Ecclésiastique alsacien, fondateur du foyer de charité d’Ottrott (* 27.03.1920 à Saasenheim † 09.08.1972 à Ottrott).
Après des études secondaires à l’Alumnat de Scherwiller où il obtient le baccalauréat sous la direction des Pères Assomptionnistes, il intègre le grand séminaire à Strasbourg en 1938. En 1939, il est évacué à Clermont-Ferrand et Royat dans le Puy de Dôme. Appelé sous les drapeaux au 10ème régiment du génie à Montargis, le 8 juin 1940, il est démobilisé suite à la défaite française. Il rejoint ses parents en Dordogne puis rentre en Alsace où il devient secrétaire de mairie dans son village natal. Convoqué au Reichsarbeitsdienst (RAD) le 15 février 1943, il est incorporé de force, le 22 mai 1943, dans la Wehrmacht, dans le bataillon d’instruction de Minsk (Ausbildungsabteilung) jusqu’au 20 décembre 1943. Il est alors muté au bataillon de reconnaissance de la 6ème division d’infanterie qui bat en retraite sur le front russe. Le 29 juin 1944, en compagnie d’un camarade d’unité, il déserte en traversant à la nage la Bérézina. Il est dirigé sur le camp d’internement de Tambov au sud de Moscou, où il subit des sévices qui aggravent son état physique. Le 2 août 1945, il quitte le camp de Tambov, est démobilisé à Châlons-sur-Saône et rentre à Saasenheim.
Il choisit de reprendre ses études de théologie au Grand Séminaire de Strasbourg qu’il rejoint en octobre 1945. Ordonné prêtre le 27 mars 1948, il est nommé deuxième vicaire à Rosheim où il crée une section de la Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC). Le 9 août 1950, il devient premier vicaire dans la paroisse St Georges à Haguenau, avec le curé Brand. Il y restera cinq années au cours desquelles se dessine son engagement pour un approfondissement spirituel de la foi catholique. Le déclic se produit lors de la rencontre avec un Dominicain, le Père Keller, prieur du couvent de Strasbourg et prédicateur lors des missions paroissiales. Il le présente à Marthe Robin, une mystique qui fonde, avec l’abbé Georges Finet, le premier foyer de charité à Châteauneuf-de-Gallaure. Il y en a aujourd’hui dans plus de 40 pays. Leur principale activité consiste à organiser des retraites spirituelles au cours desquelles, dans un climat familial et un environnement propice au silence et au recueillement, croyants ou incroyants, chercheurs de Dieu ou chercheurs de sens et de vérité font l’expérience d’une renaissance intérieure. L’abbé Jean-Joseph Schmitt, après quelques séjours à Châteauneuf-de-Gallaure où il rencontre Marthe Robin, crée un premier groupe de laïcs qui fusionne avec celui du père Keller, à la mort de celui-ci, en 1953.
En 1955, il est nommé dans l’équipe diocésaine d’Action Catholique, rue des juifs à Strasbourg, sous la direction du chanoine Bannwarth. Il lui succédera en 1963 à la tête des œuvres diocésaines et devient l’aumônier de L’Avant-Garde du Rhin (AGR), mouvement associatif sportif et culturel, de 1957 à 1966.
En 1964, il fait acquérir par le diocèse le château du Windeck à Ottrott et son parc remarquable pour y installer le foyer de charité d’Alsace, au pied du Mont Ste Odile, comme l’avait prédit Marthe Robin. Il y organise des retraites spirituelles, tout en prêchant à Châteauneuf-de-Gallaure, ainsi qu’à Roquefort-les-Pins, Spa, La Léchère les Bains, en Terre Sainte en avril 1971, en Allemagne en 1971, en Martinique en février 1972, en tout 135 retraites dont 20 en langue allemande. Le mercredi 9 août 1972, au matin, juste avant la messe qu’il va célébrer pour des retraitants allemands, il meurt d’une crise cardiaque.
Norbert Lombard