Maréchal de France, diplomate et homme de guerre (★ Moulins, Allier, 1653 † Turin 1734). Au début de la guerre de succession d’Espagne, après avoir traversé le Rhin à Huningue, Villars remporta la victoire de Friedlingen en 1702 sur le margrave Louis de Bade, le vainqueur des Turcs, prit Kehl en 1703, mais ne s’entendant pas avec l’électeur de Bavière, il demanda à être rappelé et fut envoyé par le roi pacifier les Cévennes troublées par les luttes religieuses des Camisards. En juillet 1705, l’ennemi (la Grande Alliance: Autriche, Angleterre, Pays-Bas, Danemark, Prusse et la plupart des principautés allemandes) ayant pris Landau et conquis l’Alsace au Nord de la Moder, Villars, appelé au commandement de l’armée de la Moselle, parvint à arrêter l’invasion et au printemps 1706 à débloquer Fort-Louis, à reprendre Wissembourg, Lauterbourg et Haguenau. En mai 1707, Villars franchit le Rhin à Fort-Louis, à Neuburg (au Nord-Est de Lauterbourg) et à Kehl, rétablissant les positions françaises sur le Rhin. Envoyé en Italie pour y rétablir une situation devenue périlleuse, Villars revint pour faire face à l’ennemi en Flandres, mais il fut défait à Malplaquet en 1709 et blessé. Le roi était prêt à céder l’Alsace, mais Villars parvint à retourner la situation en reprenant Fribourg en Brisgau et en gagnant à Denain, le 24 juillet 1712, ce qui lui permit ensuite de négocier dans de bonnes conditions la paix de Rastatt avec l’Autriche. Au début de la guerre de succession de Pologne, Villars venait de remporter de rapides et brillants succès quand il mourut. Excellent officier, il avait peu d’amis à la Cour en raison de sa vantardise et de son avidité.
R. Oberlé, M. Fuchs, Batailles d’Alsace. Du Moyen Âge à 1870, 1987, p. 198-201 et 223.
† Jean-Paul Bailliard (2002)