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WAHLER Jean

Poète dialectal, (PI) (★ Munster 28.6.1873 † 13.8.1927). Fils de Jacob Tobie Wahler, horloger, et de Catherine Schwartz. ∞ Marie Zeller (★ 1877 † 1950) ; 2 enfants. Après sa scolarité, il entra à 14 ans comme ouvrier tisserand aux manufactures Hartmann et Fils. Esprit vif, il passa ses maigres loisirs à lire, encouragé par le pasteur Christian Muller. Il s’intéressa à la poésie, surtout après la découverte des Vogesenklänge de Jean Bresch ©, qui devint son modèle. En 1892, Wahler publia un premier recueil de poèmes Vermischte Gedichte, paru chez Beck à Munster (trois poèmes furent rédigés en dialecte). En 1904, il fit paraître Von TaI und Höh’n, qui contient plusieurs textes en dialecte à forte tonalité humoristique, genre dans lequel il excella. Le style est proche du langage populaire, l’humour et la verve caractéristiques de Gustave Stoskopf © s’y retrouvent. En 1907, Wahler devint rédacteur de la Volkszeitung et s’installa avec sa famille à Colmar. Il s’intégra rapidement dans la société colmarienne, devint membre de l’Elsässisches Theater, mais il garda un profond attachement aux paysages de sa vallée natale à laquelle il rendit visite régulièrement. La même année, il publia un nouveau recueil : Heideresler. C’est sa langue maternelle, le dialecte, qui lui permit de donner la pleine mesure de son talent. En 1914, après la disparition du Volkszeitung, il fut employé à l’octroi de Colmar. Au cours du mois de juin, il fit paraître Faldblöama. Deux poèmes en dialecte égratignent les autorités allemandes, et au début de
la Première Guerre mondiale, l’ouvrage fut saisi. Son auteur fut incorporé dans l’armée allemande. À la fin de la guerre, il revint à Colmar et fut nommé directeur de l’abattoir municipal de Colmar. Il continua à écrire des poèmes en dialecte, qui parurent dans les journaux locaux, mais la plus grande partie resta inédite. Lors de son enterrement au cimetière du Ladhof, de nombreux poètes et écrivains alsaciens, dont Gustave Stoskopf, lui rendirent un dernier hommage.

Vermischte Gedichte, Munster, 1892 ; Von Thaï und Höh’n, Munster, 1904 ; Heideresler, Colmar, 1907 ; Faldblöama, Dialekt- Gedichte, Colmar-Strasbourg, 1914.

M.-J. Bopp, « Der Münsterthäler Dichter Jean Wahler », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1932, p. 21-30 ; A. Wackenheim, Jean Wahler, dans : La littérature alsacienne, une anthologie illustrée, t. 3, La période allemande, 1870-1918, 1997, p. 253-261.

Gérard Leser (2002)