Universitaire, e?crivain, (I) (★ Wintzenheim, Haut-Rhin, 3.1.1822 d. Paris 6.5.1875). Apre?s des premie?res e?tudes a? Colmar et a? Paris, une the?se le mena aux universite?s d’Aix, de Poitiers et de Besanc?on. Il y enseigna les lettres classiques, avant de terminer sa carrie?re universitaire comme inspecteur ge?ne?ral des langues vivantes. Il opta pour la France en 1871.
A. Widal re?digea de 1851 a? 1853 des Lettres sur les mœurs alsaciennes qu’il publia de 1857 a? 1859, sous la signature de Daniel Stauben, dans la Revue des deux mondes. Il les reprit en un volume intitule? Sce?nes de la vie Juive en Alsace (Paris, 1860). Auparavant, il avait traduit les Sce?nes du Ghetto (Paris, 1879) et les Juifs de la Bohe?me (Paris, 1860) de Le?opold Kompert. Dans la pre?face des Sce?nes de la vie juive en Alsace, il se re?clame de l’e?vocation, pleine de « frai?cheur» et de « simplicite? », de la « vie rustique » et de la « poe?sie champe?tre » des romans de Georges Sand. Il est inde?niable que son œuvre, consacre?e a? « la bonhomie des habitudes, a? l’anciennete? des usages » des juifs des bourgs d’Alsace, te?moigne d’un gou?t du pittoresque et de la vignette agreste. Mais Stauben, e?voquant ses souvenirs d’enfance et tout ce qu’il a observe? lors de ses retours au pays, a aussi voulu e?tre le te?moin fide?le et lucide d’un monde que menac?aient « le progre?s » et « le chemin de fer ». Juif alsacien, ne? et e?leve? dans une bourgade juive ou? la vie communautaire e?tait chaleureuse et dense, Stauben a su, par une cre?ation de?pourvue de mie?vrerie, restituer les travaux et les jours, la ferveur et la sociabilite?, l’unite? des croyances et des pratiques d’une minorite?.
Des divers caracte?res du misanthrope chez les e?crivains anciens et modernes, the?se, Paris, 1851 ; In Taciti dialogum De Oratibus disputatio, the?se, Paris, 1851 ; Études sur trois trage?dies de Se?ne?que, initie?es d’Euripide, Paris, 1854 ; Études litte?raires et morales sur Home?re, sce?nes tire?es de l’Iliade, Paris, 1860 (2e e?d., 1863) ; Juve?nal et ses satires, e?tudes litte?raires et morales, Paris, 1869 (2e e?d. 1870); L. Kompert, (trad.), Nouvelles Juives, Paris,1873.
Hommage rendu a? Mme F. Ebstein-Langweit et aux fre?res Widal, Colmar, 1966 ; F. Raphae?l et R. Weyl, Juifs en Alsace, Toulouse, 1977 (index) ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 416 ; P.E. Hyman, The Emancipation of the Jews of Alsace, New Haven, Londres, 1991, p. 51, 65, 70- 71, 93, 107, 111, 136 ; Wintzenheim, Haute-Alsace, 1897-1949, Colmar, 1997, p. 170 (portrait) ; A. Neher, « Sce?nes de la vie juive en Alsace de Daniel Stauben », Socie?te? d’histoire des israe?lites d ‘Alsace et de Lorraine, XXe colloque, Strasbourg 7 et 8 février 1998, Strasbourg, 1999, p. 81-84.
Freddy Raphae?l (2000)