Maître de musique, compositeur, (C) (★ Paris 1683 † Strasbourg 28.5.1760). Fils de Nicolas de Villesavoye, bourgeois de Paris, et d’Éléonore Lespencier. ∞ I Catherine Sillion. ∞ II 14.10.1717 à Lyon Suzanne Palais, cantatrice. Sa présence est attestée à Lyon à partir de 1703, en qualité de maître de musique. En 1713, il faisait sans doute partie des académiciens associés du concert de l’Académie des Beaux-Arts qui venait d’être fondée, un Kyrie et un Gloria de sa composition figurant au catalogue de la Société. Le 25 mai 1718, celle-ci créa son Idylle héroïque ou Le Retour de Pyrrhus Néoptolème en Épire après le siège de Troye, dont la Bibliothèque municipale de Lyon conserve la partition manuscrite, le désignant « maître de musique de l’Académie des Beaux-Arts ». En 1726, il signa un engagement de neuf ans comme directeur des concerts, auxquels sa femme devait participer régulièrement ; un motet à grand chœur « pour la conservation de la santé du Roi » lui fut commandé la même année. Le 15 septembre 1730, il dirigea la Messe de Gilles à la mémoire du marquis de Villeroy, en l’église de la Charité, puis quitta Lyon en 1731. On le trouve à Strasbourg où il succéda à Michel Joseph Rauch © comme maître de chapelle de la cathédrale en 1738, mais il y fut actif plus tôt puisque le Mercure de France publia en juin 1736 un air à boire où il est dit maître de musique de la cathédrale de Strasbourg. Son engagement précise qu’il toucherait 700 F par an « aussi longtemps qu’il continuerait à diriger la société chorale laïque de la ville » (A. Goehlinger), 1000 F en cas de dissolution de cette dernière. En septembre 1739, il dédia au Grand chapitre une messe et trois motets. À cette époque, la chapelle comptait six enfants de chœur, 14 chantres et 21 symphonistes. Le 8 octobre 1744, Villesavoye dirigea la musique pour l’entrée de Louis XV à Strasbourg, et du 15 au 17 septembre 1749, les cérémonies pour les funérailles du cardinal Armand Gaston de Rohan ©. Ses œuvres religieuses sont perdues. Jean Christophe Ballard a publié une cantatille, Enfin la nature, dans son recueil d’airs sérieux de 1716.
M. Brenet, Les concerts en France sous l’Ancien Régime, Paris, 1900, p. 175-176 ; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 632-633; A. Goehlinger, La musique à la cathédrale de Strasbourg, Strasbourg, 1920, p. 52-53 ; L. Vallas, Un siècle de musique et de théâtre à Lyon 1688-1789, Lyon, 1932, p. 149-153, 183-184, 188-191 ; Musik in Geschichte und Gegenwart ; M. Honegger, Dictionnaire de la musique, Paris, 3/1993 ; M. Benoit, Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1992.
Geneviève Honegger (2002)