Ingénieur géographe, (C) (★ Neuf-Brisach 3.6.1703 † Tournai 24.5.1745).
Fils de Jean-Baptiste de Règemorte © et frère de Jean-Baptiste-Denis ©. Célibataire. Élevé dans la tradition de sa famille. En 1720, ingénieur géographe des camps et armées du roi, affecté en Alsace, il dressa une carte du Rhin. En 1726, il devint ingénieur ordinaire dans le corps des fortifications. Il servit comme sapeur et comme topographe. Lieutenant réformé en 1740. Pendant la guerre de la Succession d’Autriche, il participa à la campagne d’Allemagne en 1744 (siège de Fribourg) et des Pays-Bas en 1745. Il mourut en service, de ses blessures, au siège de Tournai. Comme son père, il a laissé un projet de canal de Huningue jusqu’à Biesheim qui utilisait les bras du Rhin en les rendant navigables ; il envisageait de faire communiquer ce canal avec l’Ill pour relier Biesheim à Colmar afin de pouvoir transporter les subsistances, en cas de besoin, de Colmar et de Sélestat jusqu’à Strasbourg. Dans son mémoire il ajouta: « ce canal pourra faire du bien à la province pour utiliser ses eaux pour arroser et transformer les terres arides en belles prairies ». Comme leurs frères, Noël et Louis furent également des ingénieurs hydrauliciens distingués, partageant leur temps entre la Loire et le Rhin, où ils permutèrent leurs activités, combinant travaux publics et ouvrages de fortification. Le 10 mars 1743, sous l’impulsion du comte d’Argenson, qui nomma Noël au bureau des Fortifications, celles-ci étaient confiées au secrétariat d’État de la Guerre. Les deux frères prirent une part importante à la mise sur pied de l’École de génie de Mézières, créée en 1748, pour mieux préparer les officiers du génie aux dangers de la guerre et éviter les pertes considérables des dernières campagnes.
Archives du génie, Section 4-12 les canaux latéraux du Rhin 1700-1775 ; Archives municipales Neuf-Brisach ; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, ms 5 075 (notes Klipofel, sur les fortifications) ; E. Vignon, Études historiques sur l’administration des voies publiques en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1862-1880, 4 vol., F. Tarbé de Saint-Hardouin, Notices biographiques sur les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, Paris, 1884, p. 22-24; P. Tiersonnier, « Règemortes », Revue du Centre, n° 3, 10.2.1913, p. 220-231 ; R. Werner, Les Ponts et chaussées d’Alsace au XVIIIe siècle, Strasbourg, 1929 ; A. Blanchard, Les ingénieurs du « Roy » de Louis XIV à Louis XVI. Étude du corps des fortifications, Montpellier, 1979, p. 184-185 ; idem,Dictionnaire des ingénieurs militaires de 1691-1791, Montpellier, 1981 ; Encyclopédie de l’Alsace, X, 1985, p. 6289; Dictionnaire d’art et d’histoire militaires (sous la direction de A. Corvisier, art. Génie, Fortifications…), Paris, 1988 ; colonel Berthaut, Les ingénieurs géographes du roi.
† Georges Livet et † Alphonse Halter