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THURMANN

Famille (C) d’origine allemande et protestante, convertie et fixée à Colmar à partir de 1730.

  1. Jean Frédéric,

homme de loi (? Rheinbischofsheim, Bade- Wurtemberg, 1707 † ? , pas à Colmar). Fils d’Andreas Thurmann, pasteur luthérien. ? I 22.4.1731 à Colmar Marie Madeleine Reichstetter (? Colmar 21.8.1707 † Colmar 12.3.1745), fille de Christian
Reichstetter, boulanger, et de Catherine Hug ? II 16.5.1746 Marie Élisabeth Ebelmann (? Colmar 13.9.1720 † Colmar 1er prairial an XI = 21 mai 1803), fille de Christophe Reichstetter, aubergiste, et d’Anne Marie Koch. Après des études à la
faculté de Droit de Strasbourg, Thurmann se convertit au catholicisme le 15 septembre 1730 et obtint le droit de bourgeoisie à Colmar le 14 mai 1731. Nommé commis greffier à la Chambre des tutelles, il devint ensuite greffier tabellion de la ville, puis également procureur au Magistrat de Colmar et greffier de la seigneurie de Sainte-Croix-en-Plaine.

Archives municipales de Colmar, BB 57, 1731, p. 63.

  1. Chrétien François Xavier,

officier (? Colmar 30.6.1732 † Colmar 22.6.1815). Fils de 1 et de Marie Madeleine Reichstetter. ? 8.6.1773 à Strasbourg Charlotte Malphilâtre, fille d’Armand Gaston Malphilâtre, avocat au Conseil souverain d’Alsace, et de Jeanne Baptiste Faidy. Engagé à 18 ans dans un régiment de dragons, il atteignit au début de la Révolution le grade de chef de bataillon. Nommé commandant de la maréchaussée du
département du Bas-Rhin en 1790, il fut promu en 1792 lieutenant-colonel et reçut le commandement de la 17e division de gendarmerie, recouvrant alors les départements du Bas-Rhin, de la Moselle et de la Meurthe.

A. Halter, « La vie et l’œuvre de Jules Thurmann », Dernières Nouvelles d’Alsace du 8.8.1969.

3. Georges Ignace,

homme de loi (? Colmar 8.4.1749 † Colmar 27 vendémiaire an XIII = 19 octobre 1804). Fils de 1 et de Marie Élisabeth Ebelmann ? I 27.11.1775 à Colmar Marie Catherine Éléonore Yves, fille de Claude Yves, procureur au Conseil souverain
d’Alsace, et de Catherine Anastasie Chardin, ? Il Marie Marguerite Noll. Études secondaires au collège royal de Colmar, supérieures à la faculté de Droit de Strasbourg. Reçu avocat au Conseil souverain d’Alsace, il succéda à son père comme greffier tabellion de Colmar, puis également comme greffier de la seigneurie de Sainte-Croix-en-Plaine. Reçu membre de la Tabagie littéraire de Colmar en 1786, il fut incarcéré pendant la Terreur. Libéré sur l’intervention du représentant en mission Foussedoire, il fut nommé notaire public à Colmar en 1795. Son fils François Xavier Mathieu Dagobert (? Colmar 21.9.1782) fut notaire à Strasbourg de 1807 à 1824.

F. Lotz, Le notariat alsacien de 1800 à nos jours. Kaysersberg, 1989, p. 188 ; J.-M. Schmitt, « Bourgeoisie provinciale entre Lumières et fumées. Recherches sur le recrutement de la Tabagie littéraire de Colmar (1785-1800) », Revue d’Alsace, 1983, p. 83 (date de décès rectifiée).

4. Louis Georges Ignace,

officier (? Colmar 6.9.1776 † Neuf-Brisach 20.2.1806. Fils de 3 et de Marie Catherine Éléonore Yves. ? I 25 prairial an X = 14 juin 1802 à Huningue Madeleine Bourgeois, fille de Claude Bourgeois, ancien conseiller au Magistrat de Huningue, et d’Anne Genty. ? Il 1804 Marie Thérèse Raspieler, de Porrentruy. Études au collège de Colmar, puis à l’École polytechnique (1794-1796). Il servit d’abord comme sous-lieutenant aux armées du Rhin, d’Allemagne, puis d’Orient. Thurmann prit part au siège de Malte, à la prise d’Alexandrie, au siège de Saint-Jean d’Acre et à la bataille d’Aboukir. Promu capitaine en 1800, il fut chargé par Kléber de la construction du fort
Bourlos. De retour d’Égypte, il fut nommé à la sous-direction du génie à Belfort, puis à la direction de Neuf-Brisach.

Archives de l’Armée de Terre, Vincennes, dossier personnel ; A. Halter, « La vie et l’œuvre de Jules Thurmann », Dernières Nouvelles d’Alsace du 8.8.1969 ; J. Blétry, « Un officier colmarien à l’expédition d’Egypte ; Lettres du capitaine Thurmann (1798 à 1801) », Revue d’Alsace, 1931, p. 20-39, 145-166, 334-357 ; Y. Bonnel, « Louis Georges Thurmann, capitaine colmarien sous Bonaparte », Annuaire de l’Assoc. d’Alsace pour la conservation des monuments napoléoniens, t. VII, 1992, p. 35-51.

  1. Rémy Louis,

homme de lettres (? Huningue 19 germinal an XI = 9 avril 1803 † Colmar 26.7.1824). Fils de 4 et de Madeleine Bourgeois. Célibataire. Après des études secondaires au collège de Colmar, il se distingua comme romancier en publiant à Paris en 1824, alors âgé de 21 ans, cinq volumes (Les Colmariennes, Valentine des Trois Châteaux, Loiska ou la fille de la Liberté, Guillaume de Vindeck ou la vengeance, La pauvre veuve) réunis sous le titre général : Mes Colmariennes,
ou le Solitaire des Vosges. Son décès survenu la même année mit une fin précoce à cette carrière littéraire.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 875 ; A. Halter, « La vie et l’œuvre de Jules Thurmann », Dernières Nouvelles d’Alsace du 8.8.1969 ; L.-R. Mathis, « Communication romantique au Collège de Colmar : des élèves de l’époque de la Restauration nous parlent », Mémoire Colmarienne n° 76, décembre 1999, p. 12-15.

  1. Jules,

botaniste et géologue (? Neuf-Brisach 14 brumaire an XIII = 5 novembre 1804 † Porrentruy, Suisse, 25.7.1855). Fils de 4 et de Marie Thérèse Raspieler. Études secondaires à Porrentruy et à Strasbourg, puis élève de l’École des Mines à
Paris. Fixé à Porrentruy en 1828, il entra au service du Génie fédéral et se passionna pour la géologie, devenant l’un des premiers spécialistes des plissements jurassiques, ainsi que pour l’étude de la flore du Jura suisse. Directeur de l’École normale de Porrentruy. Membre de la Société helvétique, de l’Académie de Besançon ainsi que de nombreuses sociétés savantes françaises et allemandes, il comptait alors parmi les savants de renom en Suisse, où il entra au Grand Conseil en 1843.

Essai sur les soulèvements jurassiques, 1836 ; Principes de géologie, 1842 ; Énumération des plantes vasculaires du district de Porrentruy, 1848 ; Essai de phytostatique appliqué à la chaîne du Jura et aux contrées voisines, 1849 ; Biographie d’Abraham Gagneain, 1851 ; Carte orographique et géologique des soulèvements du Jura bernois, Berne, 1852 ; Études sur le Jura bernois, Genève, 1863 (2 vol.).

J.-G. Stoffel, « Jules Thurmann », Revue d’Alsace, 1862, p. 198 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 874-875 ; R. Spaeth, « Jules Thurmann, géologue », L’Alsace du 24.4.1963 ; A. Halter, « La vie et l’œuvre de Jules Thurmann, botaniste et géologue né à Neuf-Brisach », Dernières Nouvelles d’Alsace du 8.8.1969 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7344.

Jean-Marie Schmitt (2001)