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WENGER-VALENTIN Jean

Banquier, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin, (C) (★ Schiltigheim 28.7.1892 † 29.12.1975). Fille de Paul Wenger et de Jeanne Valentin, frère de sœur Suzanne Wenger ©. ∞ 19.11.1920 à Paris Marie Muller-Fazende (★ Bruxelles 9.12.1900 † Strasbourg 25.8.1985) ; 3 filles. Études secondaires au lycée de Strasbourg (futur lycée Fustel de Coulanges). Études supérieures à l’Université de Lyon et à l’École supérieure de commerce de Lyon. Dès le 3 août 1914, engagé volontaire dans l’armée française pour la durée de la guerre, sous le nom de jeune fille de sa mère, Valentin, qu’il adjoignit après la guerre à son patronyme. Ses parents furent assignés à résidence en Allemagne et son père privé de ses fonctions. Faute de pouvoir relancer la banque familiale après l’armistice de 1918, Wenger-Valentin devint secrétaire général d’un nouvel établissement bancaire créé en 1919 sous le nom de Société alsacienne de crédit industriel et commercial (SACIC). Très rapidement il s’en révéla l’animateur hors pair à la faveur de l’essor économique que connut l’Alsace après son retour à la France, notamment autour des activités du port de Strasbourg et de la navigation rhénane. Wenger-Valentin sut donner à son établissement un rayonnement régional et international. Il mit notamment à profit la reprise de plusieurs établissements en difficultés du fait de la crise de 1930, parmi lesquels la Banque d’Alsace-Lorraine. Ainsi naquit en 1931 le Crédit industriel d’Alsace et de Lorraine, dont il fut successivement administrateur-délégué, puis président directeur général (1940), puis président du conseil d’administration (1959) et enfin président d’honneur (1970). L’ouverture en 1973 du nouveau siège de la banque au Wacken devait constituer le couronnement de sa carrière. En 1931, il servit d’interlocuteur avec le gouvernement pour le financement du Messager d’Alsace, organe de l’APNA (Action populaire nationale d’Alsace). La guerre 1939-1945 ne prit pas Wenger-Valentin en défaut: le siège social de la société avait été transféré à Lyon et des installations d’accueil créées, notamment à Périgueux, puis à Alger et à Oran. Il mena à bien, non sans difficultés, la réouverture des agences et succursales du CIAL au lendemain de la guerre ainsi que la création du Crédit sarrois, assumant simultanément à Baden-Baden et à Berlin les fonctions de directeur des Finances de la zone française d’occupation en Allemagne.

En marge de ses propres activités bancaires, Wenger-Valentin assuma de nombreuses responsabilités dans l’administration de sociétés se situant dans des domaines aussi variés que les assurances (Compagnie Rhin et Moselle), les transports et la manutention, la navigation fluviale, le bâtiment, la recherche et la production pétrolière et, bien entendu, la banque. La première société de développement régional créée en France est due à son initiative (SADE). Une fraction sans cesse grandissante de son temps était désormais consacrée par Wenger-Valentin à des activités d’intérêt général. Ses pairs le portèrent en 1956 à la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie de Strasbourg dont il avait été pendant plusieurs années membre, puis vice-président. Il fut aussi, entre autres, président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie, président du Comité pour l’économie bas-rhinoise, vice-président du Centre de productivité de Strasbourg et vice-président de l’Association de développement industriel de l’Alsace. En tant que connaisseur des problèmes économiques et politiques du monde rhénan, Wenger-Valentin accéda tout naturellement aux fonctions d’administrateur du Port autonome de Strasbourg (1946-1971), à la présidence de l’Union des chambres de commerce rhénanes, à celle du groupe de travail « Mer du Nord – Méditerranée », et à celle de la Commission « Finances et banques » de la Chambre officielle de commerce franco-allemande.

Sur le plan social et culturel, l’activité de Wenger-Valentin ne fut pas moindre. Dans les entreprises dont il avait la responsabilité, il eut constamment le souci du contact avec les jeunes et les anciens membres de son personnel, s’intéressant notamment aux problèmes de la formation, du logement et des loisirs. Un syndicat professionnel autonome des employés du CIAL avait été constitué dès 1938, donc bien avant la création des comités d’établissement et d’entreprise actuels. Enfin, Wenger-Valentin fut président du Festival de musique de Strasbourg, président des Amis de la musique et vice-président de la Société des amis des musées de Strasbourg avant sa fusion avec celle des Amis des arts. Commandeur de la Légion d’honneur; croix de Guerre 1914-1918 ; médaille Militaire.

Robert Weirich (2002)