Famille noble e?tablie en Haute-Alsace. Issus d’une des familles code?tentrices du cha?teau e?ponyme de Stauffenberg, au dessus de Durbach, dans l’Ortenau, les Bock de Stauffenberg s’implante?rent en Haute-Alsace pendant trois ge?ne?rations.
- Hans-Erhart,
(cite? entre 1418 et 1446). ∞ Ennelin v. Oberkirch. Exerc?a les fonctions de bailli du Haut-Mundat a? Rouffach a? partir de 1418, puis, paralle?lement a? sa fonction de cha?telain de Belfort (1424-1425), fut nomme? bailli de la duchesse Catherine de Bourgogne pour ses domaines de la rive gauche du Rhin. Il s’acquitta de ce poste avec une certaine habilete?, en mettant fin au conflit de la comtesse Henriette de Montbe?liard et des vassaux de la Maison d’Autriche (1426), puis en permettant la restauration du duc d’Autriche Fre?de?ric IV, a? la mort de la duchesse douairie?re (1426). Il est a? l’origine du retable dit de Stauffenberg au Muse?e d’Unterlinden.
- Wersich,
cite? entre 1438 (1429 ?) et 1469. Fils de Hans-Erhart 1. Fre?re de Jo?rg/Georges (bailli de Rouffach en 1471-1473) et de Fre?de?ric/Friedrich, engagiste de la seigneurie de Rosemont en 1457, conseiller de l’archiduc d’Autriche Albert VI. ∞ Claire de Soppe/Clara von Sulzbach ; 3 enfants : Hans Erhart († 1471) ; Katharina/Catherine († v. 1510), ∞ I Jean de Morimont de Heidwiller, puis ∞ II Henri de Hattstatt ; Suzanne/Su?sslin, ∞ I Bernard de Gilgenberg © , puis ∞ II Gauthier/Walter v. Andlau ©, qui figure a? ses co?te?s sur une peinture du Muse?e d’Unterlinden. Établi au cha?teau de Jungholtz a? la suite de son mariage avec une fille de Jean-Fouquet de Soppe/Sulzbach © pre?nomme?e Claire, il se distingua de?s 1438 aux co?te?s de son ami Hermann Waldner © en retenant en captivite? le noble franc?ais Odylle de Laye, pour la libe?ration duquel il fut rappele? a? l’ordre par le roi Albert II, en 1439. La me?me anne?e, il prit part a? des ope?rations contre les Armagnacs cantonne?s du co?te? de Delle. Passe? au service du margrave Jacques de Bade, dont il e?tait vassal, il fut notamment charge? d’administrer les possessions que ce dernier tenait du chef de sa femme dans la re?gion de Saint-Die?. En 1460-1461, il mena une Fehde contre Jacob von Hohenstein. En 1462, il combattit a? la bataille de Seckenheim a? la te?te du contingent badois et fut fait prisonnier par le comte palatin, contre lequel il s’engagea alors a? ne plus porter les armes. Trois ans plus tard, en 1465, il prit la te?te d’une expe?dition punitive dirige?e contre le duc de Lorraine, qui s’e?tait rendu mai?tre des terres nague?re attribue?es a? son seigneur. Le raid rassembla 600 combattants fournis par la noblesse « allemande », cavaliers et pie?tons, la fine fleur de la chevalerie alsacienne et se traduisit par le pillage de la valle?e de la Vologne. Au retour, la troupe se heurta a? la re?sistance des bourgeois de Munster, fide?les allie?s du prince lorrain : l’engagement qui se produisit alors se solda par plusieurs dizaines de morts et de blesse?s dans les rangs des Munste?riens qui perdirent leur bannie?re, rapporte?e en triomphe par Wersich Bock au cha?teau de Herrlisheim. Il est vraisemblable que cette affaire soit lie?e aux manœuvres de la noblesse contre les villes de la De?capole, elles-me?mes allie?es du comte palatin Fre?de?ric le Victorieux : elle re?unit l’ensemble des protagonistes de la Guerre des Six deniers, notamment le ce?le?bre Pierre de Re?guisheim ©. Conside?re? comme l’un des chefs de la noblesse locale, Wersich Bock reconstruisit le cha?teau de Jungholtz dont il fit une petite forteresse et un nid d’inse?curite? pour toute la re?gion. En 1448-1450, il contribua a? restaurer l’autorite? de l’abbaye de Murbach sur la petite ville de Guebwiller en re?volte contre le prince abbe? Barthe?le?my d’Andlau © († 1476 et non 1477). Un interminable litige avec les bourgeois de Soultz a? propos de Jungholtz et de ses de?pendances fut arbitre? en 1468, quelques mois avant son de?ce?s. Sa veuve se remaria avec Pierre de Morimont © et lui transmit la plus grande partie de l’he?ritage paternel.
J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschlechterbuch, Heidelberg, t. I, 1898, p. 119.
Georges Bischoff (2000)