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SCHOEFFER (SCHEFFER, SCHAEFFER, OPILIO) Peter

Imprimeur, fondeur de caractères, (C, puis Pl) (★ Mayence, Rhénanie-Palatinat, vers 1470/1480 † Bâle avant le 21.1.1547). Fils de Peter Schoeffer l’aîné, imprimeur, et de Christina Fust. ∞ | Catharina NN. ∞ II 1529 à Strasbourg Anna Pfintzer (Pfützer) († Bâle 1543-1544), veuve de Blasius Wechter, pelletier, ∞ III vers 1544 à Bâle (?) Elisabeth Karrer. Parallèlement à l’apprentissage du métier d’imprimeur et de fondeur de caractères, Schoeffer reçut aussi une bonne formation musicale. On connaît 18 ouvrages de Schoeffer imprimés à Mayence, parmi lesquels quelques importantes publications musicales. Sans doute à la suite d’une mauvaise situation financière, Schoeffer s’établit vers 1512/1518 à Worms où il imprima des œuvres d’Otto Brunfels © et de Leonhart Brunner ainsi qu’une Bible, illustrée par Anton Woensam, et un livre de cantiques connu sous le titre Walthersches Gesangbuch. À Worms, Schoeffer était aidé par le typographe Johann Schwintzer qui se rendit à Strasbourg où il acquit le droit de bourgeoisie le 3 janvier 1526. Schoeffer l’y suivit en 1529, se maria et acquit également la bourgeoisie par le biais de sa seconde épouse le 14 décembre 1529. À l’instar de ce qu’il avait déjà fait à Mayence et à Worms, Schoeffer consacra son activité principale aux impressions musicales. S’étant séparé de Schwintzer en 1531, Schoeffer s’associa en 1534 avec Mathias Biener ou Apiarius ©. Il publia en 1535 Rerum musicarum opusculum rarum de Johann Frosch, puis un recueil de 65 chants allemands (s.d.) à 5 voix ainsi que le Würtembergisch Gesangbüchle de Johann Walter, 1537. La liste complète des œuvres musicales connues de Schoeffer a été publiée par M. Vogeleis. Après le départ de Mathias Biener pour Berne en 1537, Schoeffer réédita les Cantiones quinque vocum en 1539. En 1541 on trouve Schoeffer à Venise où il signa sept imprimés parmi lesquels une Bible latine du bénédictin Isidori Clario (mais dont le texte s’écartait de celui de la Vulgate et, pour cette raison, fut mis à l’index), une œuvre de Raimundus Lullus, éditée par le médecin strasbourgeois Walther H. Ryff ©, signée apud Petrum Schoeffer Germanum Maguntinum, et l’Opere Toscane de Luigi Alemani pour les héritiers Giunta. Par la suite Schoeffer revint à Strasbourg où sa présence est attestée par deux documents datés du 25 juin 1543 et du 16 juillet 1543. Le premier mentionne que les époux Schoeffer se font donation réciproque de leurs biens au survivant et qu’ils louent une maison dite zum Rosenbaum, sise près du pont neuf, pour quatre ans à Ade Werstein, fripier (KS 44, année 1543 f° 111 et suiv.). Le second est une reconnaissance de dette de 100 florins au profit de la Monnaie dans laquelle Schoeffer déclare qu’il veut s’établir à Bâle avec sa famille (KS 48 f° 60r°- 61 r°). L’épouse de Schoeffer mourut à Bâle peu après leur arrivée, puisque l’inventaire de la succession est daté du 23 janvier 1544 (Staatsarchiv Basel, Gerichtsarchiv K9). Après son troisième mariage et sa mort, sa succession fut inventoriée le 16 juin 1547 à la demande de ses créanciers L’inventaire mentionne que Schoeffer habita in der Aeschenvorstadt. Cet inventaire est encore plus intéressant que le premier, parce qu’on y énumère tout l’outillage trouvé dans l’officine de Schoeffer (Staatsarchiv Basel, Gerichtsarchiv K10 f° 122 r°). Élisabeth Karrer, sa troisième épouse, a dû décéder peu de temps après, puisque la maison ze sant Georgen, que Schoeffer avait achetée en 1546, fut vendue aux enchères à la demande des créanciers datée du 3 septembre 1547. La reddition finale des comptes eut lieu le 16 mars 1548 (Gerichtsarchiv G 5, f° 210 et suiv. )

H. Heidenheimer, « Peter Schöffer der Jünger in Basel und Venedig », Zentralblatt f. Bibliothekswesen 19, 1902; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben des XVI. Jh. nach Strassburger Originalen, II, Strasbourg, 1905, p. 101; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 225, 234, 333, 339; H. Riemann, Dictionnaire de musique, Paris, 1931, p. 1203; K. Schottenloher, Bibliographie zur deutschen Geschichte im Zeitaiter der Glaubensspaltung 1517-1585, Leipzig, 1935, t. 2, p. 239; G. Mori, Altmeister der Druckschrift, Frankfurt, 1940, p. 81 et s.; A. Bruckner, Schweizer Stempelschneider und Schriftgiesser, Münchenstein, 1943, p. 41-44; F. Ritter, Histoire de l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe s., Strasbourg, 1955, p. 612 (passim); J. Roth, « Note sur l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVe siècles », Revue d’Alsace, 1956, p. 74, note 1 ; J. Benzing, « Peter Schöffer d. J., Musikdrucker zu Mainz, Worms, Strassburg und Venedig », Jahrb. f. Liturgik u. Hymnologie, 4, 1958-1959, p. 133-135; Th. Platter, « Autobiographie, Texte traduit par Marie Helmar », Cahiers des Annales 22, Paris, 1964; J. Benzing, Die Buchdrucker des 16. und 17. Jh. im deutschen Sprachgebiet, 2. verb. Ausg., Wiesbaden, 1982, p. 315 (Mayence), 443 (Strasbourg), 510 (Worms); M. Usher-Chrisman, Lay culture, learned culture: books and social change in Strasbourg 1480-1599, New Haven, Londres, 1982, p. 399 (passim); idem, Bibtiography of Strasbourg imprints 1480-1599, New Haven, Londres, 1982, p. 415 (passim); J. Rott, Investigationes historicae, Strasbourg, 1986, I, p. 120. Les références bâloises m’ont été aimablement communiquées par M. Ulrich Barth, conservateur.

† François-Joseph Fuchs (1999)