martin-de-Ré, et arriva le 3 mai 1873 en Nouvelle-Calédonie. Il fut bien noté au bagne et, le 29 mai 1875, il vit sa peine commuée en déportation simple, puis remise le 4 janvier 1877 ; l’obligation de résider fut levée le 15 janvier 1879 et il rentra par le navire « La Picardie». Revenu à Paris, sans ressources, il tenta en vain de commercialiser une carte routière de la Nouvelle-Calédonie qu’il avait dessinée à Nouméa. Il vécut alors d’expédients et fut condamné en 1880, pour escroquerie, à deux ans de prison et à six mois de prison pour port illégal de la Légion d’honneur, qu’il prétendait lui avoir été conférée pendant le siège de Strasbourg par le général
Uhrich ©.

Archives nationales, BB 24/751 ; Archives de la préfecture de police de Paris, listes d’amnistiés ; Journal Officiel de la Commune du 3.5.1871 ; Journal d’Alsace du 25.9.1880 ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, IX, p. 352 et Cd-Rom ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7723.

Léon Strauss (2002)