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UHL Eugène

Industriel, (C) (★ Sarrebourg 21.3.1913 † Strasbourg 26.7.1993). Fils de Jean Uhl, mécanographe, et de Marie Bonaventure. ∞ 17.9.1938 à Strasbourg Jeanne Dury ; 3 enfants. Études au collège épiscopal Saint-Étienne jusqu’au baccalauréat en 1931. En 1933, après son service militaire, Uhl seconda son père dans l’entreprise de mécanographie, créée à Strasbourg par ce dernier et son épouse en 1908 en association avec F. Spaltenstein. Cette entreprise, installée au 22 rue Roseneck (aujourd’hui rue du Général de Castelnau), se développa en Alsace-Lorraine avec des magasins de vente (machines à écrire et à calculer, mobilier et fournitures de bureau) et des ateliers de réparation à Colmar, Mulhouse et Metz. La pénurie de machines incita l’entreprise à ouvrir en 1937 un bureau d’achat aux États-Unis et le Uhl-Bonaventure Purchase Department, New-York, fut confié à Uhl. Des contacts fructueux avec John Underwood, patron de la plus grande fabrique de machines à écrire, et des achats sur le marché américain de machines d’occasion reconstruites, permirent d’importer plus de 1500 machines qui disparurent dans la tourmente de la Deuxième Guerre mondiale. Uhl succéda à son père décédé le 27 décembre 1938 et eut la lourde tâche de maintenir à flot l’entreprise pendant les années d’occupation. Uhl échappa à l’incorporation de force. Engagé dans la Résistance et découvert, il dut son salut au (faux) témoignage de quelques employés. À la Libération, l’activité de l’entreprise redémarra avec la distribution de grandes marques internationales : mobilier de bureau, Strafor (Forges de Strasbourg), machines à calculer Presica (Suisse), Thaïes (Allemagne), Marchant (Etats-Unis), machines à écrire et machines comptables Underwood (États-Unis), Torpedo (Allemagne). Les licences d’importation étant limitées, Uhl créa à Strasbourg la Société française pour la construction des machines à calculer Thaïes distribuées sur toute la France. Uhl. créa, en 1959, un nouveau département pour la vente et la programmation de machines comptables électromécaniques (automates Exacta Continental et cartes perforées Bull) qui préfigura la future activité de service avec du personnel spécialisé : ingénieurs commerciaux, programmeurs, chefs de projet. Ces machines équipèrent de grandes entreprises et presque toutes les banques régionales : Banque Populaire, Caisse d’Épargne, Sogenal, Cial. C’est grâce à cette initiative que son fils, Jean-Philippe Uhl, ingénieur HEC, venu le seconder en 1965, put lancer l’activité informatique avec le constructeur Heintz-Nixdorf. L’entreprise se transforma en société anonyme Uhl-Bonaventure Informatique qui se spécialisa en abandonnant ses activités traditionnelles (mobilier et fournitures de bureau). Des bureaux furent construits à Reichstett et Vandoeuvre-les-Nancy. Président de la Corporation de la mécanographie en Alsace pendant plus de 15 ans, il apporta à la profession une charte sociale, une convention collective, les outils de la formation professionnelle et de la formation continue.

Philippe Uhl et † François-Joseph Fuchs (2001)