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TECK Berthold von

Évêque de Strasbourg (1223-1244). Issu du lignage des ducs de Teck (Wurtemberg), sans doute fils d’Adalbrecht II von Teck dont le nom apparaît en 1215. On ne possède pas de renseignements précis sur les débuts de sa carrière ecclésiastique. On suppose qu’il était grand camérier à Strasbourg depuis 1216. Élu par le chapitre cathédral, B. von Teck succéda en 1223 à Heinrich von Veringen © et se plaça résolument du côté du pape. L’évêché connut un brillant essor sous son épiscopat. B. von Teck sut faire valoir, en 1225, ses droits sur les fiefs devenus vacants par le décès de la comtesse Gertrud von Dagsburg (Dabo)-Egisheim et situés dans l’évêché de Strasbourg, particulièrement les châteaux de Dagsburg, Girbaden, Bernstein avec leurs dépendances et leurs droits. Néanmoins le partage de la succession de la comtesse n’alla pas sans affrontements guerriers. B. von Teck dut se battre contre Ulrich von Pfirt (Ferrette) pour obtenir Eguisheim et contre les Leiningen (Linange) pour s’emparer du Bernstein et du Girbaden. En 1232, Heinrich von Werde, landgrave de Basse Alsace, fit don à B. von Teck de ses biens à Uttenheim, Bolsenheim, Ehl, et sa part du château de Werde, que le landgrave reçut en retour comme fiefs. Le 28 juin 1234, le roi Heinrich VII inféoda à B. von Teck la région de Thann. L’évêché de Strasbourg devint alors un des plus riches de l’Empire et son chef un prince puissant. Quant au chapitre cathédral, ses membres  se recrutèrent désormais parmi la haute noblesse et se rendirent de plus en plus autonomes par rapport à l’évêque. Ville épiscopale, Strasbourg fut une des premières villes rhénanes à accueillir les ordres mendiants (Franciscains en 1222, Dominicains en 1224). Leur impact sur la piété populaire fut capital. Vers la même époque apparurent les premiers chapitres ruraux (1237). C’est sous l’épiscopat de B. von Teck que fut achevé la construction du transept sud de la cathédrale avec le célèbre pilier des anges, le tympan de la Dormition et les statues de l’Église et de la Synagogue. C’est également sous B. von Teck qu’un maître d’œuvre, parfaitement au courant de l’art rayonnant français, commença à construire la grande nef. Signalons enfin les bons rapports entre l’évêque et la Ville qui profita pour renforcer son autonomie administrative tout en soutenant la politique hostile menée par l’évêque vis à vis des Hohenstaufen. B. von Teck se fit enterrer dans la chapelle Saint-André.

L. Laguille, Histoire de la province d’Alsace, Strasbourg, 1727, p. 222-229; W. Wiegand, Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I, p. 564 ; K. Albrecht, Rappolsteinisches Urkundenbuch, Colmar, 1891, I, p. 677 ; Ph. Grandidier, Nouvelles œuvres inédites. Alsatia sacra I, Colmar, 1899, p. 7, 50 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 860-861 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, t. 2, p. 34-91 ; L. Pfleger, Die elsässische Pfarrei. Ihre Entstehung und Entwicklung…, Strasbourg, 1936, p. 97, 105, 108; L. Pfleger, Kirchengeschichte der Stadt Strassburg im Mittelalter, Colmar, 1941, p. 60 ; M. Barth, « Zur Geschichte der Thanner St. Theobaldus Wallfahrt im Mittelalter », Annuaire de la Société d’histoire des régions de Thann-Guebwiller, 1948-1950, p. 32-33 ; Ch. Wackenheim, Les évêques de Strasbourg témoins de leur temps, Strasbourg, 1976, p. 38 ; F. Rapp (dir.), Le diocèse de Strasbourg, Paris, 1982, p. 38-40, 51, 54.

† François-Joseph Fuchs (2001)