Homme de lettres, historien, membre de l’Institut, (C) (★ Muttersholtz 2.2.1846 † Viroflay, Seine-et-Oise, 3.11.1919). Fils de Louis Welschinger, employé des contributions directes, et d’Adélaïde Christine Duc. Petit-fils d’un colonel de la Garde sous Louis XVIII. Welschinger commença sa scolarité au lycée de Strasbourg. Sa famille se fixa en 1857 à Paris, où il fit des études secondaires à l’Institution Notre-Dame des Champs. Attaché aux archives du Corps législatif de 1867 à 1870, il servit dans les mobiles pendant le siège de Paris en 1870-1871. Il fut ensuite archiviste de l’Assemblée nationale à Bordeaux, puis à Versailles (1871-1875), puis chef du service des procès-verbaux du Sénat (1876-1918). Ses fonctions lui laissèrent beaucoup de loisirs qu’il consacra à l’écriture de poèmes, de pièces de théâtre, d’un roman, mais surtout d’une très abondante production historique, assez superficielle. Il rédigeait le « feuilleton historique » du Journal des Débats et collaborait également à la Revue des Deux Mondes, à la Revue de Paris, à la Revue bleue et au Larousse mensuel. Il succéda à Auguste Himly ©, en 1907, à l’Académie des sciences morales et politiques. Collaborateur des journaux alsaciens-lorrains de Paris, organisateur de nombreuses conférences où s’exprimaient Wetterlé ©, Preiss ©, il contribua au renouveau du nationalisme et à la résurgence du thème alsacien-lorrain dans le nationalisme français, du début du XXe siècle. Au moment de sa mort, il achevait une biographie de Talleyrand.
André Chénier, poème, 1877 ; Le Théâtre de la Révolution, 1880 ; Les bijoux de Mme du Barry, 1880 ; Ranza, roman, 1881 ; La censure sous le Premier Empire, 1882 ; Les Almanachs de la Révolution, 1884 ; Souvenirs d’un Alsacien, 1884; Le duc d’Enghien, 1888 ; Le divorce de Napoléon, 1889 ; Le Roman de Dumouriez, 1890 ; Le maréchal Ney, 1893 ; Les aventures de guerre et d’amour du baron de Commartin, 1894 ; Le Roi de Rome, 1897 ; La mission secrète de Mirabeau à Berlin, 1899 ; Bismarck, 1900 (2‘ éd., 1912); Sainte Odile, patronne de l’Alsace, Paris, 1901, (2e éd. 1913) ; Le pape et l’empereur, 1905 ; La guerre de 1870. Causes et responsabilités, Paris, 1910 ; Le duc d’Enghien, l’enlèvement d’Ettenheim et l’exécution de Vincennes, Paris, 1913 ; La protestation de l’Alsace-Lorraine à l’Assemblée nationale de Bordeaux, Paris, 1914, rééd.1919 ; Les leçons du Livre jaune, 1914; La Belgique héroïque, 1915 ; L’empereur Frédéric III, 1917 ; L’Alliance franco-russe, 1919.
Larousse mensuel, 5, n° 157, mars 1920, p. 84 ; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, I, p. 63, 149 ; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 120, 300-301 ; François Igersheim, Politique et administration dans le Bas-Rhin (1848-1870), Strasbourg, 1993, p. 721-722.
Léon Strauss (2002)