Hygiéniste (★ Stettin 8.9.1823 † Berlin 16.7.1897). Après des études de médecine aux Universités de Halle, Bonn, Berlin, Prague et Vienne (1840 à 1846) Wasserfuhr s’installa à Stettin. Il exerça les fonctions de médecin d’arrondissement. Il fit partie du petit nombre de médecins allemands qui se spécialisèrent dans la politique de santé publique et de prévention. Membre du conseil municipal de Stettin, il s’y initia à toutes les questions de santé publique municipale. Il écrivit de nombreuses études d’épidémiologie et se spécialisa en particulier dans l’observation des facteurs de la mortalité infantile, où il vit l’un des critères pour la mesure de la santé et de l’hygiène publiques. Membre de l’Association des médecins allemands et de sa section pour la santé publique (Sektion fur öffentliche Gesundheitspflege) il participa en 1868 à la fondation de la « Deutsche Vierteljahrschrift fur oeffentliche Gesundheitspflege, qui réunit les professeurs Hofmann (Berlin), Roth (Dresde), le maire de Dantzig, Winter, et le professeur Pettenkoffer de Munich. Il séjourna quelque temps en Alsace comme médecin militaire pendant la guerre 1870-1871, puis s’y fit nommer comme conseiller médical à la présidence de district/préfecture de Basse-Alsace. Il mit sur pied le service médical en particulier par l’institution des médecins d’arrondissement, destinés à remplacer les médecins cantonaux, inutiles à ses yeux. Conflit majeur dont il ne sortit pas vainqueur. Il n’en réussit pas moins à mobiliser les médecins alsaciens autour des préoccupations de prévention dans l’association Aertzliches hygienischer Verein für Elsass-Lothringen, où il assura aussi la rédaction de l’Archiv für Gesundheitsplege in Elsass-Lothringen. Il assura l’introduction de la législation allemande sur la vaccination. Après avoir imposé des normes sanitaires aéristes pour l’architecture scolaire, il obtint de haute lutte la création d’une commission de médecine scolaire. Il négligea cependant le service de la statistique médicale, une branche essentielle de son service. En revanche, en bon disciple de Pettenkofer, après avoir noté que le taux de mortalité infantile à Strasbourg était scandaleusement élevé, le plus fort de l’Empire allemand (33 °/°°) il fut un promoteur acharné, avec le médecin d’arrondissement Krieger ©, de l’adduction d’eau et de l’installation d’un système d’égouts à Strasbourg, où il s’opposa vivement aux propriétaires, partisans obstinés des fosses d’aisance. Il eut la satisfaction de voir l’adduction d’eau connaître un début de réalisation, avant sa démission, en 1884, à la suite d’innombrables conflits avec ses supérieurs et ses collègues.
Archives départementales du Bas-Rhin 87 AL 4989, 3224, 3162, 3247.
Archiv für Gesundheitspflege in EL, 1897. Nécrologie (par J. Krieger ) ; V. Claude, Strasbourg 1850-1914, assainissement et politiques urbaines. Thèse multigraphiée, 1985.
François Igersheim (2007)
