Juriste et homme politique, (C) (★ Strasbourg 6.9.1748 † Paris 5.7.1820). Fils de Jean Nicolas Schwendt, syndic du Directoire de la noblesse immédiate de Basse-Alsace et subdélégué de l’intendant, et de Béatrice Neuweg. ∞ Marie Caroline Victoire Grau, fille de Philippe Grau, avocat au Conseil souverain d’Alsace. Études de droit à Strasbourg à partir de 1763. Syndic de la noblesse de Basse Alsace; membre de l’Assemblée provinciale en 1787, élu au second tour de scrutin, contre Mayno, négociant, et Klinglin, lieutenant de roi, député aux États Généraux, transformés plus tard en Assemblée nationale (8 avril 1789). Plus souple que son collègue Jean de Turckheim ©, il ne recula pas devant certaines concessions obligées qui effarouchaient l’ancien ammeistre. Sa correspondance avec son ami, le nouveau maire de Strasbourg, Philippe-Frédéric de Dietrich ©, retrace les scènes tumultueuses de l’Assemblée « où l’on voit beaucoup de gens éloquents pressés de se faire entendre ». Après les journées des 5 et 6 octobre, qui entraînèrent la démission de Jean de Turckheim, il resta seul sur la brèche comme député de Strasbourg, prit parti contre l’abbé d’Eymar dans la question des biens ecclésiastiques, analysa les événements avec sagacité jusqu’aux journées d’août 1792 qui virent la ruine du «parti constitutionnel» à Paris et à Strasbourg. Élu juge à la cour de cassation, suspendu sous la Terreur, réintégré sous le Directoire, il le demeura jusqu’à sa mort, sous tous les régimes politiques successifs.
Chr. Fr. Heitz, Les sociétés politiques à Strasbourg pendant les années 1790 à 1795, Strasbourg, 1863; E. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg, Colmar, 1878-1883; R. Reuss, L’Alsace pendant la Révolution, Paris, 1880-1894; t. I: Correspondance des députés de Strasbourg à l’Assemblée nationale, année 1789. t. II: Correspondance du député J. Schwendt et pièces diverses relatives à l’histoire de Strasbourg, années 1790-1793, 2 vol.; s’y ajoute la mise au jour par Mme Georger-Vogt, dans les archives Dietrich, de la Correspondance de J. Schwend avec Philippe Frédéric Dietrich, maire de Strasbourg, 2 tomes, I, 1789-1790, 2, 1790-1792; I. Streitberger, Der Königliche Prätor von Strassburg 1685-1789, p. 291, 294; J. Weber, « Blienschwiller, berceau des ancêtres d’E. Schwendt », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, 1972, p. 26; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, III, p. 692 (index); E. H. Lemay, Dictionnaire des constituants, vol. L-Y, p. 856-857.
† Georges Livet (1999)