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STEINHEIL Charles Auguste

Physicien (★ Ribeauvillé 20 vendémiaire an X (12.10.1801) † Munich 14.9.1870). Fils de Charles Philippe Steinheil, propriétaire, ancien percepteur des comtes de Ribeaupierre ©, et de Christine Françoise Biarowsky, fille de Frédéric Sigismund Biarowsky, capitaine de cavalerie. Frère jumeau de Gustave Édouard. ∞ 2.9.1827 Margarethe Amalie Steinheil, sa cousine d’une branche habitant Francfort. La famille Steinheil quitta Ribeauvillé en 1807 pour s’installer à Munich où le père devint conseiller du roi de Bavière Maximilien Ier pour la direction des douanes et des péages. Après une grave maladie, il se rendit en 1814 à Nancy, puis à Tours rejoindre sa sœur aînée, femme du commandant de Glady, pour apprendre le français. Il revint en Bavière en 1820, où il termina ses études secondaires. Après un passage à la faculté de Droit d’Erlangen, il s’inscrivit en 1825 à celle de Goettingen pour étudier l’astronomie. Il obtint son doctorat en 1826 et revint dans sa famille à Perlach dans la banlieue de Munich, puis, après la mort de son père, à Munich même, où il installa un laboratoire. Depuis 1827, il était membre de l’Académie bavaroise des sciences, puis en 1835 il fut nommé par le roi Louis Ier, conservateur des collections nationales de physique et de mathématiques. Steinheil développa dès lors une activité de chercheur et d’inventeur en particulier dans sa mise au point du premier télégraphe électrique écrivant, avant Morse en 1837. Il put procéder à des expériences en vraie grandeur sur un réseau à Munich, puis le long de la ligne de chemin de fer Nuremberg-Fürth. Ces essais furent décevants, mais permirent à Steinheil de découvrir qu’une transmission télégraphique pouvait se contenter d’un seul fil, le courant de retour étant transmis par la terre. Tout en poursuivant ses expériences sur les transmissions électriques (réseau d’alarme pour incendie, pendules à commande électrique), il s’intéressa à la photographie naissante et construisit un des premiers appareils de prise de vue en Allemagne (1839). Convaincu à partir de 1849 que le télégraphe de Morse était l’appareil le plus performant, il s’en fit le promoteur en Bavière, puis en Autriche (1850) et enfin en Suisse (1852). De retour à Munich il créa en 1855 un atelier de construction d’appareils d’optique et d’astronomie. Il se retira des affaires en 1865 et céda sa place à ses deux fils. Le roi Louis II de Bavière lui décerna le 25 août 1868 la croix de chevalier de l’ordre du Mérite à laquelle était attaché  l’anoblissement à titre personnel.

Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, V, n° 36, p. 207 ; H. Marggraff, « Carl August Steinheil und sein Wirken auf telegraphischer Gebiete », Bayerisches Industrie- und Gewerbeblatt, 1888, p. 14-15 ; F. Mathis, « Dr Karl August v. Steinheil. Ein Gedenkblatt zur 100 jährigen Wiederkehr seines Geburtstages », L’Alsace illustrée, 1900, p. 55-64 ; H. Pieter, « Der « Hexenmeister » Carl August von Steinheil, der Begründer der wissenschaftlichen Nachrichtentechnik, Gedanken zu seinem 100. Todestag (14. September 1870) », Archiv für Postgeschichte in Bayern, n° 2, décembre 1970, p. 53-70 (donne une liste des notices techniques publiées par Steinheil et mentionne l’anoblissement) ; E. Riquart, « Un pionnier européen de la télégraphie électrique », Diligence d’Alsace, n° 5/1971, p. 29-34 ; idem, « Le télégraphe électrique de Charles Auguste Steinheil », ibidem, n° 6/1971, p. 49- 53 ; Chr. Reiser, « C. A. Steinheil dans ses activités de constructeur de télégraphes, confrontées aux événements de Munich (1848- 1852) », ibidem n°33/1985, p. 4-18.

Paul Charbon (2000)