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SCHNEIDER Émile

Agent secret (?), ingénieur en électricité, expert, (C) (★ Strasbourg 27.2.1897 † Wasselonne 16.3.1965). fils de Sébastien Schneider et de Madeleine Friedrich.  ∞ Marie Busche (★ Kurtzenhouse 28.6.1898 † Strasbourg 23.7.1973). Représentant de diverses firmes industrielles. Au cours d’un voyage d’affaires en Allemagne en décembre 1931, Schneider fut arrêté à Eisenach par la police et mis au secret sous l’inculpation d’espionnage. Le 16 février 1932 son épouse put avoir connaissance de son sort et correspondre avec lui. Transféré de Weimar à la prison berlinoise de Moabit, il ne reçut que le 18 février 1933 la visite d’un attaché du consulat français. Une campagne indignée du Journal des Débats s’ensuivit, révélant que Schneider avait fait partie du corps des ingénieurs de la Mission interalliée (MICUM) lors de l’occupation de la Ruhr en 1923. L’épouse de Schneider intervint directement auprès de la Cour suprême de Leipzig et s’adressa même au président du Reich, mais en vain dans les deux cas. En dépit de ses proclamations d’innocence réitérées, la justice allemande déclara que l’affaire n’était pas close et que l’instruction se poursuivait, alors même que Schneider aurait eu le droit d’être élargi. Le 29 mai 1933 enfin, il fut condamné par le Tribunal du Reich de Leipzig à huit ans d’emprisonnement et incarcéré à Untermassfeld. Fritz Kieffer © intervint auprès du secrétaire d’État Otto Meissner © en vue d’obtenir sa libération, mais Schneider était tombé gravement malade suite à ses blessures de la guerre 1914-1918 faite dans l’armée allemande. Entre-temps la FIDAC (fédération internationale des anciens combattants) s’était saisie de l’affaire du major Rathke, chef de service des entreprises Roechling à Völklingen qui venait d’être condamné par le tribunal de Nancy à cinq ans de prison. Sur ordre de Hitler, l’administration allemande s’entremit avec la fédération nationale des anciens combattants français qui négocia un échange de prisonniers. Celui-ci eut en définitive lieu au pont du Rhin de Strasbourg le 25 mai 1935 où Schneider, avec deux autres prisonniers politiques alsaciens, fonctionnaires au consulat français de Stuttgart, fut remis aux autorités françaises.

Il est l’auteur de Spionage. Meine Erlebnisse im heiligen dritten Reich, Selbstverlag, Strasbourg, 1936.

† Georges Foessel (1999)