Universitaire, géographe (★ Strasbourg 19.3.1930). Fils d’Émile Vogt, inspecteur central des Contributions indirectes, et d’Élisabeth Jung. Frère de Jean Vogt ©. ∞ 4.8.1965 Theodora Di Poppa ; 1 fille. Il a fait partie de l’équipe des géographes strasbourgeois œuvrant, sous la direction du professeur Jean Tricart ©, à la Mission d’aménagement du Sénégal. Après plusieurs années de service dans l’enseignement du second degré, il est devenu collaborateur technique (1960-1961) au Laboratoire de géographie de l’Université de Strasbourg (LIGUS) avant d’être recruté au sein de la même Université comme maître-assistant (1961-1968). Entre 1970 et 1980, il a été chargé des fonctions d’enseignant à l’Université Louis Pasteur (ULP). Sa carrière de professeur de géographie physique s’est déroulée dans un premier temps à l’Université de Fribourg en Suisse (1980-1983), puis à l’ULP de Strasbourg (1983-1995). Parmi les fonctions administratives qu’il a assumées au sein de cette dernière, il y a lieu de mentionner celles de directeur de l’Unité de formation et de recherche (UFR) de géographie entre 1984 et 1987, de président du Conseil scientifique pendant l’année universitaire 1987-1988 et de 1991 à 1994, d’expert du Comité national d’évaluation des universités (1987) et de responsable de la formation doctorale « systèmes spatiaux et aménagements régionaux » (1989-1992). Il a toujours œuvré pour le rapprochement de la géographie physique et de la géologie. Après avoir obtenu, en 1953, sa licence ès lettres, Henri Vogt s’est engagé dans la recherche universitaire. Son diplôme d’études supérieures (1954) a porté sur la géomorphologie en Languedoc, sa thèse de doctorat de 3e cycle (1961) sur la dynamique fluviale (Adour), tandis que sa thèse de doctorat d’État (1980), discutant en particulier de la néotectonique, portait le titre suivant : Étude géomorphologique du rebord sud-occidental du fossé rhénan. Ses thèmes de recherche — rapports entre néotectonique et géomorphologie, puis dynamique fluviale, enfin érosion, conservation et aptitudes agricoles des sols — concernant le fossé rhénan, l’Aquitaine et la France méditerranéenne, l’Amérique du Sud, l’Afrique du Nord et la région du lac Baïkal. Ces travaux ont conféré à Henri Vogt une dimension internationale qui s’est confirmée, depuis son séjour, dans les années 1970, à l’Académie des Sciences de l’URSS. L’étude des conditions de l’érosion des sols dans le vignoble et les terrains loessiques d’Alsace l’a conduit à l’organisation, en 1978 à Strasbourg, du premier colloque scientifique consacré à l’érosion des sols en milieu tempéré non méditerranéen. À l’occasion d’études approfondies sur l’érosion des ravins et la lutte contre la dégradation des terrains en Algérie et en Tunisie, Henri Vogt s’est vu chargé de diverses expertises à la demande d’organismes internationaux (FAO, PNUD, GTZ). Enfin Henri Vogt a développé des méthodes d’étude, avec application à l’Alsace, de l’aptitude des terrains à l’exploitation agricole.
Bibliographie sélective : « Quelques aspects du transport des alluvions grossières et du façonnement des lits fluviaux », Geografiska Annaler, 1, Stockholm, 1967, 49 / 2-4, p. 351-366 (collaboration avec J. Tricart) ; « Géomorphologie et préhistoire dans la région de Strasbourg », Recherches géographiques à Strasbourg, 7, 1978 (dir.) ; « Érosion agricole des sols. Problèmes de méthode, applications à l’Alsace », Recherches géographiques à Strasbourg, 9, 1978 (dir.) ; L’érosion agricole des sols en milieu tempéré non méditerranéen, Colloque Strasbourg-Colmar, 20-23 septembre 1978, Actes, Strasbourg, 1979 (dir.) ; « Erosion budgets and their hydrologie basis », Zeitschrift fur Géomorphologie, 60, 1986 (codir. Avec O. Slaymaker) ; « Une méthode cartographique d’évaluation des processus physiogéographiques, à l’exemple de l’érosion hydrique des sols », L’espace géographique, t. XV/3, 1986, p. 204-210 ; « Geomorpholical hazards. Soil érosion », Recent advances in French Geomorphology, Caen, 1989, p. 167-174 (en collaboration avec V. Auzet) ; Le relief en Alsace. Étude géomorphologique du rebord sud-occidental du Fossé rhénan, Strasbourg, 1992 ; L’aménagement des zones marneuses dans les bassins-versants des montagnes de l’Atlas Tellien semi-aride, GTZ, Eschborn, 1996 (en collaboration) ; « Les géographes à l’Université de Strasbourg pendant la période du Reichsland », Revue géographique de l’Est, t. XXXIX/1, p. 31 -36.
Jean-Michel Boehler (2002)
