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ROGGENBACH, baron Frantz von

Homme politique, (C) (★ Mannheim 23.2.1825 † Fribourg-en-Brisgau 24.5.1907).

Fils de Heinrich von Roggenbach, général badois, et de Melanie von Waldersdorff. Il commença en 1848 une carrière de diplomate badois, qui le mena à Berlin. Partisan de l’unité allemande sous direction prussienne, il fut de 1861 à 1865 ministre des Affaires étrangères du grand-duché de Bade. En mars 1871, alors qu’il était le candidat de son ami, le prince héritier Frédéric-Guillaume au poste de gouverneur de l’Alsace-Lorraine, Bismarck ne lui proposa qu’une préfecture qu’il refusa. À la demande de Bismarck-Bohlen ©, il accepta cependant le 25 juillet 1871 d’organiser la nouvelle Université de Strasbourg, qui devait à ses yeux remplir deux missions : contribuer à la germanisation de l’Alsace-Lorraine, fournir un modèle pour la modernisation des universités allemandes. Parmi les innovations qu’il proposa : la division de la faculté de Philosophie en deux facultés autonomes, l’une pour les Lettres, l’autre pour les Sciences, le rattachement des Sciences politiques à la faculté de Droit. Il demanda qu’un financement très important soit attribué à la nouvelle université, à ses bibliothèques, ses instituts et ses laboratoires. Il joua aussi un rôle marquant dans le choix des professeurs ; en particulier, il tenta en vain d’attirer à Strasbourg certains des universitaires allemands les plus prestigieux, comme les historiens Mommsen et Waitz. En revanche, il obtint le concours de jeunes professeurs représentant les écoles scientifiques les plus modernistes de son époque, tels que Schmoller © ou Laband ©. Après la cérémonie inaugurale du 1er mai 1872 au cours de laquelle il prononça un discours, il refusa le poste de curateur de l’université et quitta Strasbourg. En 1879, il conseilla au Kronprinz de refuser l’offre du chancelier Bismarck, qui lui proposait de devenir le souverain de l’Alsace-Lorraine. La brièveté du règne de Frédéric III ne permit pas à Roggenbach de devenir le successeur libéral du Chancelier de Fer. Sa retraite politique (1890) coïncida avec celle de son adversaire Bismarck.
K. Samwer, Zur Erinnerung an Franz von Roggenbach, Wiesbaden, 1909 ; H. Oncken, « Aus dem Lager der deutschen Whigs : I. Freiherr von Roggenbach », in : H. Oncken, Historisch-politische Aufsätze und Reden, II, p. 265-273, Munich, 1914 ; O. Mayer, Die Kaiser-Wilhelms -Universität : Ihre Entstehung und Entwicklung, Berlin, 1922 ; REL, Il (1), p. 43 ; III, p. 216 ; H. Rössler, G. Franz, Biographisches Wörterbuch zur deutschen Geschichte, Munich, 1952, p. 714-715 ; 2e éd. Munich, 1974, p. 2352-2353 ; E. M. Dahlkötter, Roggenbachs politische Zeitkritik, Diss. Göttingen, 1952 ; W.P. Fuchs, Roggenbach, 1954 ; J. E. Craig, A mission for German learning : The University of Strasbourg and Alsatian society 1870-1918, Ph. D. diss., Stanford, 1973 ; Badische Biographie ; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 286 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, 1985, p. 6480-6481 ; J. E. Craig, Scholarship and nation building. The Universities of Strasbourg and Alsatian society 1870-1939, Chicago-Londres, 1984 ; S. Jonas et alii, Strasbourg, capitale du Reichsland Alsace-Lorraine et sa nouvelle université 1871-1918, Strasbourg, 1995 ; Chr. Bonah, Formation, recherche et pratique médicales en France et en Allemagne pendant la 2e moitié du XIXe siècle. Comparaisons, transferts et contre-transferts. Étude des cas de deux universités en province : Strasbourg-Nancy, thèse, Histoire des sciences, Strasbourg I, 1996.

Léon Strauss (1998)