Professeur de médecine à la Faculté, ancien déporté, (I) (★ Neuvy-sur-Barangeon (Cher) 20.5.1900 d. Strasbourg 21.1.1978). Fils d’un père médecin et d’une mère professeur de sciences. Études de mathématiques, puis de médecine. Interne aux hôpitaux de Paris en 1923. Il présenta, en 1931, sa thèse sur les lésions cérébroméningées à la naissance. Il fut alors appelé à Strasbourg par le professeur Merklen dont il avait été l’élève. Ils publièrent, en 1938, l’Atlas d’hématologie. Agrégé de médecine en 1935, il acquit la réputation de « cytologiste hors pair ». Sa connaissance de l’allemand lui permit de s’ouvrir aux travaux étrangers. Il élargit ses recherches à l’étude de la mœlle et mit au point le trocart de Waitz. Avec son équipe, il s’intéressa à la myélosclérose sous diverses formes et contribua ainsi aux progrès de l’hématologie. Après le repli de la faculté de Médecine à Clermont-Ferrand, Waitz fut révoqué en décembre 1940 pour des motifs racistes et, après la rafle du 25 novembre 1943, déporté à Auschwitz. Après la fin de la guerre, il reprit ses activités à l’Hôpital civil de Strasbourg et à la faculté. Il obtint la chaire d’hydrologie thérapeutique en 1946, puis celle d’hématologie en 1961. Lorsque le centre de transfusion sanguine fut construit en 1962, il en assura la direction. Il assuma la présidence du Comité international d’Auschwitz jusqu’en 1968. Admis à la retraite en 1977. Commandeur de la Légion d’honneur ; croix de Guerre avec palme ; médaille de la Résistance ; commandeur des Palmes académiques.
Dernières Nouvelles d’Alsace du 28.10.1972 et 12.1.1975 ; Héran J. et Mantz J.-M., dir., Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, 1997, voir index, p. 790 (portrait, p. 713).
† Jean-Pierre Kintz (2002)