Architecte, (PI) (★ Zerbst, Saxe, 29.7.1694 † Sarrebruck, Sarre, 10.1.1787). Fils de Lorentz Michael Stengel, secrétaire du prince Karl Wilhelm d’Anhalt-Zerbst, et d’Anna Dorothea Sturm. ∞ I épouse inconnue († ?). ∞ II 23.1.1720 Catherine Hoffmann († 1741) ; 1 fille. ∞ III 15.2.1742 Clara Elisabeth Storch ; 4 enfants. Après des études à I’Akademie der bitdenden Künste und der mechanischen Wissenschaften de Berlin, Stengel devint élève d’architectes français réfugiés après 1685 en pays brandebourgeois et de Maximilian von Welsch, « maître du baroque ». Il rejoignit en 1712 le régiment du prince Guillaume de Prusse en Italie où il découvrit le « rococo » et rentra en 1713 comme Bauinspektor au service du duc de Gotha, puis comme conseiller dans la commission des frontières. En 1722, il fut architecte de Constantin von Buttlar, prince-abbé de Fulda, puis en 1726, de son successeur, Adolf von Dalberg. En 1733, il fut appelé auprès des princes de Nassau-Usingen, puis en 1735, de Guillaume-Henri,prince de Nassau-Sarrebruck, Ottweiler et Sarrewerden qu’il accompagna en 1739 à Paris et à Versailles et dont il devint Hofarchitekt et Baudirektor. Grâce à Stengel, Sarrebruck connut une véritable métamorphose architecturale : construction du palais princier, d’une cour d’honneur, de terrasses, jardins, orangeries, pavillons de chasse, de plaisance et « Witwenpalais », aménagement de quartiers administratifs et résidentiels (Ludwigsplatz), construction d’églises, certaines de type « Breitsaalkirche » : la Friedenskirche (1743) pour les réformés, la Sankt-Johanneskirche (1754) pour les catholiques, la Ludwigskirche (1762) pour les luthériens. Suite à la convention de 1766 signée entre Louis XV et le prince de Nassau-Sarrebruck en vue de mettre fin aux discordes suscitées par le simultaneum entre catholiques et protestants, il fut chargé d’établir pour le comté de Sarrewerden les plans de nouvelles églises dont les maîtres d’œuvre furent bien souvent ses propres élèves. On lui doit comme églises protestantes : Hirschland (1755), Harskirchen (1766-1767) et Weyer (maître d’œuvre Charles-Abraham Dodel, † 1770) (1768-1769), Berg (1770-1773), Oermingen (1776), Wolfskirchen (maître d’œuvre Jean-Jacques Lautemann, † 1803) (1779), Drulingen (maître d’œuvre Balthasar Wilhelm Stengel) (1790) ; comme églises catholiques, celle de Lorentzen (1768-1769) aujourd’hui désaffectée et transformée en centre culturel « Bâtiment Stengel » (maître d’œuvre Dodel) et celle d’Eschwiller (1771-1772). D’autres édifices cultuels de la même période ont été largement influencés par le style « Stengel », entre autres, le temple réformé de Sarre-Union (1750-1751) et l’église protestante de Diemeringen (1757).
K. Lohmeyer, Friedrich Joachim Stengel, Dusseldorf, 1911, p. 3 ; Bulletin de la Société des Amis des Pays de la Sarre 1/1923- 1924, p. 17 ; Saarheimat 11/1964, p. 318 et 7-8/1987, p. 154 ; Saarbrücker Hefte 8/1958, p. 50, 17/1963, p. 67, 20/1964, p. 159, 25/1972, p. 43 et 41/1975, p. 49 ; Zeitschrift für die Geschichte der Saargegend, 1969, p. 262, 1971, p. 394, 43/1995 ; M. Prinz, H. J. Willger, Katholische Pfarrkirche St Johann, Sarrebruck, 1975, p. 19 ; W. Götz, « F. J. Stengel », Saarländische Lebensbilder, I, 1982, p. 69 ; Bulletin de l’Assoc. d’hist. d’Oermingen, n° 2, 1987, p. 33 ; J.-L. Wilbert, « À propos du bicentenaire de la mort de Frédéric Joachim Stengei », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 141/1987, p. 27 ; Friedrich Joachim Stengel (1694-1787), zum 300. Geburtstag des fürstlich nassau-saarbrückischen Generalbaudirektors, Saarlandmuseum Sarrebruck, 1994, p. 39.
Jean-Louis Wilbert (2000)