Artiste peintre, (C) (★ Sélestat 20.4.1828 † 31.7.1880). Fils de François Joseph Stumpff, peintre, et de Thérèse Graff († 9.3.1830). ∞ I 6.3.1854 à Sainte-Marie-aux-Mines Joséphine Burger († 26.4.1862). ∞ II 11.9.1862 Rosalie Marbach (★ 23.6.1843), fille de Joseph Marbach, cabaretier. Stumpff se consacra très tôt à l’art du dessin et de la peinture. Au cours d’une première période allant jusqu’à 1851, Stumpff fit surtout des portraits et des toiles d’inspiration religieuse. De 1851 datent trois dessins au crayon de Sainte-Marie-aux-Mines : une vue de la rue Baudiron et deux vues de la place du Marché. De cette même année sont d’autre part datés 16 dessins au lavis à l’encre de Chine, reproduisant des aspects de Sélestat, et deux gouaches de l’église Saint-Georges datées de 1852. Nommé professeur de dessin à Sainte-Marie-aux-Mines, Stumpff y exécuta une foule de dessins des monuments, rues et maisons de la ville et procéda à de nombreux relevés de plans de divers châteaux forts de la région. Beaucoup d’entre eux ont une valeur documentaire incontestable. C’est notamment le cas des relevés des fouilles entreprises tant à l’ancien prieuré de Lièpvre qu’aux châteaux des alentours : Haut-Koenigsbourg, Frankenbourg, Ortenbourg, Ramstein, Kintzheim, Échery et Ribeauvillé. Ils illustrent tous le talent graphique de l’artiste et ont été réunis dans plusieurs albums intitulés: Matériaux pour servir à l’histoire de la vallée de Lièpvre, recueillis par A. Lesslin (collection Ville de Sainte-Marie-aux-Mines). Stumpff a non seulement reproduit l’aspect extérieur et intérieur de ces vestiges médiévaux, mais aussi leurs dimensions. C’est notamment le cas du château de Haut-Koenigsbourg où Stumpff semble avoir travaillé régulièrement entre 1854 et 1859. Les dessins de Stumpff illustrent le premier guide touristique du château, publié par Risler et ont été reproduites par la suite sans indication du nom de l’artiste dans plusieurs guides de ce château. L’ensemble des dessins de ces châteaux sont des chefs d’œuvre d’exactitude et montrent les ravages opérés par les hommes et le temps au cours des cent dernières années. Stumpff a aussi laissé un dessin panoramique de l’Alsace, pris de la plate-forme du château du Haut-Koenigsbourg. Il en existe une lithographie oblongue en noir et blanc à la bibliothèque de Sélestat. Si les toiles à motif religieux ne peuvent être considérées comme des chefs d’œuvre du genre, il faut pourtant reconnaître que Stumpff se révèle un maître incontesté dans les gouaches, les dessins, au lavis et au crayon, et les lithographies. L’œuvre de Stumpff constitue un reportage graphique avant l’ère de la photographie. L’exemple le plus frappant est son « reportage » sur la violence et l’extension de l’incendie qui ravagea Le Bonhomme le 6 juin 1858. Une vue de Sainte-Marie-aux-Mines d’après nature sur pierre de 1855 se trouve au Cabinet des Estampes à Strasbourg.
Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, t. XXXII, 1938, p. 248 (erreur de prénom) ; M. Kubler, Plaquette de l’exposition rétrospective de François Joseph Stumpff, 1965 ; idem, « François Joseph Stumpff (1828-1880), dessinateur du XIXe siècle », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1966, p. 79-92 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, Éditions Printek, 1987, 1987, p. 320-321.
Maurice Kubler et † François-Joseph Fuchs (2000)