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RATISBONNE Louis Wolff dit

Banquier et président du Consistoire israélite du Bas-Rhin, (I) ( Fürth, Bavière, 10.12.1779 d. Strasbourg 12.4.1855).

Fils de Jacob Hirsch Regensburger et de ‘Hannah Bruhl. ∞ 5.8.1811 Flore Cerf Berr (d. 31.8.1820), fille de Marx Cerf Berr ; sans enfants. Il fut, à partir de 1812, marchand associé à son frère aîné Auguste Ratisbonne dans le commerce de « draperies, soieries et autres articles » mais encore dans la fourniture des chevaux aux armées. Comme banquier, il fit partie des familles strasbourgeoises qui, tels les Bussière, les Humann et les Klose, fournissaient des capitaux propres à l’industrie (la Société de filature et du tissage du Bas-Rhin à Huttenheim en 1826, etc.). Il devint le patron, à partir de 1830, d’une entreprise bancaire « Les frères Ratisbonne » qui se développa remarquablement jusqu’en 1853. La société de Ratisbonne joua ainsi un rôle important dans trois institutions financières: la Caisse d’épargne et de prévoyance de Strasbourg où il fit partie du conseil d’administration à partir de 1834 ; la Banque publique d’escompte ou Banque de Strasbourg, fondée en 1844 avec une participation très importante de la maison de commerce de Ratisbonne, et la Banque de France où il fit partie, à partir de 1846, du conseil d’administration au même titre que les Nebel, Renouard de Bussière et les Humann. Il fit aussi partie du conseil municipal de la ville de Strasbourg, fut adjoint au maire en 1834 et siégea au tribunal administratif de la Chambre de commerce. À la mort de son frère Auguste en octobre 1830, il lui succéda comme président du Consistoire israélite de Strasbourg et du Bas-Rhin et le resta jusqu’en 1855. Il assura ainsi la gestion des communautés du département avec l’aide d’une équipe où l’on trouve le grand rabbin Arnaud Aron, Maurice Rueff et Benoît Samuel. Il exerça une grande activité philanthropique ne ménageant pas ses efforts pour venir en aide aux plus démunis. Il consolida notamment l’action de la Société d’encouragement au travail pour les jeunes israélites indigents du Bas-Rhin. cette société fondée par son frère Auguste en 1822 s’était dotée d’une école d’arts et métiers, rue de la Demi-Lune à Strasbourg, avec pour mission d’assurer aux jeunes gens une instruction intellectuelle et une éducation professionnelle variée (serruriers, tapissiers, bottiers, tailleurs y furent formés). En léguant en toute propriété à l’école israélite des arts et métiers de Strasbourg, la maison qui lui appartenait, Ratisbonne appelait dans son testament du 5 avril 1854 à ce que les jeunes gens admis dans l’institution « deviennent des hommes laborieux et utiles à la société ». C’est encore lui qui établit à ses frais un hospice de retraite, rue du Dragon, où étaient admis des invalides israélites des deux sexes. Cet hospice Élisa fut inauguré le 10 mai 1853 et reconnu d’utilité publique par décret impérial du 27 avril1859. Il fit égale- ment des dons importants à divers instituts, salles d’asile, hospices sans distinction de confession. Chevalier de la Légion d’honneur.

Archives du Consistoire israélite du Bas-Rhin (ACIBR), registre des procès-verbaux 1853-1858 ; Archives départementales du Bas-Rhin, BA 1/40 Annuaire historique et administratif du département du Bas-Rhin, 1844 ; Archives départementales du Bas-Rhin, 7 E 57, 1/83, Et. not. Rencker, testament de Louis Ratisbonne du 8 octobre 1839 ; archives privées de Me Seyler, notaire à Strasbourg : acte de dissolution de la société des Frères Ratisbonne, ét. not. Rencker, 9 mai 1853 et testament de Louis Ratisbonne du 5 avril 1854, ét. not. Rencker (Fonds notariaux non déposés n° du répertoire 23394) conservé par Me Seyler, notaire à Strasbourg ; L.-J. Reboul-Deneyrol, Paupérisme et bienfaisance dans le Bas-Rhin, Paris-Strasbourg, 1858, p. 481 ; Le Courrier du Bas-Rhin, des 13.4.1855, n° 88, p. 3 et 17.4.1855, n° 91, p. 3 ; nécrologie et compte-rendu des obsèques de Louis Ratisbonne ; Encyclopédie de l’Alsace, 1985, p. 6270 ; Sœur J.-M. Chauvin, « De Fürth à Strasbourg ; la famille Ratisbonne », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, n° 85, 1-1989, p. 1-14; Fr. Igersheim, Noblesse, notabilité, suffrage et pouvoirs dans le Bas-Rhin, 1848-1870…, thèse, Strasbourg, 1991, 4 vol.; J. Daltroff, « Un banquier strasbourgeois de la première moitié du XIXe siècle: l’exemple de Louis Ratisbonne », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, XXV, 1996.

Jean Daltroff (1997)