Député (★ Strasbourg 10.11.1749 † Altdorf, Bade, 28.1.1824). Fils de Jean IV de Turckheim et de Marie Madeleine Henneberg. ∞ 2.2.1778 à Francfort Jeanne Claire Dorothée de Seuferheld (★ Nuremberg 6.3.1759 † Darmstadt 5.1.1820), fille de Jean Michel de Seuferheld, banquier, et de Dorothée de Muscat ; 11 enfants dont 2 † en bas âge. Comme tous les jeunes bourgeois protestants de Strasbourg, il étudia au Gymnase, puis s’inscrivit à la faculté de Droit de l’Université protestante de cette ville, sans doute sur avis de son père, car il n’apprécia jamais les études juridiques ; licencié en 1771. Ses études achevées, il devait normalement succéder à son père. Or, il n’avait jamais éprouvé le moindre penchant pour le négoce. Il essaya de satisfaire son goût pour les lettres, notamment par son activité au sein de sociétés culturelles et d’autres associations, telles que la Société philanthropique, la Franc-Maçonnerie dont il fut, avec son frère et Frédéric Rodolphe Saltzmann ©, un des membres les plus éminents, par ses relations avec les artistes et les écrivains. Dédaignant une chaire de professeur à l’Université, il voulut se destiner aux affaires étrangères. Sa carrière politique connut de dramatiques tribulations et la Révolution trancha net toutes ses ambitions les mieux fondées et les plus haut placées. Le 24 février 1789, Jean fut élu député de la ville de Strasbourg aux États généraux. Il s’était chargé d’une mission désespérée : défendre les droits particuliers et les privilèges de la ville et de l’Alsace contre les aspirations égalitaires d’une bonne partie de l’Assemblée. Sa tentative n’ayant rencontré qu’hostilité, Jean se retira, en décembre, sur ses terres d’Altdorf, Bade, mettant ainsi un terme à sa carrière politique en France. En 1793, il représenta plusieurs princes allemands à la diète de Francfort. Il fut nommé, en 1806, ministre plénipotentiaire du grand-duc de Hesse à Francfort et, en 1816, envoyé à Rome par les princes protestants d’Allemagne pour y négocier un concordat avec le pape. Cette mission fut un échec. Il se fit ensuite historiographe de la maison de Hesse-Darmstadt.
Mémoire du droit public sur Strasbourg et l’Alsace, Strasbourg, 1789 ; Tablettes généalogiques des illustres maisons de Soehringen et de Bade, Darmstadt, 1810 ; Histoire généalogique de la maison souveraine de Hesse, 2 vol., Strasbourg, 1819.
Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, V, p. 459.
Jules Keller (2001)
