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SCHOTT Anna

Religieuse (★ avant 1460 † après 1507). Fille de Peter Schott (1427-1504) ©. Sœur probablement aînée de Peter Schott (1460-1490) ©. En effet, elle était moniale dominicaine de Sainte-Agnès en 1475, elle avait donc plus de 15 ans. Ses parents l’avaient fait admettre dans l’un des deux monastères où l’observance avait triomphé, Saint-Nicolas aux Ondes en 1439, Sainte-Agnès en 1465. Dans le cadre des mesures destinées à renforcer le système de défense de la ville qui se savait menacée par Charles le Téméraire, la destruction du couvent sis hors les murs fut décidée. Les religieuses devaient être reçues à Sainte-Marguerite, intra muros, mais les moniales de ce couvent redoutaient l’introduction de l’observance que ne manqueraient pas d’imposer les nouvelles venues. Il fallut des démarches répétées des autorités ecclésiastiques et civiles pour venir à bout de la résistance des sœurs non réformées. Pendant ce temps-là, celles de Sainte-Agnès campaient dans le froid de novembre, à l’intérieur du monastère à demi ruiné déjà. Elles purent enfin entrer à Sainte-Marguerite le 12 décembre 1475. Le 28 février 1476, Peter Schott à Bologne ne le savait pas encore et s’inquiétait dans une lettre à sa sœur du sort que lui avaient réservé les événements.

Contrairement à ce qui est dit parfois, A. Schott ne fut pas prieure de son couvent. Cette fonction était assurée par Anna Zorn, qui était déjà supérieure de Sainte-Agnès et le resta, jusqu’à sa mort en 1511, à Sainte-Marguerite; ce fut Agnes von Müllenheim © qui lui succéda. A. Schott avait la réputation d’être fort savante et de s’exprimer avec beaucoup d’aisance en latin. En 1507, elle fut chargée d’accueillir l’empereur Maximilien de passage à Strasbourg et son discours fit sur le souverain une telle impression qu’il accorda de précieux privilèges à Sainte-Marguerite. A. Schott avait-elle été l’élève de son frère Peter? Si oui, ce ne fut qu’entre 1481 et 1490, pendant que Peter résidait à Strasbourg car, à partir de 1467 ou 1468, il avait été presque constamment loin de la maison, à Sélestat, à Paris ensuite et pour finir, à Bologne. Ce qui est probable, c’est qu’une amitié très profonde unissait A. et Peter. A. Schott avait essayé de détourner son frère des études juridiques, qu’elle qualifiait de «science folle». Nous savons que Peter lui avait offert, entre autres ouvrages sans doute, les sermons de saint Vincent Ferrier, le texte du sermon prononcé par Geiler lors de l’ouverture du synode diocésain de 1482 et un commentaire des psaumes. A. Schott., non contente de lire ces livres, composa des textes qui nous offriraient un reflet de sa spiritualité, si nous les avions conservés en totalité.

Weislinger a publié des extraits d’un recueil sur la Passion, achevé en 1480, malheureusement perdu. Des vies de saints qu’elle écrivit en 1500 ont brûlé en 1870. La bibliothèque du Grand Séminaire conserve un manuscrit contenant une préparation à la mort et dont 31 feuillets sont de sa main; ce sont des traductions en allemand de psaumes précédées chacune d’une présentation qui s’inspirait peut-être des commentaires offerts par Peter Schott à sa sœur. Ses parents offrirent au couvent de Sainte-Marguerite l’année de la mort de Peter (1490) un tableau de bois sculpté représentant Noël. Nous ne savons pas quand mourut cette religieuse que Weislinger crut pouvoir comparer à Herrade de Landsberg ©.

J. N. Weislinger, Armamentarium catholicum, Strasbourg, 1749, p. 680 et s., 685-687; Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace à la fin du XVe et au commencement du XVIe siècle, Paris, 1879, t. II, p. 29; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 723; M. A. et M. L. Cowie, The Works of Peter Schott, Chapell Hill, 1963, t. II, p. 753; Ph. Lorentz, Recherche sur la peinture à Strasbourg au XVe siècle, 1997, thèse dact.; M. Mathis, « Un grand Ammeister strasbourgeois du XVe siècle: Pierre Schott (1427-1504) », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1990, p. 15-34.

† Francis Rapp (1999)