Pasteur et poète, (Pr) (★ Bischwiller 12.10.1860 † Copenhague 7.12.1928). Fils de Guillaume Voeltzel, drapier, et d’Élise Egly. Issu d’une famille de cordiers. Études au collège de Bischwiller jusqu’en 1876, puis au lycée de Haguenau où il obtint son Abitur en 1881. De 1881 à 1886, il étudia la théologie à l’Université de Strasbourg et fut, en juin 1886, vicaire de la paroisse luthérienne de Schiltigheim. Durant l’été suivant, il fut nommé pasteur-administrateur à Thionville, où une paroisse réformée, la première dans le Nord de la Lorraine, venait d’être créée. Il fit bâtir une église, achevée en 1888, et desservait une diaspora de 42 localités. Répondant à un appel de la paroisse réformée de langue allemande de Copenhague, il y débuta en 1894. À la suite du décès de son collègue de la paroisse réformée de langue française, il y assura également, jusqu’à l’arrivée d’un nouveau titulaire, des cultes en langue française. Lorsqu’en 1905 il se révéla qu’une partie de ses paroissiens ne comprenait qu’imparfaitement l’allemand, il organisa, une fois par mois, des cultes en langue danoise. Voeltzel s’impliqua fortement dans des activités sociales. Il fut, entre autres, le cofondateur du « deutsches Seemannsheim » de Copenhague et participa en outre à la gestion de plusieurs œuvres caritatives. Il aida à la création de la « Kopenhagener Zeitung », le seul journal en langue allemande de Scandinavie et en resta le rédacteur en chef jusqu’en 1903. Il y milita pour une réconciliation entre Danois et Allemands.
En plus de son activité pastorale, sociale et journalistique, le pasteur Voeltzel développa une intense activité littéraire. À partir de 1905, on note une importante œuvre en dialecte alsacien: D’Steckelburjer Reis, comédie satirique en cinq actes, Strasbourg, 1905; Min Heimetland, Strasbourg, 1912; S’Lied vun dr Glock un anderi üsgschwasierti Stickle, Strasbourg, I9I3; Heimgedenke, poésies en dialecte alsacien, Strasbourg, 1923. Il faut y ajouter de nombreux poèmes publiés tant dans les Dernières Nouvelles de Strasbourg et le Minschterzipfel que dans les journaux religieux régionaux. Titulaire de plusieurs décorations décernées par les autorités prussiennes.
D. Munster, Neues elsässer Schatzkästlein, Strasbourg, 1913 (portrait); D. Wackenheim, dans: Elan, 36e année, n° 9-10, p. 192; Kopenhagener Zeitung du 3. 8. 1906, et divers articles nécrologiques parus dans la presse régionale.
Charles Weick (2002)