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TAVERNIER François Joseph, baron

Maréchal de camp, (C) (★ Colmar 18.3.1769 † Colmar 25.8.1844). Fils de François Germain Tavernier, sergent royal au Conseil souverain d’Alsace, et de Marguerite Bidermann. ∞ 15.4.1798 à Colmar Marie Catherine Henry, fille de Jean Baptiste Henry et de Marie Reiset. Dans les rangs du 1er régiment de Cavalerie (ci-devant Alsace) il prit part à la bataille de Valmy en 1792. Aide de camp du général Paillard aux batailles de Fleurus et d’Altenhoven en 1794. Capitaine à l’armée d’Allemagne en 1800, puis avec le même grade à la Grande Armée, se distingua à Austerlitz le 2 décembre 1805. Peu après, survint l’incident qui faillit mettre fin à sa carrière et compromettre celle d’Exelmans, le futur maréchal alors colonel du 1er régiment de Chasseurs à cheval. À la tête d’un détachement de son régiment en garnison à Spire, Tavernier se rendit le 16 janvier 1806, en accord avec Exelmans, auprès des magistrats de la ville et se fit remettre 4000 florins en abusant, pour faire cette réquisition, du nom du commandant du 3e corps, le général Davout. Confronté avec les magistrats de Spire, il ne put nier l’évidence des preuves. En considération du passé de Tavernier, Davout ne crut pas bon de le livrer à un conseil de guerre et le condamna néanmoins à trois mois de prison, peine qu’il dut subir à la citadelle de Strasbourg. Rayé des cadres de l’armée, il se retira à sa libération à Colmar. Grâce à Davout, il fut réintégré dans son grade aux 12e Chasseurs à cheval en 1808, régiment avec lequel il se distingua à Friedland la même année, puis à Eckmuhl en 1809. Chef d’état-major de la division du général Walther ©, il se distingua à nouveau à Wagram le 6 juillet 1809 et obtint le titre de baron d’empire le 15 août 1809. Comme colonel, il participa à la campagne de Russie et commanda lors de la retraite un peloton du « bataillon sacré » depuis sa formation jusqu’à sa dissolution. Chef d’état-major du général Gouvion de Saint-Cyr, il participa à la défense de Dresde, où il fut fait prisonnier à la capitulation de la ville. Libéré après la chute de l’Empire, il obtint à Colmar, des mains du duc de Berry, le 6 octobre 1814, la croix de chevalier de Saint-Louis et se mit en non activité. Rallié à Napoléon lors des Cent-Jours, il fut nommé chef d’état-major du général Strolz, commandant la place de Strasbourg. Mis en demi-solde après Waterloo, il fut admis à la retraite comme colonel en 1820 et nommé maréchal de camp honoraire le 23 octobre 1822.

Archives historiques de l’Armée, IIe série, dossier 2000 ; Archives municipales de Colmar, dossier Tavernier ; Lehr, L’Alsace noble, 1870, III, p. 158 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 856 ; R. Perreau, « Un Colmarien officier de la grande armée : le baron de Tavernier », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 8, 1958, p. 128 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7233 ; Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 311 (portrait).

† Alphonse Halter (2000)