Chevalier, capitaine de la forteresse du Haut-Koenigsbourg (★ vers 1490 † après 1540). Célibataire. Issu d’une famille tyrolienne établie dans la vallée du Non, dans le Trentin, Martin von Thun était capitaine à Feltre lorsqu’il fut capturé par les Vénitiens pendant la guerre de la Sainte-Ligue (1512-1514). Libéré grâce à l’intervention de l’évêque de Trente, Bernardo Clesio, il demeura au service de la maison d’Autriche qui lui confia le commandement du Haut-Koenigsbourg entre le milieu de l’année 1522 et 1527. Sa nomination, assortie de gages très élevés et d’un train de vie en proportion, s’explique par la situation politique du moment : il s’agissait de remplacer à ce poste le chevalier Paul von Armsdorf, l’un des plus proches conseillers de Charles-Quint, qu’une mort prématurée avait empêché d’entrer en fonction (septembre 1521) et d’exercer un contrôle militaire véritable dans une zone à hauts risques. De fait, Martin von Thun fut appelé à jouer un certain rôle dans les opérations menées par l’archiduc Ferdinand I aux abords des pays antérieurs (occupation des terres de Guillaume de Furstenberg au sud de Belfort), préparatifs de défense contre le duc Ulrich de Wurtemberg © et répression de la guerre des Paysans (notamment en mai-juin 1525). L’importance stratégique du Haut-Koenigsbourg (racheté par Maximilien Ier au comte de Tierstein © en 1518) tenait aussi bien au danger français, à l’ouest (alliance de François Ier et du duc de Lorraine), qu’à l’apogée des mines d’argent des Vosges.
L. Bressan, « Martin de Thun, capitaine du Haut-Koenigsbourg (1522-1527) », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1990, p. 11-16.
Georges Bischoff (2001)
