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WEILBACHER Henri

Résistant, (PI) (★ Waldersbach 13.7.1917 † Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, 22.3.1944). Fils d’Émile Weilbacher, agriculteur, et d’Émilie Loux. ∞ décembre 1941 à Montluçon, Allier, Marie Clémentine Julien (C) (★ Liginiac, Corrèze, 5.11.1920), fille de Camille Julien, cordonnier, et de Marie Constance Rougerie, agricultrice ; 2 fils (dont un posthume). Henri Weilbacher fréquenta l’école communale de Waldersbach, puis le lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg. Il s’engagea en 1937 au 158e régiment d’Infanterie, où il devint sergent, puis sergent-chef (1939). Il participa aux combats de mai 1940 en Belgique et à Maubeuge. Embarqué à Dunkerque le 25 mai pour l’Angleterre, il revint à Cherbourg pour rejoindre son régiment reconstitué près de Lisieux. Fait prisonnier par les Allemands à Fougères, il réussit à s’évader au bout de quelques heures. Démobilisé en zone sud au cours de l’été, il trouva un emploi de traducteur au ministère de la Guerre à Vichy, puis entra dans la police. Devenu inspecteur (1941), puis commissaire de police (1943), il devint chef de cabinet de l’intendant régional de Police de Clermont-Ferrand et, en cette qualité, obligé d’assurer la liaison avec la police allemande. Il fut l’un des pionniers du mouvement de résistance « Les Ardents d’Auvergne » et appartint au réseau « Mithridate » de l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée), Il fournit des faux papiers à des étudiants strasbourgeois, égara les Allemands dans leur recherche du général de Lattre de Tassigny ©, remit de faux états du personnel de la police aux occupants et informa la Résistance des déplacements de la Milice ou de la Gestapo. Il fut arrêté le 1er octobre 1943 à Clermont lors d’une opération menée par un Sonderkommando du SD de Vichy, qui l’emprisonna deux mois dans ses caves, ainsi que son ami François Marzolf, étudiant en droit originaire de Strasbourg. Le 2 décembre, il fut ramené à Clermont dans la prison du 92e régiment d’Infanterie, où il rencontra les victimes de la rafle du 25 novembre à l’Université de Strasbourg, notamment le professeur Hauter ©. En représailles de l’attentat opéré contre un détachement de troupes allemandes à Clermont le 8 mars 1944, son jugement par le tribunal militaire allemand de Lyon, qui s’était transporté à Clermont, fut accéléré. Condamné à mort le 11 mars en même temps que F. Marzolf et l’instituteur alsacien Alfred Klein, il fut fusillé le 22 du même mois au stand de tir du 92e régiment d’Infanterie à Clermont. Avant de mourir, il s’écria, selon le témoignage de l’officier interprète allemand Wilkens ; « Que Dieu punisse l’Allemagne ! ». Il fut nommé lieutenant, puis capitaine à titre posthume par le général Koenig ©. Un monument élevé en 1945 par les anciens du 158e RI rappelle sa mémoire à côté du temple de Waldersbach. Croix de Guerre 1939-1945 (deux citations à l’ordre du régiment en 1940, citation à l’ordre de la division en 1944), médaille de la Résistance.

Archives du docteur Henri Weilbacher, Chamalières (Puy-de-Dôme) ; G. Lévy, F. Cordet, À nous, Auvergne, Paris, 1974, p. 104, 186 ; P. Moll, « Henri Weilbacher, de Waldersbach, mort pour la France », L’Essor, n° 158, mars 1993, p. 9-11 (photos) ; L. Braun, « H. Weilbacher. La mort d’un réfractaire », Saisons d’Alsace, 124, 1994, p. 119-123 ; De l’Université aux Camps de Concentration. Témoignages strasbourgeois, 4e édition, 1996, p. 546 ; E. Martres, L’Auvergne dans la tourmente 1939-1945, Clermont-Ferrand, 1998, p. 283.

Léon Strauss (2002)