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SCHNEIDER Philippe Auguste Émile

Artiste peintre, (PI) (★ lllkirch-Graffenstaden 20.1.1873 † L’Hay-les-Roses, Val-de-Marne, 16.12.1947; inhumé au Hohwald). Fils de Philippe Schneider, mécanicien, et d’Émilie Drimeyer. ∞ 7.2.1906 Marguerite Caroline Rose Berst (★ Rinxent, Pas-de-Calais, 10.6.1872 † Strasbourg 10.1.1927; inhumée au Hohwald), pianiste, fille de Jacques Berst, ingénieur, et d’Élise Krebser; 2 enfants. Après une première scolarité à Belfort, Schneider entra à l’atelier du portraitiste L. Hornecker ©, puis fréquenta l’École des Arts décoratifs à Strasbourg (1890-1892) tout en travaillant comme illustrateur du journal D’r Meiselocker. De 1892 à 1899, il suivit des cours à l’Académie des Beaux-Arts à Munich. À son retour à Strasbourg, Schneider installa son atelier au Heyritz, puis au Moolerschlessel, rue Saint-Nicolas. À partir de 1900, il enseigna à l’École libre de Mlle Gross. En 1905, Schneider fut engagé comme professeur à l’École des Arts décoratifs. Du 1er décembre 1918 au 30 septembre 1920, Schneider assura par intérim la direction de l’École des Arts décoratifs en attendant la nomination de F. R. Carabin ©. Il partit à la retraite le 1er avril 1940 après s’être réfugié provisoirement au Hohwald en septembre 1939. Par la suite, il se réfugia à Dijon (mi-octobre 1940), puis à Aubusson d’Auvergne pour revenir en août 1943 à Dijon, où sa fille avait été nommée professeur. En décembre 1945, il rejoignit son fils à Paris. Chevalier de la Légion d’honneur (1924).
Schneider joua un rôle très actif dans la vie artistique de Strasbourg. En 1901 il fonda l’Association des artistes de Saint-Nicolas qui devint en 1909 l’Association des artistes alsaciens, dont faisaient partie non seulement des peintres et des sculpteurs de valeur, entre autres M. Achener © et G. Ritleng ©, mais aussi des poètes et des écrivains tels qu’Abel ©, Flake ©, Stadler © et Schickele ©. Le groupe exposa de 1900 à 1913 chez le galeriste Grombach. Comme peintre, Schneider pratiqua avec un succès égal tous les genres: scènes d’intérieur, marines, scènes de foules où il montre peut-être le plus de talent, notamment dans la représentation des bals masqués, portraitiste à l’observation aiguë, dessins humoristiques à l’esprit parfois caustique. Il excella dans toutes les techniques: peintures à l’huile, dessins au fusain, aquarelles, même si sa préférence alla à la lithographie (deux recueils lithographiques: Gens de chez nous et d’ailleurs, publié en 1919, et Le vent a tourné, daté de 1923). Schneider a aussi été un créateur doué d’ex-libris, de cartes de vœux, de menus et d’affiches, ces dernières notamment pour les bals des pauvres, les bals des artistes et les bals masqués. Comme illustrateur Schneider a participé, entre autres, aux ouvrages suivants: G. Stoskopf, Luschtig’s üssm Elsass, Strasbourg, 1896; du même auteur: G’schpass un Ernscht, Strasbourg, 1897 et D’r Herr Maire, 1898; des frères Matthis, Maiatzle, Strasbourg, 1903. Toute l’œuvre de Schneider révèle une extraordinaire sensibilité alliée à une remarquable culture générale. L’art de Schneider « se rattache à l’impressionnisme par sa tonalité claire et son coup de pinceau nerveux. Il lui arrive de lâcher bride à la fantaisie dans de mordantes caricatures ou dans de pittoresques scènes de bal masqué » (R. Heitz). La liste des œuvres de Schneider (huiles, dessins, lithographies, peintures, etc.) a été dressée par Christiane Wolff. Schneider participa à de nombreuses expositions entre autres à Strasbourg: à la Société des amis des arts dès 1894, à la Mairie en 1898, au Château des Rohan en 1912, 1919 à la Maison d’art alsacienne en 1906, 1907, 1923, à la galerie Actuaryus en 1925, 1936, 1938; à Berlin (exposition internationale) en 1895, au Glaspalast à Munich en 1897; au Salon des artistes français à Paris en 1904. Une exposition rétrospective eut lieu à la galerie Oberlin en 1988 et au Musée de Haguenau mai-septembre 1999. Le Cabinet des Estampes de Strasbourg conserve de Schneider entre autres les œuvres suivantes: portrait de Hans Haug en capitaine de pompiers (huile); les portraits d’Albert Schweitzer © (1912), d’Eugène Speich, curé d’Ostwald (1916), d’Émile Belin (1917), d’André Martzolff ©, sculpteur (1897), de Hans Haug © (1912), autoportrait de l’artiste (1924); Promenade au clair de lune (huile); Portrait d’une jeune fille rousse (1925); Le vieux pompier ou le vétéran (1906). D’autres œuvres se trouvent à Colmar, à Mulhouse et ailleurs (voir le mémoire de maîtrise de Chr. Wolff). Schneider a aussi exécuté un portrait de René Schickele © dont une reproduction se trouve dans l’ouvrage d’Adrien Finck consacré au célèbre écrivain (Strasbourg, 1991).

Revue alsacienne illustrée, 5, 1903, p. 64, 103 ; 6, 1904, p. 64 ; 15, 1913, p. 36 ; Die
Rheinlande, 5, 1905, p. 33; 7, 1907, 2. Teil, p. 73-74; Strassburger Neue Zeitung, 12. 3. 1919 et 13. 5. 1923; Gazette des Beaux-Arts, 1920, II, p. 328, 330 ; Archives alsaciennes d’histoire de l’art, 1, 1922, p. 137, 138, 139; Dernières Nouvelles d’Alsace des 8.3.1922, 24.12.1947 et 13.6.1999; La Vie en Alsace, 4, 1926, p. 116; Elsass-Lotringisches Jahrbuch, 12, 1933, p. 287; Th. Knorr, « Die Malerei und Bildhauerei im Elsass in der Zeit von 1871-1918 », Das Reichsland Elsass-Lothringen 1871-1918, t. 3, 1934, p. 275, 279-281; Das Elsass von 1870-1932, Colmar, s.d., t. III, p. 286; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, 1936, p. 192 ; Grand messager boiteux de Strasbourg, 1949, p. 73, 75-76 (article nécrologique de P. Casper) ; A. Andrès, « Cinquante années de peinture en Alsace », Saisons d’Alsace, 1950, n° 3, p. 276, 280, 285; R. Heitz, L’Alsace vue par les artistes, Paris, 1952, p. 35; Saisons d’Alsace n° 47, 1973, p. 19, 23, 24; n° 78-79, 1982, p. 157 ; R. Heitz, La peinture en Alsace 1050-1950, Strasbourg, 1975, p. 66, 240, 241 ; Strasbourg à l’affiche 1895-1930, Strasbourg, Cab. des Estampes, 1984 ; P. Hamm, L’art nouveau en Alsace à travers la carte postale, Rosheim, 1985 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, 1991, p. 281-283; Chr. Wolff, Émile Schneider (1873-1947), mémoire de maîtrise, Paris IV, 1986 (photocopie à la bibliothèque du Musée d’art moderne, Strasbourg); P. Wendling, Émile Schneider 1873- 1947, catalogue d’exposition, Haguenau, mai-septembre 1999 (bibliographie); Encyclopédie de l’Alsace, t. 11, p. 6756-6757.

† François-Joseph Fuchs (1999)