Général français (* 25.11.1867 à Bléneau, dans l’Yonne, † 06.01.1916 à Moosch).
Saint-Cyrien (promotion 1885-1887), Marcel Serret commence sa carrière au 8ème bataillon de chasseurs à pied, à Amiens. Breveté de l’École supérieure de Guerre (1892-1894), il commande le 17ème BCP en 1908 et est nommé attaché militaire à Berlin en 1912.
A la déclaration de guerre, il prend le commandement d’un groupe de bataillons de chasseurs de réserve (3 bataillons) comme lieutenant-colonel. Promu colonel le 28 septembre 1914, il est nommé chef d’état-major du 1er Corps d’Armée avant de prendre le commandement d’un groupe de chasseurs dans la région d’Ypres. En décembre 1914, il rejoint l’Alsace pour commander 5 bataillons de chasseurs alpins (7ème, 13ème, 14ème, 24ème et 27ème BCA), formant la 1ère brigade de la 66ème DI., secteur Thur, Schlucht et Plainfaing.
Le 21 janvier 1915 il commande les troupes situées sur le front du Hartmannswillerkopf-Hirtzstein. Il est promu général le 29 janvier et prend le commandement de la 66ème D.I. Soucieux du moral des troupes, il parcourt chaque jour le champ de bataille, à l’écoute des soldats dont il améliore les conditions de vie en campagne.
A l’égard de la population alsacienne, il a une approche qui tranche avec celle des autres unités qui se considèrent uniquement comme des libérateurs, en étant très respectueux des particularismes régionaux. C’est une des raisons de l’attachement de la population à sa personne, bien après sa mort.
Il mène deux offensives victorieuses, les 23 et 26 mars 1915, repousse une contre-attaque allemande le 6 avril et s’empare du Schnepfenriethkopf le 17 avril, après une préparation minutieuse. Il défend avec opiniâtreté le Hartmannswillerkopf, contre-attaquant dès que les Allemands réussissent à prendre l’éperon (10 septembre et 16 octobre 1915). Le 21 décembre 1915, une grande offensive française est déclenchée mais stoppée par les Allemands, renseignés par un déserteur du 213ème régiment d’infanterie. Le général veut reprendre les combats le 28 décembre mais de retour d’une entrevue avec le colonel du 23ème RI, il est atteint par un éclat d’obus à la jambe. Gagné par la gangrène, il décède le 6 janvier 1916, après avoir reçu une dernière fois la visite de sa femme et de sa fille. Son corps repose à la nécropole de Moosch.
Un monument a été érigé au Harmannswillerkopf, à l’endroit où il a été mortellement blessé.
Norbert Lombard