Homme politique, sénateur, député (★ Strasbourg 3.11.1752 † Strasbourg 10.7.1831). Fils de Jean IV de Turckheim ©. ∞ 25.8.1778 à Francfort Anne Élisabeth Schoenemann ©, dite Lili, fille de Johann Wolfgang Schoenemann, banquier, et de Suzanne Élisabeth d’Orville ; 6 enfants. Après des études au Gymnase protestant, Bernard Frédéric s’inscrivit, en 1766, à la faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg, mais, dès le début du mois de décembre, il fut apprenti à la banque Schoenemann et Heyder où il resta jusqu’en 1770. Il compléta cet apprentissage en Hollande et dans diverses villes françaises. Il fut ainsi, bien malgré lui, mais pour se ranger aux vœux de son père et suppléer à la défection de son frère aîné, engagé dans la carrière de banquier et de commerçant. Lorsque survint la Révolution française, Bernard Frédéric, par tempérament et par conviction politique, embrassa la cause des modérés. Dès 1790, il fut l’objet d’attaques de la part des factions. Elles atteignirent leur paroxysme lorsque, le 9 décembre 1792, il succéda à Frédéric de Dietrich © en qualité de maire de Strasbourg. Le calme revint après sa destitution, le 20 janvier 1793. La famille se retira à Postroff, Moselle. Sécurité trompeuse, paix de courte durée, bientôt suivie de deux arrestations et d’un mandat d’amener. Ce fut alors la fuite en territoire allemand et l’asile trouvé à Erlangen. Bernard Frédéric revint à Strasbourg début juin 1795 et tâcha de rétablir la maison de commerce à l’abandon depuis le décès du père-fondateur, en 1793. En 1805, il reconnut que son travail avait porté ses fruits. L’année suivante, il remit son commerce à ses deux fils aînés, Jean Frédéric © 6 et Jean Charles © 7 et se retira à Krautergersheim. En 1809, il fut nommé ministre des Finances à la cour de Bade; il quitta ce poste à l’automne 1810 et rentra en France en 1814. Conseiller général de 1800 à 1815, président du Conseil en 1803, 1805-1809. Nommé président du Directoire et du Consistoire général de l’Église de la Confession d’Augsbourg en 1826. Officier de la Légion d’honneur; grand-croix de l’ordre de la Fidélité de Bade.
Evangelische Gemeinde Frankfurt a. M., Band 1775-1785, p. 205 ; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, V, p. 459 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 897-898; R. Reuss, « Eine strassburger Patrizierfamilie, Bernard Frédéric von Türckheim und sein Haus (1752-1831) », Epicedia Alsatia, LXXXII, 1912 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 5289.
Jules Keller (2001)