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RIFF (REIFF, RYFF, RYFFE)

Famille patricienne de Strasbourg des XIVe-XVe siècles. On trouve les membres de cette famille au Sénat d’abord comme représentants des tailleurs (1336-1374), puis des merciers de 1364 à 1450. Deux d’entre eux occupèrent la fonction d’ammeistre au XVe siècle: Adam en 1428 et 1445, Conrad en 1467, 1473, 1479 et 1485. Signe de leur richesse, les Riff mirent en 1392 deux étalons et trois chevaux à la disposition de la Ville. Les Riff participèrent beaucoup à la vie publique de la Ville et pratiquèrent une habile politique d’alliances matrimoniales avec les membres des familles Heilmann ©, Barpfennig ©, Armbruster, Bock ©, Dütschmann ©, Meiger et Geispolsheim entre autres (voir M. Alioth, ouvr. cité, p. 482-483). Adam Riff mourut subitement en 1445 après avoir exercé les fonctions de triumvir de la Tour aux Pfennigs en 1424, de juge en 1428, d’ammeistre en 1428 et 1445. Son fils fut chevalier-brigand depuis son château de Husen, près de Benfeld! Claus Jerge Riff fut Lonherr (trésorier-payeur) de 1427 à 1435 et Conrad Riff occupa la même fonction vers 1457. Parent de Claus Heilmann, il fut en même temps expert en meunerie et membre des Vingt et Un en 1463. Johans et Heinrich Riff se firent connaître comme maîtres des rentes (Rentmeister) le premier de 1398 à 1402, le second de 1405 à 1417. Hans Riff dit l’aîné apparaît comme Constofler en 1458-1459 et en 1462-1463; il en est de même de Peter Riff, également membre des Quinze de 1447 à 1455, alors qu’on rencontre un autre Peter Riff, membre des Treize en 1433. Signalons enfin que c’est un Walter Riff qui, en plus de nombreux ouvrages de médecine, fit paraître en 1547 une version allemande des dix livres de l’architecte Vitruve, illustrés de bois de Peter Flötner. Plusieurs membres de la famille Riff remplirent des fonctions ecclésiastiques. Andreas et Conrad étaient chanoines de Saint-Thomas; un Peter Riff était custos du couvent Saint-Arbogast en 1429 tandis que Arbogast et Jacob y étaient prévôt. Un Heinrich Riff était abbé d’Ettenheimmünster, Bade, de 1441 à 1470. Parmi les femmes Margaretha est citée en 1473 comme prieure du couvent Sainte-Marguerite et Beatrix était abbesse de Sainte-Claire au Marché aux Chevaux en 1470.

J. Kindler v. Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, Vienne, 1886, p. 265-266 ; A. Seyboth, Das alte Strassburg, Strasbourg, 1890, p. 28, 31, 36, 40, 54, 114, 138, 173, 177, 236 ; G. C. Knod, Die Stiftsherren von St-Thomas zu Strassburg, Strasbourg, 1892, p. 22 et 27 ; J. Hatt, Une ville du XVe siècle : Strasbourg, 1929, p. 22, 26, 41, 47, 48, 346, 394, 458 ; Ch, Wittmer, Ch. Meyer, Le livre de bourgeoisie, Strasbourg, 1961, p. 179 (passim) ; Th. Brady, Ruling class, regime and Reformation at Strasbourg 1520-1555, Leiden, 1978, p. 445 (passim) ; M. Usher-Chrisman, Lay culture, learned culture… 1480-1599, New Haven, Londres, 1982, p. 179-181, 186, 275 ; idem, Bibliography of Strasbourg imprints 1480-1599, New Haven, Londres, 1982, p. 389 ; M. Alioth, Gruppen an der Macht…, Bâle, 1988 voir index établi par B. Metz aux Archives municipales de Strasbourg.

† François-Joseph Fuchs (1998)