Famille de facteurs d’orgues, (C).
- Claude Joseph,
(★ Mirecourt 21.10.1679 † Strasbourg 5.5.1747). Second enfant sur sept de Charles Waltrin (Waultrin, Vualtrin), facteur d’orgues et organiste à Mirecourt, et de Claude (Claudine, Claudinette) Guinot. ∞ vers 1704 Catherine Rondez († 1727) de Saint-Ursanne, dont au moins 10 enfants nés dans différentes localités. En 1694, il participa aux chantiers de son père. Peu après, il s’établit à Porrentruy, Jura suisse, ∞ II 19.3.1737 Rose Dupré ; 1 enfant. Sans rompre avec Porrentruy, il s’en vint à Strasbourg, en 1711, après une halte à Belfort, en 1707. Grâce au soutien des Rauch ©, organistes de la cathédrale, il tenta de se poser en concurrent d’André Silbermann. En 1727, son épouse décéda. De 1728 à 1730, il eut comme compagnon Jean George Rohrer © qui lui était bien supérieur en matière de facture d’orgue. Les neuf dernières années de sa vie, il connut une misère noire, ne survivant que grâce à de menus travaux.
Il construisit un peu plus de quinze orgues neufs : Saint-Ursanne (1703); Belfort, collégiale Saint-Christophe (1707) ; Strasbourg, Saint- Pierre-le-Jeune catholique (1711) ; Strasbourg, cathédrale, orgue du chœur (1712) ; Saverne, église paroissiale (1717, transféré à Ribeauvillé, protestant, 1784) ; Kaysersberg, église paroissiale (1720) ; Strasbourg, commanderie Saint-Jean (1721); Altenstadt (1722 ?) ; Biblisheim, abbaye bénédictine (1723) ; Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune protestant (1725) ; Landau, couvent des Augustins (1727) ; Lucelle, abbaye cistercienne (1728, avec J.-G. Rohrer ; orgue démantelé pendant la Révolution) ; Altkirch (1729, travaux importants) ; Niederhaslach (1730, avec J.-G. Rohrer) ; Ehl, couvent des Franciscains (1737). Selon J.-A. Silbermann, il aurait construit un positif privé pour un notable de Dorlisheim, transféré en l’église de Kauffenheim par Sébastien Krämer en 1777.
- Jean Baptiste,
(★ Belfort, 25.6.1708 † Bourbach-le-Bas, 27.7.1753). Fils de 1. ∞ I avant 1738 Catherine Thévenin († 22.1.1748) ; enfants nés à Sierentz, à Landser et à Ensisheim. ∞ II à Montfaucon, Doubs, 12.5.1748 Anne Marie Sénat ; 2 enfants nés à Belfort. Après son apprentissage chez son père, il partit, vers 1728, chez Jean-Jodoc Vonesch © (★ Sainte-Croix-Aux-Mines 1692 † Nancy 1743 ? établi à Nancy à partir de 1725), où il commit plusieurs larcins dans l’atelier. De retour en Alsace, il s’établit à son compte en 1732 à Strasbourg, alors qu’il n’avait aucun travail à espérer. En 1736, on le trouve à Bâle où il se présenta comme étant Silbermann (ce dernier raconte par le détail le délit dans ses notes manuscrites). L’affaire fut rapidement découverte et J. B. Waltrin se réfugia dans le Sundgau. En 1750, il répara l’orgue de Saint-Ursanne (pour ce travail, il engagea Louis Dubois ©, alors âgé de 23 ans, et Jaque Besançon ©, âgé de 14 ans) et devint bourgeois de la ville cette même année. Il mourut, accidentellement, le 27 juillet 1753, à Bourbach-le- Bas. Sa veuve se remaria le 12 novembre 1753, à Magstatt avec Franz Hauwiller (fils du peintre Joseph Wolfgang Hauwiller qui mourut en 1757. Elle s’établit alors avec ses enfants à St-Ursanne. L’unique buffet subsistant de J. B. Waltrin se trouve dans l’église de Feldbach. On connaît de lui 6 orgues neufs et autant de travaux ; orgues neufs: Landser (1741-1742) ; Ensisheim, couvent des Jésuites (1743, transféré en 1767 à Neuf-Brisach par Weinbert Bussy © ; Magstatt-le-Bas (1745) ; Eguisheim (1747) ; Dannemarie (1750, transféré à Feldbach en 1849) ; Belfort, église Saint-Christophe (1752) ; en partie, Masevaux (1753) ; travaux : Kaysersberg (1732) ; Colmar, Unterlinden (1734, 1736) ; Ferrette (1739) ; Lucelle, Porrentruy (1748-1749) ; Saint-Ursanne (1750).
- Claude Humbert,
(★ Strasbourg, cathédrale 1.12.1716). Fils de 1. Devint facteur d’orgues. S’établit en Bretagne où des travaux et orgues neufs sont attestés entre 1753 et 1769.
A. Wollbrett, « L’église paroissiale de Saverne, les orgues », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 55-56, 1966/lll-IV, p. 50-52 ; A. Chèvre, Lucelle. Histoire d’une ancienne abbaye cistercienne, Delémont, 1973, p. 271-273 ; P. Meyer-Siat, « Les orgues de Dorlisheim », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 1974, p. 37 ; P. Meyer-Siat, « Quelques orgues de l’Outre-Forêt », Saisons d’Alsace, 59, 1976, p. 173-174 [concerne Kauffenheim] ; P. Zimmermann, « Von der Orgel zu Berentzwiller », Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1977, p. 122-123 ; J. Himmelspach, « L’orgue Waltrin d’Ottmarsheim (1726-1728) », Archives de l’Église d’Alsace, 1982, p. 300-304 ; P. Meyer-Siat, « L’orgue Waltrin-Rohrer de Niederhaslach », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 1982, p. 71-87 ; P. Meyer-Siat, Historische Orgeln im Elsass, Munich-Zurich, 1983, p. 54-55, 60-61, 84-85, 86-87 ; P. Meyer-Siat, « Les Waltrin, facteurs d’orgues », Archives de l’Église d’Alsace, 1985, p. 209-296 ; Ch. Siedel, « L’orgue de Kauffenheim », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie du Ried-Nord, 1987, p. 129-132 ; G. Claerr-Stamm, « Tragique incendie à l’église romane d’Ottmarsheim », Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1991, p. 221- 226 ; Das Silbermann Archiv, hrsg von Marc Schaefer, Winterhur, 1994, p. 274-277, 554 ; L’orgue Bergäntzel de Landser, Guebwiller, 1997, p. 12 ; Orgues de Lorraine, Moselle, Sc-Z, Metz, 1999, p. 2568 ; F. Lichtle, J.Fr. Rich, Les orgues de Kaysersberg, Société d’histoire de la vallée de la Weiss, 2000, p. 131-133.
Charles-Léon Koehlhoeffer (2007)
