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WEISS-ZUBER Pierre Mathias Armand

Bibliophile, (Pr) (★ Mulhouse 10.4.1827 † Mulhouse 28.2.1892). Fils de Mathieu Weiss-Schlumberger, industriel, adjoint au maire de Mulhouse, et de Rose Émilie Schlumberger. ∞ 25.6.1866 à Mulhouse Mathilde Zuber († 1921), fille de Frédéric Zuber ©, manufacturier et philanthrope, et d’Amélie Frauger ; 1 fille : Marthe Louise Émilie ? Émile Mantz ©. Il fit ses humanités au lycée de Strasbourg, puis rejoignit la faculté de Droit, avant de poursuivre des études en Sorbonne d’où il sortit licencié en droit (20 juillet 1848). Docteur en droit de la faculté de Strasbourg (13 août 1853). La faillite de son père (1828), associé de Charles Jacques Naegely ©, ainsi que des difficultés avec certains de ses supérieurs, retardèrent son avancement. Il occupa les fonctions de juge suppléant au tribunal de Sélestat (9 novembre 1853), de substitut à Belfort (2 mai 1857), puis à Strasbourg (20 juin 1861) et fut promu juge d’instruction à Mulhouse (5 octobre 1866). Il était pressenti pour devenir premier président lorsque survint l’invasion. L’autorité prussienne l’expulsa, pour des raisons mal éclaircies ; il s’installa à Bâle. On le nomma juge à Brest (30 mars 1872), mais il refusa de s’éloigner de l’Alsace et fit valoir ses droits à la retraite (7 mai 1872), avec le titre de juge honoraire à Belfort. Vivant de ses rentes, il fut autorisé à revenir en 1873.

Il n’étudia le droit que pour obéir à son père. L’histoire et la littérature furent les grandes passions de sa vie. Après avoir donné deux articles, il projeta une histoire complète de l’Alsace et avait, à cet effet, rassemblé une admirable bibliothèque particulière. Mais, ses facultés déclinèrent et il ne put mener à bien son œuvre dont ne subsistent que des brouillons conservés dans sa famille. Il légua la partie alsatique (environ 4200 volumes rares) de sa bibliothèque à la Société industrielle de Mulhouse ; l’autre fut dispersée à Strasbourg (30-31 mars 1922).

Jus romanum. De pignoribus et hypothecis. Droit français. Comment se conservent les privilèges, thèse pour la licence, Paris, 1848 ; Des droits de superficie en droit français et en droit romain, thèse de doctorat, Colmar, 1853 ; « L’Alsace pendant la Régence », Revue alsacienne, IV, 1880-1881, p. 52-60 ; « Le 30 septembre 1681. Étude sur la réunion de Strasbourg à la France », ibidem, IV, 1880-1881, p. 438-456, 483-508 ; compte rendu du livre de Katharine Lee, In the Alsatian Mountains, Londres, 1883, dans : ibidem, VII, 1884, p. 529-546 (sous le titre « Une touriste anglaise en Alsace) ». Ces trois écrits sont les seules publications attestées de Weiss.

Archives nationales, BB/6 (II)/433 : dossier professionnel ; Archives municipales de Mulhouse, B 167 W, NI Ba 1106 ; Archives privées de la famille Mantz (notes manuscrites préparatoires) ; Journal des débats du 9.5.1872 ; article nécrologique par M. Mieg, Bulletin du Musée historique de Mulhouse, XVI, 1891, p. 65-71, repris par Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 960-961 ; oraisons funèbres imprimées du pasteur Mathieu et d’E. Zuber, Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1, 1894, p. 13-14 ; Catalogue de la bibliothèque de livres et d’estampes de feu M. Armand Weiss, donnée, sur sa demande, par la famille à la Société industrielle de Mulhouse, 1909 ; Catalogue de la bibliothèque de feu M. Armand Weiss de Mulhouse, Strasbourg, Maison d’art alsacienne, 1922 (vente d’une partie de la bibliothèque dont un volume des Vita et gesta Karoli Magni par Eginhard et qui avait appartenu à Johann Sleidan ©) ; Journal d’Alsace-Lorraine du
28.3.1922 ; Cahiers Zuber, n° XXIII, 1977, p. 24 (ronéoté rédigé par P. R. Zuber) ; Illustrateurs d’Alsace. Estampes et recueils des collections C. Gérard et A. Weiss, catalogue d’exposition, Bibliothèque municipale de Mulhouse, 20 septembre -22 octobre 1994 ; G. Banderier, « A. Weiss, magistrat et bibliophile alsacien », Voyages de bibliothèques, actes du colloque de Roanne (25-26 avril 1998), Saint-Étienne, 1999, p. 35-44.

Portrait par A. Anker, repris par Th. Deck sur une assiette, conservée au musée de Guebwiller.

Gilles Banderier (2002)