Clerc et préteur royal (★ Landau 7.11.1692 † Strasbourg 26.9.1769).
Fils de Jean-Baptiste de Règemorte ©. Il fit des études au collège des Jésuites, à l’Université épiscopale (philosophie et théologie), puis à l’Université luthérienne (droit) de Strasbourg. En 1715, il fut promu chanoine de Saint-Pierre-le-Jeune ; en 1716, assesseur de l’officialité ; de 1725 à 1743, conseiller clerc au Conseil souverain d’Alsace. En 1735, il obtint des lettres de compatibilité pour être en même temps président de la chambre des comptes de Saverne. Devenu conseiller honoraire, il fut désigné, le 17 avril 1752, à la suite du scandale financier municipal, pour remplacer le préteur royal Klinglin © pendant sa détention et celle de son fils. Le 24 avril, il fut installé, par Bock, stettmeistre. Le 18 juin 1757, il fut nommé définitivement préteur royal et resta en fonction jusqu’à sa démission le 10 novembre 1761. Le 20 juin 1761, il fut nommé par Versailles conseiller d’État. Lui furent délivrées le 7 avril 1766 des lettres de vétérance, et une pension de 12 000 livres dont la moitié devait être payée par la ville. Il fut inhumé dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste à Saint- Pierre-le-Jeune. Une inscription en lettres dorées sur marbre noir rappela la qualité de ses services. À la Pfalz, dans la salle de réunion des XIII, aux côtés de ceux de Louis XV et de Gayot père, autre préteur estimé, son portrait fut placé avec une mention, composée par son successeur, François Baron d’Autigny ©, louant « son érudition, son intégrité, sa prudence et sa dignité ». Il avait pourtant participé à la campagne de dénigrement menée à Colmar en 1735 par Christophe de Klinglin contre le premier président de Corberon.
Bibliothèque de l’Arsenal, Ms 6668, 6674-6682 ; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, ms 1233 ; Archives municipales de Strasbourg, VI 103, 17 ; AA 2524/23 ; Archives départementales du Bas-Rhin, 6 E 41 (1003) ; G 1589 ; I. Streitberger, Der königliche Prätor von Strassburg 1685-1789, Wiesbaden, 1961, p. 180-183; P. Tony, « Le chapitre de Saint-Pierre-le-Jeune », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, V, 1975, p. 9-36 ; L. Châtellier, Tradition chrétienne et renouveau catholique dans le cadre de l’ancien diocèse de Strasbourg (1650-1770), Paris, 1981, p. 352, 369, 371 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg, III, p. 291-292 ; F. Burckard, G. Livet, N. Wilsdorf, Histoire du Conseil souverain d’Alsace, XVIIe-XVIIIe siècles, Soc. savante d’Alsace, 2 t., 1996-1997.
† Georges Livet (1997)
