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SCRIPTORIS Johann

Théologien (★ soit à Beuren (ou Blaubeuren) près d’Ulm, Allemagne, soit à Kaysersberg, vers 1450 † Mayence, Allemagne, 12.2.1493). Immatriculé d’abord à l’Université de Bâle, en 1464, il se rendit à Paris où dès 1465, il obtint la maîtrise ès arts. Procureur de la nation germanique en 1467, receveur, en 1471, il fut recteur en 1474, puis prieur du collège de la Sorbonne en 1478 et couronna ses études en 1480, par le doctorat de théologie. Il jouissait de la confiance de ses collègues, fit partie de la commission chargée d’interdire l’enseignement du nominalisme et représenta l’université lors d’un concile de l’Église gallicane. En 1483, il fut l’un des premiers professeurs de la jeune Université de Mayence. Il ne négligea pas le ministère, assura le service paroissial de la cathédrale et y occupa le poste de prédicateur. Peter Schott ©, qui avait été son élève à Paris de 1473 à 1476 et qui s’était initié sous sa direction à la pensée de Duns Scot, le docteur subtil, l’admirait profondément. Il crut de son devoir de lui dire pour quelles raisons il n’avait pas poursuivi ses études à Paris, mais s’était rendu, comme le voulait sa famille, à Bologne faire son droit. En 1484, alors qu’il projetait de retourner à Paris pour s’y former en théologie, il pria Scriptoris de le recommander au prieur de la Sorbonne. Il aurait beaucoup aimé voir Scriptoris se fixer à Strasbourg et Scriptoris lui-même avait pensé que Schott pourrait lui obtenir par provision apostolique un canonicat dans une des collégiales strasbourgeoises. Les Lucubratiunculae de Schott, éditées après sa mort, gardent la trace des relations épistolaires entre le maître et le disciple.

Ch. Schmitt en 1879 et les éditeurs de la matricule de Fribourg ont pensé que J. Scriptoris, dont nous venons d’évoquer la carrière, était né à Kaysersberg et qu’il avait été immatriculé à Fribourg le lendemain du jour où l’avait été Geiler, le 29 juin 1460. Les éditeurs des documents universitaires de Paris se fondent sur le procès verbal de l’élection de Scriptoris au poste de procureur de la nation germanique en 1469 pour affirmer qu’il était né à Ulm. Le seul argument qui pourrait leur être opposé est la rapidité surprenante avec laquelle Scriptoris d’Ulm aurait obtenu la maîtrise ès arts, moins de deux ans après avoir commencé ses études (1464-1465). Le Scriptoris immatriculé à Fribourg en 1460 aurait eu un cursus moins fulgurant. Seule la solution formulée par Schmidt et adoptée par Cowie, mais peu probable, justifierait la présence de Scriptoris dans les colonnes du Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne.

P. Schott, Lucubratiunculae (éd. par J. Wimpheling), Strasbourg, 1498, f. 32, 112 ; Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace à la fin du XVe et au commencement du XVIe siècle, Paris, 1879, t. II, p. 5 et 12 ; H. Mayer, Die Matrikel der Universität Freiburg i. Br., Fribourg en Brisgau, 1907, p. 7 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 760 ; Ch. Samaran et E. van Moe, Liber procuratorum nationis germanicae, Auctuarium chartularii universitatis Parisiensis III, 1935, c. 46 ; Gabriel et Boye, Liber receptorum nationis germanicae, Auctuarium chartularis universitatis Parisiensis V, 1964, c. 383 ; M. A. et M. L. Cowie, The Works of Peter Schott (1460-1490), Chapel Hill, 2 vol., 1963.

† Francis Rapp (1999)