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VIVÈS Anatole de

Général, (C) (★ Écueil, Marne, 1802 † 1884). ? 1832 Frédérique Élisabeth Cécile de Turckheim (★ 1808 11849), (PI), fille du baron Jean Charles de Turckheim, banquier à Strasbourg, et de Cécile Waldner de Freundstein, et petite-fille du baron Bernard Frédéric de Turckheim © et d’Anne Élisabeth Schoenemann, la « Lili » de Goethe. Ancien élève de l’École polytechnique jusqu’en 1823, Vivès fut officier d’artillerie à Metz, Douai et Strasbourg où il servit au 11e RA jusqu’en 1842. Puis il commanda à Paris le corps des Sapeurs-Pompiers et le 8e RA à Vincennes. Devenu général, il commanda en chef l’artillerie en Algérie. Retraité en 1864, il acheta le domaine de l’Aumuhle, situé sur l’Ehn, entre Obernai et ;Ottrott. Il y fit construire, à l’emplacement du moulin, un château moderne de briques rouges alternant avec des chaînages d’angle et des encadrements de portes et de fenêtres en pierre de taille, dont les formes architecturales sont inspirées du style Louis XIII et qu’il avait baptisé El Biar du nom du quartier résidentiel d’Alger, surplombant la ville à l’Ouest. Le général s’était épris du pays de son épouse et il y revint souvent, même après la guerre de 1870. Il en fut de même de son fils aîné Fernand Emmanuel (★ 1834 † 1901), lieutenant-colonel de cavalerie. À la déclaration de guerre en 1914, la veuve de ce dernier, née Marie Calmels, qui habitait El Biar, fut expulsée en France via la Suisse par les autorités allemandes. Le château devint alors un moment QG du Kronprinz de Bavière, puis à partir de mai 1915 servit de cantonnement à des officiers supérieurs de l’armée allemande. En janvier 1918, le château fut mis en vente comme bien ennemi séquestré et acquis à très bon compte par Mme Kessler, l’épouse d’un professeur d’Université mobilisé, mais pour peu de temps, puisque dès la fin des hostilités la propriété revint à Mme de Vivès qui y demeura jusqu’à sa mort sans descendance directe en 1936 De 1940 à 1944 le château fut réquisitionné par les autorités allemandes qui y installèrent une école de « Nachrichtenhelferinnen » de la Waffen-SS, dirigée par la princesse Wilhelmine de Schaumburg-Lippe.

Lehr, L’Alsace noble, 1870, III (notice Turckheim).

Jean-Paul Bailliard (2002)