Ingénieur hydraulicien et géographe, entrepreneur général de Neuf-Brisach (★ Groningue, Hollande, vers 1650 †Paris 29.2.1724).
Filiation inconnue. ∞ I à Paris Marie La Rue, sœur du célèbre Charles de La Rue, prédicateur et écrivain français (★ Paris 1643 † Paris 1725). Jésuite, professeur de rhétorique. Il prononça des oraisons funèbres dont celle de Bossuet (1704), du Dauphin (1711) et du maréchal de Boufflers (1711). II14.11.1688 à Arlon, Luxembourg, Jeanne Pellot, fille d’un lieutenant-prévot d’Arlon et d’Odile Beyer ; 9 enfants. Règemorte, quoique ayant de la parenté en Hollande, connut une ascension rapide. En 1709, il est indiqué comme « directeur des fourrages d’Alsace », en 1710, secrétaire général de l’intendance, en 1718, il eut la direction des ponts et chaussées d’Alsace qu’il combina avec des ouvrages militaires. Il dirigea sous Vauban et Tarade la construction de Neuf-Brisach (1698-1703), et construisit le canal de Rouffach qui amenait les matériaux. Il rendit de grands services pendant la guerre de succession d’Espagne, aida à la construction des lignes de la Moder pendant le deuxième siège de Landau (1704) et à celle des retranchements de la Lauter, après la reprise de Haguenau en 1706. Il contruisit le canal de La Wantzenau à Seltz.
Cartographe de talent, il devint, les guerres terminées, directeur du canal du Loing, ingénieur des levées et turcies de la Loire, contrôleur du pont de Blois. On lui doit un projet de construction d’un canal le long du Rhin, de Huningue à Fort-Louis, relié à Neuf-Brisach pour servir de dépôt à toutes les marchandises qui passeraient par cette navigation.
Archives départementales du Bas-Rhin, 6 E 41 (979); Archives municipales Neuf-Brisach, registres paroissiaux 113/2, fol. 30, 99, 179… ; Archives d’État à Arlon, registres paroissiaux Arlon ; BIG (archives du Génie) ms 208 (fiche individuelle) ; Knod,Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, II, p. 554; G. Livet, L’intendance d’Alsace…, p. 636-638 ; R Truttmann, Fortification, architecture et urbanisme aux XVIIe et XVIIIe siècles. Essai sur l’œuvre artistique et technique des ingénieurs militaires sous Louis XIV et Louis XV, Thionville, 1976 ; idem, « Ces forteresses desquelles s’est bâtie la France », Archeologia n° 87 ; A. Blanchard, Dictionnaire des ingénieurs militaires 1691-1791, Montpellier, 1981, p. 631-632; I. Coutenceau, La construction d’une place forte au début du XVIIIe siècle. Théorie et pratique, le cas de Neuf-Brisach, 1698-1705,Mém. maîtrise, Paris IV, 1984 ; L. Schlaefli, « Un monde éphémère: la société de la Ville-Neuve de Brisach », Bull. Soc. d’hist. de la Hardt et du Ried, n° 1, 1986, p. 31-62 ; colonel Berthaut, Les ingénieurs géographes du roi, t. I, p. 16; A. Halter, Le chef d’œuvre inachevé de Vauban, Neuf-Brisach, Strasbourg, 1992 ; J. Doise, « Histoire militaire d’Alsace », Saisons d’Alsace, n° 84, 1994, p. 51, 104 ; N. Wilsdorf, Construire et peupler une ville neuve. La Ville-Neuve Saint-Louis-lès-Brisach 1675-1700, mémoire DEA, Strasbourg, 1996; A. Blanchard, Vauban, Paris, 1996, p. 360.
† Georges Livet et † Alphonse Halter (1997)