Avocat, notaire, homme politique strasbourgeois, (C, P) (★ Bischheim 29.6.1850 † Strasbourg 16.5.1929).
Fils de Philippe Henri Riff et de Caroline Hoffherr, originaire de Hoenheim. ∞ 29.3.1882 à Strasbourg Sophie Eugénie Bergmann, fille de Charles Bergmann, marchand, et d’Eugénie Imlin ; 2 fils : Georges, notaire, et Adolphe © 2, conservateur du Musée Alsacien. Après des études au Gymnase protestant de Strasbourg, puis aux facultés de Droit de Strasbourg (jusqu’en 1870) et à Paris (après 1870), Riff s’établit à Strasbourg comme avocat (1875) et fut bâtonnier en 1895. Il prit la succession de Petri, devenu sous-secrétaire d’État comme porte-parole du libéralisme strasbourgeois, et fut élu député de Strasbourg au Reichstag en 1898 (libéral soutenu par le Centre). Il fut réélu en 1903. Pour suivre les affaires de son cabinet pendant l’exercice de son mandat berlinois, il s’associa en 1898, au jeune avocat Frédéric Eccard, futur sénateur du Bas-Rhin. En 1902, il prit la succession de son beau-père, Charles Bergmann, au conseil municipal de Strasbourg, ainsi que son siège au Landesausschuss (de 1903 à 1911). En 1905, il racheta l’importante étude Loew de la rue des Pucelles, traditionnellement notaire des grandes familles protestantes de la ville. Il devint président de la Chambre des notaires. En 1907, il ne se représenta plus aux élections au Reichstag. Il joua un rôle déterminant dans l’alliance dite de « Bloc bourgeois » (Libéraux-démocrates plus Centre) aux élections de 1908, qui aboutirent à un conseil municipal d’où furent exclus les sociaux-démocrates strasbourgeois (Sozialistenrein). Mais dans les années suivantes son rôle dirigeant fut remis en cause par les jeunes libéraux et démocrates (les frères Wolf ©, C.-P. Heil ©, Burger ©, Stoskopf ©, Schickelé © qui voulaient définitivement moderniser (et laïciser) le régime de notables, dont le bastion était la Délégation-Landesausschuss. Les jeunes libéraux imposèrent une alliance dite de Grand bloc ou Bloc des gauches (Libéraux-démocrates plus socialistes). Riff ne fut pas candidat aux élections au Landtag de 1911, ni au renouvellement du conseil municipal de Strasbourg de 1914. Cette retraite lui permis de jouer un rôle de médiateur en 1919-1920, comme président de la Chambre des notaires, et comme président de la Commission directoriale de l’Église de la Confession d’Augsbourg (avec pour adjoint le professeur Gérold ©). Il assura les transitions délicates entre le régime allemand et le régime français. En 1923, Riff se retira de la vie professionnelle et publique.
Archives municipales de Strasbourg, G. Riff, Notice sur les familles Riff et Bergmann, dactylographiée ; F. Igersheim, Histoire de Strasbourg, t. IV. Le gouvernement de la cité, Strasbourg, 1982.
François Igersheim (1998)