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STEINHEIL Adolphe

Botaniste (★ Strasbourg 28.11.1810 † Caracas, Venezuela, 26.5.1839). Fils de Louis Charles Frédéric Steinheil, droguiste, et de Marguerite Frédérique Emmerich. Célibataire. Scolarisé au Gymnase protestant de Strasbourg, Steinheil suivit sa
famille paternelle à Ribeauvillé, puis à Paris. Engagé comme chimiste au laboratoire de Chevreul, il y fut chargé de son très important herbier. Son frère devant abandonner sa place de pharmacien militaire, il l’occupa en tant que « sous-aide-major ». En 1830, il fut accepté pour rejoindre le corps expéditionnaire d’Algérie, prit part à la prise de Bône et se distingua par son dévouement dans les soins médicaux pour civils et militaires. Les fièvres-paludisme l’obligèrent à rentrer à Paris pour se faire soigner à l’hôpital de Versailles. Il poursuivit ses observations communiquées à la Société d’histoire naturelle. Au printemps 1839, il s’embarqua à Bordeaux pour un voyage scientifique en Amérique du Sud. Par Saint-Pierre, il toucha la Martinique. Le 19 mai, il s’embarqua au Venezuela à Curupana, puis Carraco pour la capitale Caracas où il décéda lors du débarquement, Steinheil n’a pas enrichi la connaissance du tapis végétal de l’Alsace et des Vosges. Pourtant Kirschleger ©, qui lors de ses études parisiennes de médecine avait en 1828 herborisé avec lui dans la forêt de Fontainebleau, écrit : « jeune et brillant naturaliste, qui passait dans les années 1835-1838 à Strasbourg, rédigea plusieurs mémoires botaniques très intéressants, insérés dans les Annales de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg, mourut de la fièvre jaune… ».

Les recherches floristiques ne l’intéressaient guère. Certes, il publia en 1833 des notes sur la spécification des fumeterres et leurs propriétés médicinales, en 1836, un mémoire de médecine civile et militaire, des « Observations sur la spécification de
Zannichellia (espèce des marais dont les sous-espèces major et repens avec figures l’intriguaient) et dans les Annales des Sciences naturelles, Paris 1837, « Observations relatives au genre Scilla », où il suggère d’en sortir l’espèce « maritima » quitte à reprendre l’ancien genre « Squilla » et de faire pour Scilla parviflora un genre Stellaris Moench (herbier Buchinger, Bouxwiller). Mais ses travaux les plus importants furent des observations minutieuses menant à la recherche de lois générales régissant le monde végétal. Déjà ses « Observations sur les dunes de Calais, fouettées par les tempêtes », l’amenaient à des comparaisons avec des effets semblables sur les crêtes de montagne et des déserts africains. En 1830 parut son Coup d’œil rapide sur plusieurs lois de l’organogénie. Dans les annales de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg, il publia un Mémoire présenté lors de la séance du 19 janvier 1836 : De l’individualité dans le règne végétal. Souvent il se réfère à Goethe © à ses suggestions dans Métamorphose des plantes, 1780. Dans les Annales de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg (novembre 1837), il exposa ses observations sur le mode d’accroissement des feuilles, du centre vers l’extérieur, du haut vers le bas. Dans Phyllotaxis et verticilles (1835), il trouve, par la croissance à partir de deux cotylédons germinaux, des feuilles opposées, qui, étagées, mènent aux verticilles. Il étudiait la thèse de M. H.-J. Jouangui concernant le déplacement de la sève dans la plante (Qu’entend-on par endosmose et exosmose ? 1838). Déjà, après la prise de Bône, il publia ses « Observations sur le climat, le sol, la flore des environs de Bône » (Mémoires de la médecine militaire, 1836). Il rassembla, avant sa mort, des « Matériaux pour servir à une Flore de la Barbarie » (Maroc, Algérie-Tunisie).

A. Steinheil, Geschichte der Familie Steinheil, Munich, 1910; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 823-824.

† Gonthier Ochsenbein (2000)