Famille d’organistes alsaciens.
- Jean Théodore,
(★ Lauterbourg 22.8.1764 † Colmar). Fils de Jacques Dorner (sic) et de Marie Ursule Leber. ? Ève Catherine Brenner. On le trouvait encore organiste de la citadelle Saint-Louis de Strasbourg en octobre 1825. Greffier de la justice de paix jusqu’en 1802 à Lauterbourg puis instituteur.
- François-Joseph,
(★ Lauterbourg 17 vendémiaire an III ou 8.10.1791 † Toulon 1863). Fils de 1. ∞ Agathe Zetter. Il fut organiste-instituteur à Pfaffenheim en 1825. En 1842, il partit pour Montbrison où il devint l’organiste de l’église Notre-Dame d’Espérance [orgue Callinet], puis il se fixa avec sa famille à Toulon en 1847. Il tint dès lors les claviers du grand orgue de la cathédrale de Toulon [instrument de Jean de Jungck, d’Ottwiller].
- Théodore,
(★ Gambsheim 1806 † Rouffach 29.5.1885), (C). Frère de 2. ∞ Thérèse Spinner. Il fut d’abord instituteur à Delle avant de devenir organiste à Soultz (on l’y trouve en 1841), puis à Rouffach en 1858. Il fut le premier directeur du Journal de musique religieuse à l’usage des organistes et des instituteurs co-fondé en 1852 avec l’abbé J.-C. Dieterich et son frère Ignace, C. Kienzl © et G. Vogt. Il était également lithographe et appliquait cet art en illustrant les couvertures de ce journal. Il fut l’auteur de plusieurs messes, de motets et de pièces pour orgue, toutes parues dans ce même Journal. Expertises d’orgue: Westhalten (Rinkenbach, 1841) ; Raedersheim (Callinet frères, 1842).
- Jean-Théodore,
(★ Delle 22.7.1839 † Sens 30.6. ou 7.? 1904). Fils de 3. Selon ses propres termes, il fut « l’un des plus anciens élèves de Niedermeyer (1855) » où il eut pour compagnons d’études N.-J. Wackenthaler, E. Gigout, G. Fauré et J. Permann (un autre Alsacien). Il y resta jusqu’en 1858 et y obtint un brillant premier prix d’orgue à l’âge de 19 ans (professeurs : F.-X. Wackenthaler et G. Schmitt), un 2e prix de piano (1ère division). De 1858 à 1862, il fut maître de chapelle à l’église Saint-Charles de Marseille (pendant que son cousin Théodore Thierry était au grand orgue). De 1862 à 1869, il tint l’instrument de l’église d’Altkirch et, de 1869 à 1901, il fut l’organiste de l’église Sainte-Madeleine à Strasbourg, à la suite d’Adolphe Querm (il obtint ce poste en concurrence avec 19 candidats). Il avait été également le chef de chœur du « cercle Saint-Joseph » (petit orphéon très actif durant les années 1870-1880), et du chœur paroissial de Sainte-Madeleine (1895-1901, formation dissoute en 1903). Selon Oberdoerffer, il était « organiste et pianiste des plus distingués et un harmoniste de profonde science, sachant fort bien instruire ses élèves ». L’abbé Schaeffer disait de lui qu’il « possède sur l’orgue un jeu d’improvisateur très correct et agréable, son jeu de pédale est le meilleur de tous les organistes ». À la mort de sa femme en 1901, il se retira à Sens chez sa sœur Marie-Agathe. Expertises d’orgue: Willer (Stiehr-Mockers, 1863); Strasbourg-Neudorf, protestant (Koulen, 1885).
- Marie-Agathe,
(★ Pfaffenheim 9.5.1838 † ?). Fille de 2. À la suite de son brillant cousin, elle fut reçue dans la classe de piano du Conservatoire de Paris où elle obtint un premier accessit en 1857, puis un second prix en 1859. Elle fut ensuite professeur de piano, successivement à Rouffach, à Châteaurenard (1889), puis à Sens (1900).
On peut mentionner que deux autres musiciens, Jacques et François Thurner, ont composé des versets pour orgue publiés dans le Journal de musique religieuse à l’usage des organistes et des instituteurs.
Revue et Gazette Musicale de Paris, 22.7.1849, p. 228, 29.7.1849, p. 234, 26.8.1860, p. 303 ; Le Ménestrel, 10.8.1856, p. 4; 9.8.1857; 1.8.1858, p. 257-258; P. Constant, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : Documents historiques et administratifs, Paris, 1900, p. 859; A. Oberdoerffer, Nouvel aperçu historique sur l’état de la musique en Alsace en général et à Strasbourg en particulier (de 1840 à 1913), Strasbourg, 1914, p. 31 ; E. Martin, Théodore Thurner, pianiste et compositeur marseillais du XIXe siècle, Marseille, 1915 ; F.-X. Mathias, Jean-Martin Mathias, Orgues, organiers et organistes de Notre-Dame de Strasbourg, Strasbourg, 1937, p. 98 ; idem, « Das liturgische Musikwesen an der strassburger St. Magdelenenkirche », St. Magdalena in Strassburg, Geschichte des Klosters und der Pfarrei, E. Speich, Strasbourg, 1937, p. 281-313; R. Muller, « Aperçu sur la vie musicale à Mulhouse », La musique en Alsace, hier et aujourd’hui, Strasbourg, 1970, p. 180 ; P. Meyer-Siat, « Stiehr-Mockers, facteurs d’orgues », Archives de l’Église d’Alsace, t. XXXVI, nouvelle série, t. XX, 1972-73, p. 660; X. Weber, « Albert Schwey, 1856-1898, organiste de la cathédrale de Strasbourg du 15 juillet 1883 au 17 février 1898 », Annuaire des amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, p. 65 ; P. Geel, « Henri Messerer et la vie musicale à Marseille », Marseille, n° 152, novembre 1988, p. 41 ; M. Reynaud-Renou, « Théodore Thurner, compositeur romantique », Marseille, n° 76, mars 1996, p. 80-82 ; P. Guillot, Dictionnaire des organistes français des XIXe et XXe siècles, Mardaga, 2003, p. 521 ; P. Meyer-Siat, Orgues d’alsace, inventaire historique des orgues d’Alsace, Strasbourg, 2003, p. 184 ; Y. Merlin, Orgues et organistes parisiens en Alsace, de 1860 à 1908, mémoire de maîtrise, Université Paris IV/La Sorbonne, 2003, p. 15-16 ; Vogeleis, fiches manuscrites conservées à la Bibliothèque humaniste de Sélestat, informations biographiques communiquées par MM. J.-L. Gester, A. Vernet et D. Havard de la Montagne.
Yannick Merlin (2006)